31 mars, 2006

Mon Dieu, qu'il est con...

Ah, j'allais oublier.

En fin d'après midi on intervioue Johnny Halliday qui est visiblement à jeûn. Il est quand même beaucoup moins con quand il est bourré...

Mais surtout, surtout, on passe sa version du "Chant des partisans" qu'il gueule avec conviction...

Mais, pauvre baderne chiraquienne, tu devrais le savoir, le chant des partisans, c'est un chant de clandestins, ça se susurre, en douce, ça ne se déclame pas, au risque d'attirer sur soi l'attention de l'occupant... Même Yves Montand l'avait compris... Ce pauvre Johnny, s'il avait été résistant, aurait, par ses seuls hurlements, décimé la résistance...

Mon Dieu, qu'il est con...

30 mars, 2006

Que faisiez-vous à Gaziantep ?

Comme il ne fait pas très beau, je me fais sur le net un petit tour de Turquie. Istanbul, bien sûr et ce soir, une visite à Dolmabahce, sorte de Versailles Napoléon III auprès duquel les baroqueries de Louis II de Bavière, qui lui sont à peu près contemporaines, semblent résolument marquées de rigueur calviniste...

Et puis, chemin faisant, j'arrive à Gaziantep... Peu de gens connaissent Gaziantep, c'est pourtant la troisième ou quatrième ville de Turquie. Mais c'est surtout l'une des plus belles. Gaziantep est située dans le sud-est de l'Anatolie, près de la frontière syrienne, à deux pas de l'Euphrate, au coeur du monde hittite. C'est une ville riche où l'on cultive la pistache et où l'on mange les meilleures de toutes ces patisseries qui ruissellent de miel, car faut-il le rappeler, Gaziantep est la capitale mondiale du baklava sublime.. Mais ce n'est pas tout... La Gaziantep ancienne est faite d'une pierre blanche qui lui donne au soleil des allures "castillanes-andalouses", avec ses rampes, ses balcons, ses jalousies de fer forgé qui s'agrippent aux fenêtres où l'on croit deviner, oui ! jusque là aussi, l'ombre d'Aziadé. Gaziantep n'est plus dans la steppe anatolienne, elle se frotte alors au bizarre kurdistan, se tourne enfin et s'offre au désert syrien. Il y fait chaud l'été et il n'est pas de lieu où j'ai eu autant soif... J'y étais un quinze aôut il y a trente cinq ans. Nous arrivâmes un soir....

Et c'est là que je viens d'avoir un choc... Car la première photo de Gaziantep que je trouve, c'est celle de l'hôtel où je dormis ce soir ... C'était, à l'époque un ancien palace, sorte de petit Danieli austère, mâtiné de caravensérail ( nous sommes sur la route de la soie )... Il était surtout .fortement délabré avec son hall à la toiture de verre par endroits colmatée, ses galeries intérieures évoquant Piranese, son grand escalier latéral ; au sol, une belle et simple mosaïque inspirée de celles que l'on peut voir dans les sites antiques alentour. Attachée à l'établissement, une vieille hétaïre hâve et fort édentée proposait ses services...

Vous allez me dire, mais que faisiez-vous, Le Moqueur, un soir d'été à Gaziantep?

C'est tout simple, mes amis :
je revenais du nord,
de loin,
de Trébizonde...


29 mars, 2006

oh! la-la, je vois pas ce qu'on peut dire d'autre...

Entre un et trois millions, allez, on n'est pas chien, on va dire deux millions de manifestants hier contre le CPE.

Ce matin à la sortie du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement annonce qu'on n'y a pas parlé du CPE, car : "ce n'était pas à l'ordre du jour"...

C'est pas grave, on recommencera... Cela dit, il faudrait quand même qu'ils se méfient, les adeptes du grand mépris. Car rien n'est éternel... pas plus un portefeuille attribué qu'un mandat électoral... certains d'entre eux l'ont compris... Pour les autres, les obstinés, ça devient une question aussi intéressante que celle de savoir celui qui a la plus grosse et qui pisse le plus loin. Le CPE c'est le mur contre lequel Villepin et ses acolytes se soulagent tandis que de l'autre coté des citoyens révoltés et dignes graffitent des slogans.

D'aucuns osent imaginer maintenant que le CPE ne serait que l'arbre qui cache une forêt profonde et dangereuse... et qu'au lieu de s'accrocher à un contrat aussi producteur d'emplois que le divorce l'est de mariages, il faudrait peut-être voir un peu plus loin...

Bon, si on commençait par le début, par le partage des richesses ?

Quoi ?

Vous déconnez ferme, PP le Moqueur...

28 mars, 2006

"Fort-chabrol dans le 7ème", suivi de courtes métaphores balistiques et vestimentaires

Il y a, dans un hôtel particulier du 7° arrondissement, un homme chic et seul qui refuse de se rendre... même à l'évidence.

A la rubrique des faits divers, on appelle ça un "fort-chabrol", l'homme en question un " forcené"...

Pas de G.I.G.N. pour le déloger, mais juste deux millions de personnes dans les rues.

Il suffirait, pour éviter un drame, qu'il dépose son calibre 49/3, désamorce son arsenal juridique et détruise les bombes qu'il a placées sous le code du travail et les scuds dirigés contre le CDI.

Mais le psychopathe s'entête. On attend qu' un ami, un parent, qui sait, sa femme, ses enfants ! le ramènent à la raison, mais le peut-on encore ? Certains parmi les siens agitent le drapeau blanc en souhaitant qu'ils s'obstinent... D'autres le poussent au pire et s'éloignent en douceur... Et ceux du clan adverse ont, et ils ont bien raison, les mêmes désirs...

Car le grand manipulateur est,comme souvent, manipulé...

