28 septembre, 2009

Le mauvais roman de Polanski

Polanski vient de se faire gauler en Suisse pour une histoire qui lui colle au cul depuis plus de trente ans. La manière dont l'arrestation s'est faite n'est peut-être pas de première élégance. Néanmoins...
Tout le monde veut sauver le soldat Polanski. L'intention peut être sympathique, mais les arguments sont foireux.
- C'est une vieille histoire, juger le Polanski d'aujourd'hui serait juger un autre homme... dit l'un
- La victime ne veut plus qu'on en parle dit l'autre
après on tombe dans l'argument salopard :
- La victime faisait plus vieux que son âge ! dit Costa Gavras d'un ton moitié graveleux, moitié accusateur...
- l'un d'eux ose dire qu'après ce qu'il avait vécu (le meurtre de sa femme par Manson), cette histoire de viol était bien excusable...
récapitulons en laissant de coté le dernier argument :
Est-ce par ce que c'était une vieille histoire, qu'on aurait du foutre la paix aux Touvier, aux Papon ? Je mélange tout ? non la "vieille histoire" si c'est un argument, est valable pour tout le monde et pour tous les crimes...
Est-ce parce que la victime ne veut plus qu'on en parle que le crime n'a pas eu lieu ?
La victime faisait plus vieux que son âge... Ah ! le bel argument, et nouveau en plus ! Bien sûr qu'elle faisait plus vieux que son âge, qu'elle était en mini-jupe et qu'elle avait pas de culotte, cette salope ! et que probablement si elle veut plus en causer, c'est parce qu'elle a pas très bonne conscience, ah-non-mais !
Vous allez voir que d'ici peu, avec les arguments scélérats des Costa Gavras, c'est elle qu'on va inculper de détournement de majeur, car c'est pour fuir les avances réitérées de cette petite pute (treize ans à l'époque, la chaudasse !) que Polanski s'est enfui des States, sacrifiant à jamais aux yeux des cinéphiles, une si prometteuse carrière hollywoodienne qui aurait consacré ce génie qu'on veut à ce titre et à tout prix sauver aujourd'hui ...
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5 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

Je suis bien d'accord. Sauf que. Ce qui m'étonne le plus, c'est qu'ils aient attendu si longtemps pour l'arrêter alors qu'il n'avait quand même pas pris le maquis.

P. P. Lemoqeur a dit…

Dans son cas, le maquis c'est grand puisque c'est tous les pays qui n'extradent pas vers les USA. Il est possible qu'à un moment donné et il n'y a pas longtemps, un juge américain et un juge suisse se sont enfin trouvés d'accord...

J'aime beaucoup les films de Polanski. Le bonhomme, je connnais pas et il m'intéresse assez peu...
Le problème avec certaines personnes, talentueuses ou pas, c'est qu'elles finissent par croire en leur impunité et ça, c'est une erreur...

Et puis c'est moins grave de voir Polanski en taule que ses négatifs détruits, non ?

Olivier Autissier a dit…

C'est sûr !

Marcoroz a dit…

J'avais vu un jour Polanski au théâtre, dans "La métamorphose": non seulement sa mise en scène était remarquable, mais sa performance physique était stupéfiante.

Le problème est complexe. Si je n'étais pas tombé d'abord sur les commentaires des "charognards", j'aurais peut-être écrit autre chose (cf. mon billet d'humeur).

P. P. Lemoqeur a dit…

Tiens, c'est amusant, j'étais à la "Première". Un ami à moi de l'époque était son coach pour le français, car s'il le parlait suffisamment dand la vie courante, il avait besoin d'être "suivi" pour la scène car il continuait d'avoir un fort accent polonais. C'est vrai qu'il était extraordinaire, avec son physique de jeune homme,il devait approcher la cinquantaine à l'époque ( 1988 ou 1989) et la manière dont on le voyait, rétrécir, se transformer.

En revanche, je crois que la mise en scène était de Stephan Berkoff qui avait fait l'adaptation.

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