03 juillet, 2009

La revanche de l'ingratitude

Nous étions post adolescents, 18, 20 ans. On faisait la fête. A l'époque, en 68, 69, en province pas encore de dope mais on picolait ferme, et je dois avouer qu'il m'arriva au petit matin après avoir raccompagné tout le monde en bagnole, ne plus me souvenir, mais alors plus du tout du trajet que j'avais effectué. J'avais du pot, c'était plus calme et étant un gosse de bourge, c'est honteux, mais ça calmait sérieusement la flicaille de province...

Alors, bien sûr y avait les filles !
Les fêtes, c'était bien entendu fait pour tirer... enfin pour essayer. Moi, j'avais en secret déjà fait mes choix, mais pour m'intégrer pleinement au groupe, je n'avais pas d'alternative, je devais laisser planer le doute sur une certaine réserve tout en rêvant de me faire mes potes... Pour le reste j'allais comme tous les homos cachés ou non, aux Coloniaux, le jardin mythique et fréquenté où je trouvais sans problème et en dix minutes à m'envoyer en l'air sur place ou à emporter... ...

Mes potes ? Tous radicalement hétéros, les filles, ils en rêvaient, des plus belles bien sûr, des plus canons. Ils avaient raison, il y en avait. Mais soit elles étaient déjà, selon l'expression, "en main" soit elles jouaient les "hard to get", inaccessibles, histoire de... Alors, heureusement, il y avait les boudins, les moches... les taons comme on dit aujourd'hui...(Autissiser me corrige vertement à l'instant en me disant qu'il s'agit de " thons" - dont acte !)

Il y en avait une comme ça, Blandine, qu'elle s'appelait... Personne ne sortait avec Blandine, car elle était objectivement laide, ce qu'on appelle un physique ingrat...

Personne ne sortait avec elle, oui mais tout le monde s'enfermait avec...

Ce qui fait au bout du compte, qu'étant une bonne nature, contrairement à ses copines à la beauté chichiteuse, qui ruinaient les mecs en boite et ce pour des prunes, comme elle ne se faisait pas prier, elle se faisait tous ceux qu'elle voulait, à commencer par les plus beaux...

Même si je la jalousais, Blandine, je reconnaissais sans rancune et à l'occasion, qu'il y a une justice, tout de même !


6 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

Des taons ?? Moi, j'aurais dit des thons... et je crois que j'aurais eu raison :)

P. P. Lemoqeur a dit…

Tu as probablement raison, en parler d'jeuns, mais quand j'emploie (très rarement, tu t'en doutes!) vis à vis des femmes un langage poissonnier, je les traite de morue avant de les traiter de thon...

Différence générationnelle sans aucun doute !

Filleke a dit…

C'est d'un triste, je trouve, votre histoire...
Peut-être parce que plus jeune, j'ai eu un succès certain ^^

P. P. Lemoqeur a dit…

Non, c'est pas très gai, mais quand on sait qu'à l'époque à de rares exceptions près les canons sortaient de préférence avec des mecs pétés de thunes mais vilains comme des porcs, le sort de Blandine n'était pas si mauvais...

LESA FAKER a dit…

moi j'adore ses histoires au PP, j'suis une inconditionnelle. et moi aussi j'dis les morues. quand une copine m'a demandée ou j'en étais de mes amours, je lui ai calmement répondu " pas de morue dans l'air" , c'est pas beau ça? .. des poisonnes volantes.
mais pourquoi des thons plus que des taons?

Filleke a dit…

C'est vrai, elles faisaient ça, les filles ? J'ai jamais remarqué.

Je jouais un peu avec cette idée de tristesse. Faut dire qu'après m'être "tapé" une collection de mecs pas mal du tout, un de ceux là est même resté. Alors, hein, je sais pas, dans le fond, si j'aurais préféré être jolie. Je me conviens comme ça. ^^

Moi aussi, j'aime mieux les taons. Pourquoi pas, après tout...

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