Il faudrait qu'il se rende... et rende son tablier.

Mais rendre son tablier, c'est une autre paire de manches, quand, bien droit dans ses bottes, on porte le chapeau...

Allez ! une simple camisole fera l'affaire !

Certains d'entre vous ( d'entre nous ) se souviennent sans doute de ce qu'on représenta longtemps , et ce grâce au "Canard", Michel Debré père des Debré actuels, jamais autrement qu'un entonnoir sur la tête...


27 mars, 2006

Matière à refléchir


Pour notre premier ministre, cet aphorisme de Lichtenberg qu'en tant que poète il ne peut ignorer et qu'en tant qu'homme d'action il devrait méditer :

"Il existe des gens qui n’entendent pas,
jusqu’à ce qu’on leur coupe les oreilles."

"La môme néant", on ne peut plus vivante...

Réaction de la Présidence de la République aux questions actuelles :

Quoi qu'a dit ? - A dit rin.
Quoi qu'a fait ? - A fait rin.
A quoi qu'a pense ? - A pense à rin.

Pourquoi qu'a dit rin ?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense à rin ?

- A' xiste pas.

Jean Tardieu , immense et réjouissant poète. ( "La môme néant" in "Monsieur Monsieur") Gallimard éditeur.

24 mars, 2006

Pas d'arrangements...

Comme prévu, il ne s'est rien passé...

Des syndicalistes ont pris le métro, ( rue de Grenelle on ne peut pas se garer...) englouti en hâte un jambon beurre ( c'est hors de prix dans le coin et pas le moindre Mac-do ni le pire snack de base...), vidé leur poche dans le sas avant de passer le détecteur, laissé leur pépin au vestiaire, frotté leurs pieds sur le paillasson ( c'est plein de Gobelins et de Savonneries sur les parquets ), tout ça pour s'entendre dire par l'affectataire du lieu, qu'il ne reviendra pas en arrière... J'espère au moins que Madame Galopin, en bonne hôtesse, leur a offert le café et les liqueurs...

Il parait qu'il leur a proposé des arrangements dans l'application de la loi ... Mais pour les syndicats, comme dans la chanson de Zebda : " Y a pas d'arrangements, y en a pas, y en a pas, y en a pas..."

Il a invité "les jeunes" à venir s'entendre dire la même chose demain...

Comme disait Lino Ventura ( alias Fernand Naudin ) dans les Tontons Flingueurs, " Les cons ça doute de rien, c'est même à ça qu'on les reconnaît..."

Benoît Sexe est toujours en vie


Benoît Sexe, alias Poupin la Bulle n'avait pas fait parler de lui depuis longtemps. On annonce comme un évènement important le fait qu'il a invité les cardinaux à un vaticanesque pince-fesse suivi d'une journée de prière, soit un séjour global de quarante huit heures... Les cardinaux qui sont (comme chacun sait) au pape, ce que les chevaliers de la Table Ronde étaient au Roi Arthur mais en beaucoup plus nombreux, sont donc venus à Rome, non pas pour un concile, voire un simple synode, non ! juste pour un petit coup de vin messe et une hostie trempée...

ça a du coûter un max en billets d'avions et autres menus frais... (J'espère qu'ils ont payé la taxe sur les billets pour aider les pays pauvres et la lutte contre le Sida...)

Mais c'est bien connu, le salut des âmes n'a pas de prix.

23 mars, 2006

Il va nous faire regretter Raffarin...

Le gros laitier qu’on a déjà oublié était, certes, bête comme un cochon et vulgaire comme une oie, mais finalement moins méchant que l’actuel bellâtre, et sans doute surtout, beaucoup, beaucoup moins fou... le bon sens paysan peut-être , l’instinct de conservation probablement...

Jamais, depuis que je m’intéresse à la chose publique, c’est à dire depuis 1958 ( je n’avais certes que neuf ans mais aussi un grand père excellent pédagogue...) jamais je n’ai vu dans le bestiaire du pouvoir un tel animal... aussi sournois, inconséquent, bizarre... Dangereux autant pour ses amis que pour ses adversaires. Bref, une totale nuisance. Il va réussir à engager de toutes pièces un processus insurrectionnel tant il est clair désormais que les évènements dépassent le simple règlement de question du CPE. On voit aujourd’hui ce qu’on n'a jamais vu : des enfants de 12 ans qui manifestent et lancent des projectiles sur la flicaille ambiante. Ces enfants ne viennent pas des banlieues. Ils viennent de leurs collèges... Manipulés ? Hélas non ... Le désespoir, déjà...

Il a fait un geste aujourd’hui... imaginant sans doute s'offrir un moratoire, ou tendre un piège destiné encore à tromper l’adversaire.

La droite n’est plus ce qu’elle était. Du temps de Pompidou, époque à la quelle elle fit preuve d’un pourrissement pour le moins avancé, il y avait encore une forme de panache, la voyoucratie était jubilatoire et ce projet était le sien : s’enrichir . Mais Guizot ne l’avait-il pas dit cent ans avant “ Enrichissez vous” ... Le personnel politique de droite ne roule donc aujourd’hui même plus pour lui-même... Et c’est ça qui est inquiétant... car il ne vit que pour un projet profondément idéologique... Et l’on est salement tenté de faire un rapprochement entre la période actuelle et celle des années vingt du siècle dernier. Le patronat soutient tout en le méprisant parfaitement un personnel politique qui lui assure sa pérennité.

L’enarque en politique est un valet que le patronat sous-paye pour qu’il le serve...
L’enarque dans sa pathologie est prêt à tout pour conserver, voire augmenter ce privilège...

On en est là....

Il fut un temps où dans ce genre de conflit, à l'approche des présidentielles, le premier ministre démissionnait et se mettait comme on disait “ en réserve de la république”...

