02 août, 2009

"Le Balcon", exercice de style...et d'imagination !

Alors, voilà !
Vous faites un plan rapproché du balcon dont vous ôtez, bien sûr, la blanche garniture.
Vous y installez à droite Fanny Claus prête à sortir, avec son pépin, son bibi ridicule, ses gants jaune serin et son petit air godiche, vous mettez au milieu Guillemet bouffi de suffisance et à gauche, assise, son éventail fermé et le bras sur la rambarde, Berthe Morisot, l'oeil charbonneux, qui traîne et fait la gueule *...
N'oubliez pas à ses pieds dans les plis de sa robe blanche, quasiment invisible (sauf de ceux qui aiment les chiens, bien sûr !) le petit cavalier king charles, clébard aristocrate, perdu en bourgeoisie...
et vous avez
le "Balcon" de Manet ...


* C'est mon amie Catherine Camboulives, conservateur de musées, érudite, si drôle et trop tôt disparue, qui me l'avait fait remarquer, la "tronche de Berthe" comme elle disait...


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ne pouvons nous imaginer qu'un jour , on réserve l'espace des fenêtres aux oiseaux,que les galeries ne soient point les volières des demoiselles mais celles d'oiseaux de compagnie; perroquets de Manet ,où nos inséparables seraient à la lumière; agitant la lumière & piaffant d'impatience pour nous remettre le jour à l'heure!
aRa

amel a dit…

LE BALCON
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses,
O toi, tous mes plaisirs, ô toi, tous mes devoirs!
Tu te rappelleras la beauté des caresses,
La douceur du foyer et le charme des soirs,
Mère des souvenirs, maîtresse des maîtresses!
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon,
Et les soirs au balcon, voilés de vapeurs roses;
Que ton sein m'était doux! que ton cœur m'était bon!
Nous avons dit souvent d'impérissables choses
Les soirs illuminés par l'ardeur du charbon.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
Que l'espace est profond! que le cœur est puissant!
En me penchant vers toi, reine des adorées,
Je croyais respirer le parfum de ton sang.
Que les soleils sont beaux dans les chaudes soirées!
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison,
Et mes yeux dans le noir devinaient tes prunelles
Et je buvais ton souffle, ô douceur, ô poison!
Et tes pieds s'endormaient dans mes mains fraternelles,
La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison.
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses,
Et revis mon passé blotti dans tes genoux.
Car à quoi bon chercher tes beautés langoureuses
Ailleurs qu'en ton cher corps et qu'en ton cœur si doux?
Je sais l'art d'évoquer les minutes heureuses!
Ces serments, ces parfums, ces baisers infinis,
Renaîtront-ils d'un gouffre interdit à nos sondes,
Comme montent au ciel les soleils rajeunis
Après s'être lacés au fond des mers profondes!
--O serments! ô parfums! ô baisers infinis.
du grand Charles...

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