06 juillet, 2009

Nous, Môssieur, nous avions le respect de nos professeurs !

Nous l'aimions bien Monsieur P. professeur compétent de français-latin-grec. N'empêche que certains matins, nous rendant en classe, nous ne manquions pas, passant devant chez lui de lui transporter sa poubelle jusqu'à la porte du bahut. Ce qui fait que pendant au moins une année, on vit régulièrement, au moins deux fois par semaine, sur le coup de midi trente le très respecté, érudit Monsieur P. rentrant déjeuner chez lui, sa sacoche en cuir dans une main, sa poubelle marquée à son nom dans l'autre...

Sur la chaise d'un autre plus distrait, nous dessinions à la craie l'empreinte d'une semelle qui lui laissait pendant quelques heures et le temps de se rendre dans la rue, la marque très lisible bien qu'un peu idéale d'un coup de pied au cul.

Notre directeur surnommé sans raison objective le Père Lafesse ne pouvait rencontrer le moindre groupe d'élèves sans entendre siffler dès qu'il était passé de fort énervants fssssss ! fsssss! fsssss!. Sainte-Colline revisitée..

L'une que nous aimions bien aussi au demeurant était l'épouse d'un médecin notable respecté. Ils habitaient une belle maison, une maison de médecin, dans une rue de médecins, avec une porte de médecin à deux battants, en chêne verni. Nous avons alors réuni en un seul pot tout ce que nous avions chez l'un ou chez l'autre de peintures restantes et sur le coup d'une heure du matin, nous avons repeint d'un mauve honteux avec un soin extrême pour faire croire que c'était leur idée, la belle porte en chêne verni.

Mais nous fûmes bien plus salopards... déjà un peu gagnés par la modernité...
L'un d'eux particulièrement détesté quitta un jour sa classe en hâte en plein cours dès que le préfet vint lui dire en catastrophe qu'un coup de fil venait d'avertir la direction que sa femme avait eu un accident... Celle-ci, comme nous étions voisins, raconta chez le boulanger à ma mère qu'elle avait été bien surprise de le voir rappliquer blanc comme un pet en plein après midi...

Mais notre seuil de dangerosité fut atteint le jour où le colonel en retraite qui était supposé nous enseigner les maths en nous terrorisant fut par nos soins traité de la manière suivante. Il avait pour habitude de s'installer derrière nous au fond de la classe et de se balancer sur une chaise en tube... C'était tentant... Nous cisaillâmes la chaise... avant de la remettre en place. Il se cassa, net et sans bavure, les deux poignets...

Alors bien sûr c'était de l'enseignement privé... pas d'enquête... surtout pas de scandale... La chaise, ah oui! elle était cassée ... mais c'était pas la seule... et puis entre nous, un prof qui se balance comme un gamin... C'est incroyable mais on ne le revit jamais.

Voila... C'étaient les pratiques d'une époque... Pas d'agressions physiques caractérisées, un peu d'humour peut-être... Mais de la violence, finalement tout autant...


1 commentaire:

Marie-Laetitia a dit…

Eeeeh bien dis-moi, qui aime bien châtie bien. C'était féroce !

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