Encore faut -il avoir un parti à sa botte pour se le permettre...


Allez voir les jungles du Douanier Rousseau

Le problème des génies c'est qu'ils font école et qu'alors, là, souvent, ça se gâte !
Schoenberg a engendré Boulez et ses handicapés épigones
Il parait que Céline aurait produit Houellebecq
Le Corbusier est involontairement mais directement responsable de la Courneuve.
Les impressionnistes ont préparé le terrain des toileux de Montmartre, post, néo- crypto- impressionnistes .

Mais le douanier Rousseau et Séraphine de Senlis ont ensemencé l'un des terreaux les plus bouseux de la peinture : celui des "Naïfs"...

Séraphine qui est beaucoup moins connue que son aîné Rousseau s'en tire le mieux, qui n'a engendré qu'un seul fils dont elle pourrait être fière : Aristide Caillaud.

La responsabilité de Rousseau, tout aussi involontaire que celle des pré-cités, est cependant réelle.
C'est ainsi qu'il y a eu des vagues successives de peintres labellisés naïfs (en particulier des balkans) dans les années soixante-dix. On en trouve encore place des Vosges dans de prétendues galeries d'art, ou adossés aux murs de certains monuments tandis que les artistes pour prouver que c'est bien de la peinture, les peignent devant vous...

Mais Rousseau et Séraphine Louis ne sont pas naïfs, pour la simple raison qu'ils s'en foutaient, de l'étiquette marchande, du code-barre esthétique... Rousseau se considérait comme un collègue de Picasso. Et Picasso l'estimait comme tel... sans démagogie ni condescendance. Des peintres donc, tout simplement.

Bref tout ça pour dire que le douanier Rousseau c'est du bonheur qui sort des tubes. Mais c'est un bonheur sensuellement inquiétant. L'exposition du Grand Palais me fait cet effet. Je fais l'impasse sur les portraits dont je ne peux pas dire qu'ils me titillent. En revanche, et c'est le thème de l'expo,( tant mieux ! ) tous les tableaux de jungle me comblent. Je les imaginais plus grands. Ils sont de la bonne taille pour qu'on s'y perde avec aisance. Et l'on s'y égare vite, très vite.
Et ce qui est étonnant dans le discours de Rousseau, car il y a un discours, c'est la manière dont il attire votre attention par un évènement dramatique ( prédateurs et proies ) pour, en fait, vous entraîner d'une manière parfaitement insidieuse, vers le fond du tableau, derrière les feuilles, dans la trouée très sombre où le regard se perd.
Les jungles de Rousseau sont invraisemblables, mais très réellement moites. Duras cinéaste réussira le même exploit dans India Song en recréant la mousson dans la vallée de Chevreuse. Et dans cette moiteur, que ressent-on si ce n'est un plus que léger ( pour ne pas dire plus que lourd...) trouble érotique. Dans chaque percée vers le fond du tableau , vers l'invisible, dans cette forêt touffue, il y a l'Origine du Monde...
La représentation que Rousseau donne des femmes n'est pas dans les portraits qu'il leur consacre ( marâtres moustachues, viragos plantureuses ou silhouettes lointaines), mais dans les jungles mystérieuses. Et lorsque les deux se trouvent réunies, que ce soit dans le Rêve (où il reprend curieusement la disposition du tableau du même titre de Puvis de Chavannes) ou dans La Charmeuse de serpents, la femme avérée est moins érotique que la jungle qui l'entoure...

Je pense que la "jungle" selon Rousseau est un sexe de femme, humide, doux et inquiétant, mystérieux et terriblement attirant.

Rousseau peintre érotique sans le savoir ? La disposition particulièrement phallique du groupe de artilleurs ( eh oui !) dans leur pré autour de leur canon n'échappera pas à votre sagacité...



22 mars, 2006

Ah les fumiers !

Hier sur les ondes on nous donne des nouvelles du syndicaliste laminé samedi par la piétaille républicaine place de la Nation.

On nous informe d'urgence de ce qu'il était plein comme une huître ( jusqu'à nous donner presque la marque du rosé) et qu'il avait depuis longtemps des problèmes d'alcoolisme, histoire de le salir en règle et, puisqu'on donne dans l'utile, réduire, du coup, la responsablitié de ses agresseurs.

Mais curieusement on nous dit en même temps qu'il aurait, avant de sombrer dans le coltar, éxonéré les flics de toute responsabilité dans son état momentané de santé, peut-être même aurait-il dit s'être fait agresser par d'autres manifestants...

Et c'est là que je voudrais bien qu'on m'explique comment on peut être à la fois pochetronné à l'extrème au point que c'en serait honteux et être en même temps suffisamment conscient, digne et crédible pour innocenter la flicaille.

Il apparait ainsi que dans un souci d'efficacité remarquable, non seulement on injurie un homme, qui va peut-être mourrir des coups qu'on lui porta, mais on en profite, pas de raison de se priver, pour créer en passant un petit amalgame : syndicaliste = poivrot

Les journalistes dont on sait qu'ils sont tous abstinents ( Hervé Chabalier en témoigne ) peuvent donc être aussi à l'occasion de beaux, de vrais, d'incomparables fumiers...

Il y une enquête !
J'espère qu'elle sera plus rapide que celle qui devait expliquer comment, en novembre dernier, deux gamins sont morts dans un transformateur EDF en banlieue, car, sauf erreur de ma part, on attend toujours...



