07 juillet, 2009

Renan, encore et enfin.

" Je me résume, Messieurs. L'homme n'est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d'hommes saine d'esprit et chaude de coeur, crée une conscience morale qui s'appelle une nation. Tant que cette conscience morale prouve sa force par les sacrifices qu'exige l'abdication de l'individu au profit d'une communauté, elle est légitime, elle a le droit d'exister. Si des doutes s'élèvent sur ses frontières, consultez les populations disputées. Elles ont bien le droit d'avoir un avis dans la question. Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. " Consulter les populations, fi donc ! quelle naïveté ! Voilà bien ces chétives idées françaises qui prétendent remplacer la diplomatie et la guerre par des moyens d'une simplicité enfantine".
Attendons, Messieurs laissons passer le règne des transcendants ; sachons subir le dédain des forts. Peut-être, après bien des tâtonnements infructueux, reviendra-t-on à nos modestes solutions empiriques. Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. "

Voilà, politiciens, que vous soyez au pouvoir ou en rêve permanent de le devenir, lisez Renan... Oui, je sais ça n'abonde pas dans votre sens ... Quand à ceux qui d'aventure verraient dans ces propos une incitation à sauvegarder au titre d'une hégémonie barbare et potentielle à venir, une culture occidentale des plus virtuelles, qu'ils arrêtent... Renan est trop clair pour être récupéré par qui que ce soit...

"Le moyen d'avoir raison dans l'avenir est, à certaines heures, de savoir se résigner à être démodé. "

Être ringard plutôt que se soumettre à des réformes scélérates présentées comme étant des paradigmes irréfutables de la modernité, voici ce que nous dit aussi Renan.
Ronan Luce, le chanteur ?
Mais non, Monsieur le Président, Renan, Ernest Renan...


1 commentaire:

Marie-Laetitia Gambié a dit…

Ca c'est grand ! D'une concision sans appel, percutant.

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