30 août, 2009

Décidément, Mozart m'ennuie...

Je sais, je devrais pas le dire, c'est presque à la limite immoral, indécent, grossier-gougeat, obscène ! Il est inconvenant de refuser Mozart. Comme il aime l'abbé Pierre, Zidane, Soeur Emmanuelle ou le Dalaï Lama, tout le monde aime Mozart, il paraît même qu'il favorise la lactation des vaches, c'est vous dire ! Mais si comme on le prétend, et Dieu sait qu'on prétend beaucoup à son sujet, il disait "aimez-moi et je vous jouerai de la musique", malgré sa demande, je n'aime pas Mozart et n'attends rien de lui. Il y est pour rien, le pauvre, et serait sans doute, vu ce qu'il avait vécu de son vivant, le premier surpris de cet engouement post-mortem et sans réserve aucune... Il savait ce qu'il faisait, le meilleur et le pire, nier cette évidence, c'est nier son génie. N'empêche que dès que j'entends quelque chose qui y ressemble, et s'il y a un compositeur qui "se ressemble" au bout de deux mesures c'est bien lui, je shunte... J'admets, c'est soigné, raffiné, y a tous les ingrédients qu'il faut, ça module au bon moment, rien à redire, ça vous caresse dans le sens de la cadence, mais c'est peut-être ça, au bout du compte qui me gave, le coté convenu, sans surprise. En fait ce n'est pas que je n'aime pas ça - il y a rien à ne pas aimer - c'est que je m'emmerde à l'écoute... Voilà, c'est dit ! Mozart m'emmerde dans la majorité de ses oeuvres car je pense qu'elles représentent la quintessence, l'aboutissement de la musique occidentale dans ce qu'elle à concocté de plus académique... "tension et résolution de la tension...". Bon ok, en même temps que lui, il y a la cata absolue, Gluck, le mélodiste le plus navrant de son époque avec Rousseau le mal-entendant... Mais quand ça devient comme ça quasiment obsessionnel, à coup de formules réitérées, "copiées-collées" avant l'heure et sans surprise, pour moi c'est clair, ça fait chier ou pour dire ça enfin d'une manière bien plus chic : "ce n'est pas mon univers musical de prédilection" ... Vous allez me dire très familièrement : "y a pas que ça... y a..." Ben y a quoi, au juste ? Je vous vois venir : la dramaturgie, les livrets ! Dont acte, faut reconnaître, il savait choisir...

Mais aussi, honnêtement, faut lui rendre hommage ! Don Giovanni et La Fûte... un ou deux concertos pour piano, autant de symphonies et encore pour être franc un ou deux de leurs mouvements...
Alors là, sans ambage, je le dis, je le proclame : Chapeau ! Chefs-d'oeuvre ! Génie !

Quoi ? seulement quatre ou cinq oeuvres pour prouver son génie ? Mais c'est bien suffisant ! Tenez, "Gaspard de la Nuit" suffit à prouver le génie de Ravel, La Wanderer celui de Schubert et Le Quatuor pour la Fin du Temps de Messiaen à assurer le sien... Alors pourquoi, comme le fait l'au demeurant charmante et fort compétente Mildred Clary, nous estourbir tous les dimanches après-midi sur France-Mu à coup d'intégrales d'Enlèvement, de Nozze ou de Clémence post-prendiales, fût-ce en versions de référence.

Vous la connaissez, bien sûr, celle-là, qu'on attribue à Guitry quand il n'était pas au mieux de sa verve: "Le silence qui suit une oeuvre de Mozart est encore de Mozart !". Et bien moi, ce silence suffit à mon bonheur.

Allez, hop ! Pas de temps à perdre ! une petite sonate en ut majeur et on passe à autre chose !
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