21 mars, 2006

Pré carré et Précarité

Les actionnaires qui étaient censés prendre le risque économique de l'entreprise ont peu à peu décidé de refiler le bébé aux "chefs d'entreprises" qui n'avaient aucune compétence particulière, malgré leur pouvoir autoproclamé , pour élever le marmot. Ceux-ci se sont empressés de s'en dégager en le reportant sur les salariés... La précarité volontaire de l'actionnaire, ( je gagne -je perds- je me refais, le patron, lache intermédiaire surpayé, n'est que le chaînon manquant de l'histoire...) s'est donc transformée peu à peu en précarité subie par les employés ( je bosse - je suis viré-etc...). Mais ceux-ci sont au bout de cette même chaîne... Ils ne peuvent se débarrasser sur personne de la patate chaude ou du bâton merdeux . Et jeunes ou vieux, étudiants, débutants ou retraités, ils ne sont pas vraiment d'accord pour être les dindons de la farce... Et la farce a assez duré.

Pré carré pour les actionnaires et les patrons
Précarité pour le prolo...

Jusqu'à présent tout le monde est persuadé qu'il n'y a aucun risque d'une révolution de gauche. Qu'un nouvel "Octobre" est improbable... Pour ma part je ne serai pas aussi catégorique.

Mais vous rêvez ! PP le Moqueur ! Plus jamais de révolution communiste !

Demain matin ? Non bien sûr !

Bientôt ? Qui sait !

En attendant Galopin persiste...

Galopin à la lanterne ?

Mais non ! Car rien ne saurait l'éclairer...

Je reprocherai toujours à cette droite indigne de me rendre plus radical que ma nature m'y pousse...

Il n'est rien de pire et de plus haïssable que de provoquer la haine...


Yaourt intellectuel et béchamel d'idées

C'est tout simple !

*** à G.W. Bush qui est intervenu à la télévision pour dire aux téléspectateurs qu'il ne fallait pas croire ce que la télévision montre ou dit...

** à Galopin de Villesout, premier ministre-hussard et flamboyant poète qui a invité des patrons français à discuter avec lui du CPE . C'est donc réellement un homme de dialogue ! Les patrons viennent témoigner, émus, de cette main tendue.
Mais on entend déjà la colère qui gronde (air connu)

* à un certain Begbeider qui serait frère de l'autre à moins que ce ne soit le contraire et qui est venu sur les ondes matinales apporter son soutien au bidule...
Il y a des familles dont regrettera un jour qu'elles s'éteignent tant leurs rejetons sont remarquables.
Après les frères Goncourt, les Blues brothers, les frères Sarkozy, les frères Karamazov, les frères Attali, les frères Dalton, il y a les frères Begbeider...


18 mars, 2006

Pour finir cette belle et prometteuse journée.

C'est très amusant, mais ce soir, les radios offraient des émissions qui ressemblaient étonnamment dans leur rituel, mais plus brèves, à des soirées électorales. Compte et décompte des voix, ah non! je me trompe, des manifestants, intervioues de personnalités et d'"experts", bref, une soirée "plebiscite en creux" en quelque sorte...

La manifestation, qui est intéressante pour les média parce que très médiatique, hérite une forme de légalisation que les politiciens lui refusent et que Villepin lui offre par défaut . Ce n'est pas la rue qui gouverne ? Alors pourquoi en parle-t-on autant, autant qu'on parle d'un scrutin.

Le tour de force de ce gouvernement d'opérette, c'est d'avoir provoqué cette mutation.

A propos d'opérette, si vous voulez rire à peu de frais, allez jeter un oeil sur le blog que les jeunes supporteurs de Galopin entretiennent à sa gloire. C'est édifiant... Car pour la première fois Eros fait son entrée en politique...
Il fallait un poète pour que ce fût possible... C'est fait.

L' Alternative selon l'UMP-sur-la-toile-cirée

Un imbécile sonore UMP a proféré il y a quelques jours la connerie suivante sous forme péremptoire d'alternative :

le CPE ou l'ANPE
ou
le CPE mieux que l'ANPE .

Mais le CPE mène droit et vite à l'ANPE...

On aurait donc la prosition suivante : CPE > ANPE
alors que la réalité c'est : CPE = ANPE
ou mieux encore : CPE => ANPE

C'est simple comme 1+1=2

Couillon !

La Météo du Jour ou Quand on ignore l'Histoire, ça finit par en faire...

Comble de malchance pour Galopin. La météo est contre lui. Il fait un temps superbe, un peu frais malgré le soleil, juste ce qu'il faut de douceur printanière pour marcher en ville. Un bonne pluie l'eût aidé sans doute... Mais la météo ne se prend pas "à la hussarde". Il n'y a pas que la météo, d'ailleurs. Le bon peuple lui aussi se "rechauffe"...Il se chauffe, plutôt, dirait-on... Il se peut qu'on finisse par voir de quel bois il se chauffe !
Il se pourrait même qu'il s'enflamme, si l'on continue à l'ignorer et le traiter par le mépris en arguant de ce que cette loi a été votée.

Car dans ce cas de figure, l'argument de la suprématie des Chambres en démocratie ne tient pas vraiment longtemps. Hitler est arrivé au pouvoir par les urnes, le plus légalement du monde. Fallait-il pour autant que les allemands le laissent agir par la suite et considèrent de ce fait que tout ce qui s'est passé ensuite était parfaitement légal ? La droite en France a été élue démocratiquement. Ce n'est pas une raison pour ne pas s'opposer à une loi, comme on disait autrefois, scélérate. Imaginons que demain, la même majorité décide, de revenir sur l'IVG, voire sur la peine de mort, et qu'elle le fasse en utilisant ces moyens dont elle devient coutumière, on ne pourrait rien faire, et pas même la pression de l'Europe n'y changerait quoique ce soit. La France ne serait pas exclue de l' Europe, on la gronderait comme fut grondée l' Autriche, mais pas plus...

