12 novembre, 2011

Velibor Colic : Jésus et Tito

J'ignorais Velibor Colic jusqu'à ce qu' hier je l'entende parler de son livre "Jésus et Tito", chronique de la grande époque de la Yougoslavie et de son Maréchal président. Il raconte que Tito "dictateur soft" était fou de westerns et qu'un jour il invita dans sa superbe salle de projection privée John Wayne, son acteur-héros favoris et lui dit à peu près ceci " Si je n'étais pas dictateur, je n'aurais jamais eu la chance de vous rencontrer..."
Tout ce que dit Colic est drôle et me rappelle d'une manière incroyablement proche ce que racontait dans les années soixante-quinze, mon amie Sandra, comédienne serbo-croate et compagne de mon ami Jean-Marie, de ses souvenirs d'enfance. Sa mère, "partisan", c'est à dire résistante, était colonel de l'armée yougoslave et Sandra tout enfant avait été chargée un jour en tant que pionnier des jeunesses communistes de dire un compliment devant et pour le Maréchal (comédienne d'excellence, elle nous le récitait dans sa langue maternelle et de sa voix d'enfant avant de nous le redire en français et de son savoureux accent). Jour de gloire familiale donc ! Quand j'ai connu le colonel, elle était déjà en retraite et venait régulièrement de Zagreb visiter sa fille depuis longtemps exilée à Paris, la Yougoslavie ignorant le rideau de fer laissait des ressortissants aller et venir sans problème. Elle était étonnante, parée d'une belle moustache qu'elle portait fièrement (les femmes de la mittel-europa ont eu jusqu'à un passé récent un respect absolu de leur pilosité), commençait sa journée de fumeuse insatiable à la slivotica et vouait au Maréchal une inextinguible admiration .
Je vais lire le bouquin de Colic.



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