Le second argument qui consiste à dire "et bien attendez les prochaines élections et une fois élue la majorité de votre choix vous pourrez faire abroger tout ce que vous voudrez" est pour le moins fallacieux, car le risque de voir l'actuelle majorité rester au pouvoir est à prendre en compte, et qu'ensuite les enjeux de cette loi dépassent son propre cadre. Revenir sur les acquis sociaux, ce n'est pas comme légaliser le cannabis ou hausser la tva... C'est comme revenir sur la peine de mort ou comme je le disais plus haut, l'IVG ou plus simplement comme ce fut tenté, le droit de grève.

La pression est donc nécessaire, que la loi soit majoritairement votée ou non. On peut très bien revenir sur une loi, à moins que ce ne soit qu'une question comme on dit" personnelle"...
On commence comme ça, et ça finit tôt ou tard en jacqueries... A croire que ces gens si brillants ignorent l' Histoire...

Quand on ignore l'Histoire, ça finit par en faire...


17 mars, 2006

Réforme et régression

La droite qui prétend vouloir réformer veut en fait re-former.
Dans l'idée de "réformer" et ce depuis a minima la Révolution il y a une intention progressiste. La droite entend donc changer la vie en re-formant dans le sens de la régression. Il s'agit dans le cas du CPE de revenir à un état antérieur du droit du travail et non de le faire évoluer. Ce en quoi la droite est en parfait accord avec elle même dans le cadre de ce projet.

Et c'est là que la question sémantique intervient.
Car dans le discours de la droite tout refus de sa proposition de re-formation ( qu'elle appelle réforme )et non de réforme ( qui n'est qu'un projet régressif) serait un refus de la modernité alors qu'il s'agit simplement d'assurer la pérénité d'une évolution. Elle tente donc par une réthorique très simpliste ( la droite et son extrême fonctionnent uniquement sur cette "simplicité") de faire croire que la gauche serait rétrograde et la droite révolutionnaire...

"Ah ! Ah! -Ah ! Ah! - Ah ! Ah! Rions trois fois par saccades de deux" comme on disait quand j'étais môme ...

Si c'était comme ça, Louis XVI serait encore en vie...
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L'Eglise catholique fut plus honnête lors du Concile de Trente en institutionnalisant la "Contre-Réforme" réactionnaire pour tenter d'anéantir la "Réforme" progressiste. Ca avait au moins le mérite d'être clair...

Ni pour, ni contre, bien au contraire

Ce soir sur une radio privée, un invité à venir vendre son livre qui traite de l'inaptitude des français à se livrer (pieds et poings liés) aux joies et bonheurs de la "réforme", formule le plus sérieusement du monde à propos du CPE , une phrase dont j'étais et je reste persuadé qu'elle est d'un humoriste que je ne puis identidier à l'instant : "le CPE je ne suis ni pour, ni contre, bien au contraire ..." ( nous sommes dans une émission où l'humour n'est vraiment pas de mise ).

Toute personne qui peut me dire de qui est cette formule est la très bienvenue.

15 mars, 2006

Figaro et Mahomet

C'est amusant, mais au moment du grand scandale (déjà lointain...) de la représentation du prophète et des dess(e)ins blasphématoires, quelles que soient les opinions énoncées, nous avons tous oublié que la chose n'est pas nouvelle, et que seuls les moyens mis en oeuvre évoluent.

Relisons donc Le Mariage de Figaro,
extrait de la fameuse tirade de Figaro :

... Las d'attrister des bêtes malades, et pour faire un métier contraire, je me jette à corps perdu dans le théâtre : me fussé-je mis une pierre au cou ! Je broche une comédie dans les moeurs du sérail. Auteur espagnol, je crois pouvoir y fronder Mahomet sans scrupule : à l'instant un envoyé... de je ne sais où se plaint que j'offense dans mes vers la Sublime-Porte, la Perse, une partie de la presqu'île de l'Inde, toute l'Egypte, les royaumes de Barca, de Tripoli, de Tunis, d'Alger et de Maroc : et voilà ma comédie flambée, pour plaire aux princes mahométans, dont pas un, je crois, ne sait lire, et qui nous meurtrissent l'omoplate, en nous disant : chiens de chrétiens.

Curieux non ?

Israël, "Tsahal" et l'ESB

Le gouvernement israëlien reproche son manque d' autorité à la Haute Autorité Palestinienne.

Le gouvernement israëlien envoie son armée kidnapper un prisonnier palestinien ( il serait israëlien, encore...on comprendrait ), dans une prison palestinienne, baffouant ainsi cette autorité palestinienne dont il constate et fustige l'inefficacité.

Le gouvernement israëlien cessera-t-il un jour de prendre les gens pour des cons ?

Ah ! aussi ! J'en ai assez d'entendre les journalistes français parler de "Tsahal" comme si ce mot faisait d'une armée particulièrement brutale ( c'est vrai qu'il y en a peu de douces ), en la personnifiant d'une certaine manière, une sorte de bras de Dieu, intouchable, tabou-sacré, la preuve étant qu'on ne dit pas "la ou le tsahal" comme on dit "la knesseth", mais bien "Tsahal"... De grâce, plus de tsahal donc, mais "armée isrëlienne", quand elle est en Israël, et "armée israëlienne d'occupation" quand elle est ailleurs...

Il fut un temps ou Israël connaissait la dignité. Il semble que ce temps soit révolu. Quand vous pensez qu'il existe dans ce pourtant si beau pays, curieusement si démocratique, dont les habitants et surtout leurs parents ont souffert de l'extrême droite, des partis d'extrême droite...
Oui, il y a des israëliens d'extrême droite...
comme il y aurait un pape bolchevique,
des patrons philanthropes,
des végétariens carnivores...
C'est en ayant fait manger de la viande aux vaches qu'on a provoqué l'ESB... L'extrême droite israëlienne c'est l'ESB de la morale politique...

C'est surtout à se les passer au mixeur de tristesse devant tant de bêtise...

14 mars, 2006

Le Palais Maeterlinck

J'ai une passion pour Maeterlinck, pas uniquement pour Pélleas et Mélisande. J'aime ses poèmes, j'aime "La vie des abeilles" et "La vie des fourmis" et les Serres Chaudes et tout le reste, je vais pas faire l'inventaire. Les Belges sont bizarres, il semble qu'ils soient plus fiers de Maurice Carême que de Maurice Maeterlinck... Peut-être est-ce parce que le brave et propret Carême est resté, en bon instituteur du rêve, à Bruxelles... Maeterlinck, chantre des brûmes flamandes n'a, pour sa part, pas tardé ( il avait les moyens ) à descendre, après Médan, vers le sud pour arriver à Nice...

C'est ainsi qu'il y a quelques minutes je cherche sur le net des photos d'Orlamonde, qu'il fit construire sur les bases d'un casino inachevé , à Nice, dans les années trente. Mon Dieu ! Quelle horreur ! la si élégante demeure où le poète finit ses jours, en attendant la mort dans l'imposant salon, une mitraillette à la main, (pour la petite histoire) et où mourut aussi sa veuve, est devenu un lupanar de luxe du plus épouvantable goût de chiottes qu'on puisse imaginer... Et comble de l'horreur et de la tristesse, les propriétaires ont le culot, faisant l'historique du lieu, de montrer des photos de Maeterlinck et de sa femme, comme cautions culturelles de leurs turpitudes hôtelières Tous les poètes devraient faire des enfants-ayants-droit pour emmerder les nouveaux riches... et ainsi éviter de tels télescopages... Car ils ont osé appeler ça " Le Palais Maeterlinck..." Mais parmi leur clientèle arrivée en 4X4, qui sait qui était Maeterlinck ?

C'est vrai que nous sommes sur la côte d'azur où sont commis depuis longtemps les plus intolérables attentats au goût qu'on puisse imaginer... Si vous voulez rigoler, vous pouvez passer sur le net du Palais Maeterlinck au Negresco qui exhibe une vidéo halucinante... Il apparait en la regardant qu'au Negresco se trouve concentré tout ce que la sensibilité esthétique ploutocrate a imaginé de plus vulgaire pour "paraître" depuis le début du siècle dernier et ce avec, car ils ont les moyens, le souci d' une constante remise au (mauvais) goût du jour...

Je me réjouis, en pensant à ce qu'est devenue Orlamonde, de ce que c'est la "co-propriété" qui a sauvé les " Roches Noires", les collectivités locales la Villa Noailles de Mallet Stevens à Hyères ... Ouf !...

Et, sauf catastrophe sous forme de privatisation des Monuments Historiques ( eh, eh, qui sait ?) , nous n'aurons jamais un George Sand Land à Nohant, un Louis XIV World à Versailles... Enfin espérons...


La taupe

Moi, je serais, Dieu m'en garde, élu UMP, je les aurais toutes petites et vert pale.

Le Galopin est un incorrigible farceur, le Zavatta de la politique, le Fratellini du conflit social . Non content d'avoir fait dissoudre en 1997, avec les conséquences dont on se souvient, voila-t-y pas qu'il remet ça d'une autre manière en semant la révolte chez nos futurs chômeurs diplômés ou non... à un an des présidentielles. Drôle de mec, le ministre-poète ! le politicien flamboyant ! qui prépare avec soin et obstination le retour de la gauche. Moi j'en viens à me demander si Galopin de Villesout n'est pas une taupe du P.S. et je me laisse aller à penser par la même occasion que Chirac ne sera vraiment content que le jour où, pour égaler, et ce définitivement, Mitterrand , il ménera au pouvoir, avant de se retirer, ses plus farouches opposants...




10 mars, 2006

N'oubliez pas Saint Just

Pour les jeunes qui occupent aujourd'hui la Sorbonne et quelque quarante universités de France, ce rappel par Guy Debord, (en 1954...), d'une phrase de Saint Just :
" Ceux qui font des révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau" ...

Ne molissez pas, défendez-vous...
Ou retournez à vos chères études en attendant votre premier CPE...

09 mars, 2006

Les chères têtes blondes.

Vous avez vu cette histoire ? Un père voulait faire de ses enfants des champions de tennis. Plutôt que les bourrer de produits dopants néfastes et qu'on aurait pu déceler, il droguait les adversaires... Résultat, un mort, oh! pas d'overdose, il s'est tristement crashé en bagnole : assoupi, Témésta... Et tout ça par "amour" paternel, pour leur faire un avenir plein de quoi ? Mais ne cherchez pas, un avenir plein de fric... Le plus drôle c'est que, même s'il y avait réellement dans ces gamins de la graine de champion, on ne le saura jamais... Merci Papa...

Comme disait Poil de Carotte : "Tout le monde n'a pas la chance d'être orphelin"

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Enfants toujours.

On entend, sur les radios, des pubs pour une entreprise de "soutien scolaire" qui s'appelle Acadomia*. On apprend, après l'énoncé façon " rédactionnelle", du résultat d'une enquête de l' IFOP, (merci Laurence Parisot, PDG d'IFOP), que les frais engagés sont déductibles d'impôts.

Et comment font ceux qui ne sont pas imposables et dont les enfants ont, sans doute plus que d'autres, besoin de soutien ?

Est-ce que, comme pour les économies d'énergie, on leur donne un chèque s'ils font appel à ce bidule ?

J'allais dire c'est "proprement dégueulasse" alors que c'est "salement dégueulasse".

* Savez-vous qu'un certain nombre de moniteurs d' Acadomia sont des professeurs de l'Education Nationale en exercice qui arrondissent ainsi leurs fins de mois ( j'en connais ). J'espère au moins qu'ils utilisent leurs fontions officielles pour mettre les gosses de riches en difficulté et mieux racketter leurs parents ... Mais j'ai peur que ce ne soit pas comme ça que ça se passe...

08 mars, 2006

Jeunes et déjà très cons

J'ai pris le train aujourd'hui, et le métro aussi. Bref, vous l'avez compris, je suis allé à Paris. Des portables qui sonnent, vous connaissez ma passion pour l'objet, des gens qui répondent, la vie, la vraie quoi ! Un gamin sympathique au demeurant annonce à sa copine avec laquelle il a rendez-vous à la gare suivante, qu'il arrivera dans un train "bleu"... Mais comme de toute façon c'est le prochain, la description est essentiellement poétique car il ne peut y avoir confusion (au risque de carambolage de plusieurs trains sur la même voie...) : c'est beau l'amour. Ah! une nouveauté parmi les diverses sonneries qui se veulent originales ( Walkürenritt, Lettre à Elise, etc, ) : une voix exaspérée dit : Ben ça sonne ! Décroche ! Celle-ci au moins est drôle, mais 6 fois sur un trajet de 20 minutes, ça finit par user les patiences....
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Dans le métro : deux jeunes gens discutent de "meufs" entre mecs... 15 ans maximum, l' acné vaillante, leur discours reste probablement réthorique. Oui mais, oui mais...
Le plus petit demande au plus grand : Alors avec Héléna, ?
Réponse : Rien! c'est pas mon genre !
Le petit : Moi si !
Le grand: Oui mais t'es peut-être pas son genre à elle !
Le petit :Ca c'est pas grave, si y a un blème, j' la viole....

Bien sûr qu'il va pas la violer, le microgénitomorphe, mais tout de même...

C'était le 8 mars, "Journée de la Femme".

07 mars, 2006

Vous avez dit "précaire" ?

Monsieur Galopin de Villesout, premier ministre provisoire, est un grand novateur. Il applique en politique des méthodes de médicastre. "Soigner le mal par le mal" semble être son credo. Toutefois, n'étant ni scientifique, ni enarque brushé, je voudrais bien comprendre comment on entend lutter contre le chômage en facilitant le licenciement... Je sais bien que le vaccin consiste à innoculer un microbe affaibli à la personne qu'on veut protéger de la maladie. Mais j'ai comme l'impression que le principe du bon Docteur Galopin consiste surtout à tuer le malade pour éradiquer le microbe. On arrête pas le progrès.
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Ah! Ce soir on nous refait le coup de " le CPE, ce n'est pas du tout ce qu'on croit. , il faut communiquer sur ce sujet et faire de la pédagogie..." Bref, il faudrait croire ce qu'on nous dit, sous prétexte qu'on nous le dit, car refuser le bidule ne peut relever en aucune manière, pour nos chers pédagogues, d'un choix délibéré après reflexion, mais tout simplement d'un manque de compréhension, donc d'intelligence...

En gros, " être contre, c'est être con ".

Mais qu'est-ce c'est que ce foutage de gueule organisé ?

Je m'étonne néanmoins de ce que cette stratégie a postériori de la pédagogie et surtout de son manque (tactique dont on a vu aux élections européennes la remarquable inanité ) soit encore de mise aujourd'hui, comme s'il s'agissait d'une formule magique...

Et ben non, mon con, qui que tu sois ! ta pédagogie ( comme aurait dit Audiard ) "je te conseille de ne l'utiliser qu'en suppositoire et encore pour enfants" ...

J'arrête, je m'emballe, je vais encore être commun, je vais finir vulgaire...

05 mars, 2006

Duras encore !

Samedi 4 mars. Dixième anniversaire de la mort de Duras. Je vais à Chaville écouter Claire Deluca lire des extraits de "La vie Matérielle" et Dieu sait qu'elle fait ça bien ; je suis sûr qu'elle fait semblant de lire et qu'elle sait tout par coeur... mais elle ne l'avouera pas, jamais. "La vie matérielle" est un drôle de bouquin. C'est un blog avant l'heure. Elle ( j'allais dire "on") y parle de choses et d'autres, certaines futiles, certaines graves. Mais toujours sur le même plan, sur le même ton, celui de la poésie. Duras serait poète ? Ben oui ! Sûrement ! Pas "forcément", mais sûrement... Seuls les poètes ont cette clairvoyance, ce refus de s'en laisser compter, même s'ils se font ,comme les autres, rouler dans la farine... Or donc Duras prévient que la publication de ces textes ne lui semblait pas si nécessaire au départ. Si elle les a publiés, c'est donc qu'elle a reconnu leur pertinence. Elle parle de choses inattendues. La propreté des bébés... La bonne tenue d'une cuisine et la nécessité de toujours y trouver des denrées courantes... Et un texte entier sur l'eau. Je devrais dire sur l' EAU. L'eau qu'on versait à seaux sur le sol de la maison maternelle en Indochine et qui devenait le lien égalitaire entre les enfants de colons et les enfants des "boys", l'eau des cascades de la même Indochine, l'eau qu'elle verse sur les dalles de sa maison de Neauphle. Il est probable qu'elle n'en dit pas réllement autant, mais le génie de ce genre d'écrivain ( elle n'est sans doute pas la seule) c'est de faire en sorte que leurs lecteurs deviennent actifs dans la relation de leurs textes en les déformant. Je ne pratique pas Duras depuis longtemps. Je la découvre peu à peu, je dirais presque à son rythme à elle, pas au mien... Et jusqu'à présent ce n'est que du bonheur. Je pourrais vous parler de la manière dont elle parle de son rapport à l'alcool. Elle a cette phrase étonnante à propos de ses périodes d'abstinence entre deux d'alcoolisme et que je cite sans doute en la modifiant, " j'avais, en cessant de boire, de la sympathie pour l'alcoolique que j'avais étée"... A faire frémir tout psychologue des services de cures... Et pourtant... Duras est la personne , avec Cocteau qui ont le mieux parlé avant même que le terme soit " formaté" des comportements "addictifs". Sa relation avec Yann Andréa, c'est la même histoire... les deux d'ailleurs se rejoignent puisqu'ils finissent par, non pas "boire", mais vraiment "picoler" ensemble... Il y a donc dans ce texte qui n'est peut-être pas le meilleur, au sens "artistique" du terme, de Duras, la rencontre magique du sublime et du sordide... la vie , la vraie... Cette lucidité mélée de naïveté dans sa relation avec, comme elle l'appelle parfois "Y.A" et que seuls peuvent décrypter ceux qui ont partagé ou partagent les orientations ( qu'elle savait ) de celui qu'elle finit par présenter comme un assez vulgaire mais indispensable "gig". et ce en particulier et c'est pathétique, lorsqu'elle parle de ses absences pendant lesquelles elle imagine qu'il allait simplement se promener sur la plage... Cela dit, j'ai entendu en préambule à la lecture de la " La vie Matérielle", un texte tout à fait remarquable du même Yann Andréa.

Maintenant il y a une une chose qui me chiffonne...

-Pourquoi dans ces lieux de mémoire durassiens trouve-t -on ( j'ai eu le temps de faire le compte récemment à plusieurs reprises) environ 85% de femmes et 15 % d'hommes ? Je ne puis croire un instant que Duras ne soit lue que par des femmes.
-Pourquoi les femmes présentes à ces manifestations sont elles si stéréotypées ( Plus Sonya Rykiel ( vrai ou faux) que Chanel ( vrai ou faux) ... J'ai de surcroit toujours l'impression, en bon paranoïaque de proximité, qu'elles se demandent, façon durachiennes de garde, ce que je fous là...

Ah attention !

D'aucuns bien intentionnés ont pour projet de faire croire que Christine Angot serait l'héritière directe de Duras !

Autant affirmer que Barbara Cartland descend directement de Madame de Lafayette ...



02 mars, 2006

Charter à l'envers

Les évènements les plus tragiques provoquent parfois des situations amusantes.

La France est un pays extraordinaire.

Elle expédie tous les jours par le truchement de "charters"des africains sans papiers ou en situation irrégulière, qui n'ont fait de mal à personne et à qui elle refuse la nationalité française ou bien même, le seul droit de séjour, .

Aujourd'hui la France innove.

Elle va chercher en Afrique, en affrètant un avion spécial, une personne qui veut à tout prix y rester en prétendant être africaine et qui, elle, a fait de gros dégats.... alors que la France tient particulièrement à ce qu'elle soit française pour la récupérer.

Drôle d'histoire... Curieuse symétrie...

01 mars, 2006

Ah les femmes ! Ah les femmes !

Mais qu'est-ce que c'est que cette connerie ?

Sujet à la mode aujourd'hui : les femmes seraient meilleures en politique que les hommes. ça, ok, ce n'est pas forcément faux dans l'absolu. Mais de là à nous donner comme exemple de cette supériorité potentielle les quelques politiciennes de tous les partis actuellement au pouvoir à un degré ou à un autre, il y a des limites... Nous fourguer à ce titre, pour ne parler que des françaises, les Alliot-Marie, Parisot, Panafieu, et autres Royale et Buffet ( encore que celles-ci ne soient sans doute pas les pires, même si le principal attrait de la première est de faire chier ses camarades...), relève de la plus authentique rigolade. Car jusqu'à présent, à part être globalement aussi arrivistes, inefficaces, carrièristes et incompétentes que leur collègues hommes, je ne vois pas ce qu'elles ont de plus. En tout cas, pour ce qui concerne les pré-citées, j'ai beau chercher, je n'arrive pas à trouver ce " supplément d'âme" dont elles seraient particulièrement détentrices... Car dans toute femme politique, il y a encore de nos jours un mec qui sommeille...*

Tout ça reste donc à prouver. Je vais être clair, je suis farouchement partisan de la parité, mais parce que ce n'est que justice, un point c'est tout.

Cela ne m'empêche pas de rester persuadé qu'actuellement et ce encore pour un bout de temps, le seul moyen dont disposent les femmes pour accèder aux mêmes fonctions que les hommes est de les égaler, voire de les dépasser, dans ce qu'ils sont de pire.( Thatcher avait été en son temps le paradigme du dépassement de soi en la matière ...)

On va aussitôt me ressortir, comme son Chanel de la naphtaline, la brave Madame Weil. Ok ! je fais un effort, je l'accepte, mais au titre de l'"exception", "au bénéfice du doute" !

Bref, Mesdames, votre accession au pouvoir dans le contexte actuel relève de l'aporie. Car dans votre énergie à gagner ce pouvoir dans le but rêvé d'y appliquer vos prétendues féminines vertus, vous les laissez en chemin car elles sont tout d'abord des entraves...

Celles d'entre vous qui sont déjà dans le circuit l'ont compris... Nous aussi.

C'est pour cela que, même si je souhaite sincèrement plus de femmes en politique, je souhaite en même temps qu'elles ne soient pas aussi monstrueusement caricaturales que celles qu'on nous propose comme modèles aujourd'hui....


* ça me rappelle l'histoire qu'on racontait sur Golda Meir à la fin des années soixante, début soixante-dix pendant son mandat.
Vous savez pourquoi Golda Meir ne porte pas de mini-jupe ?
Tout le monde pensait d'abord : " parce qu'elle est trop vieille ou parce qu'elle est trop moche."
La réponse bien sûr était " Pour pas qu'on voit ses couilles..."


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