11 août, 2011

Faut pas prendre les enfants de 68 pour des connards sans âge...



Non mais vous avez vu, vous avez lu ? c'est énorme en énorme sur la façade de Beaubourg.

Lui ? apôtre de la discussion, de la contestation, de la protestation ? lui, le politicien réactionnaire et comme son maître de Gaulle ennemi juré de la chienlit ! rengainez illico vos accords de Grenelle ! Mais qu'est-ce que c'est que cette réhabilitation sournoise ? Oui, il était cultivé, agrégé de lettres, amateur certes d'art moderne, façon Mathieu, Boulez... mouais ! et c'est mieux, c'est vrai, que d'être fan de Mathieu Mireille. Mais il était aussi fou de bagnoles, la voie Pompidou, c'était son projet, le bétonnage urbain, les tours du quartier Italie, bonjour la poésie de Paris ! Raymond Marcellin et les plombiers du Canard, faudrait pas oublier, c'est sous lui...
Lui, enfin, citant Éluard d'une main et envoyant ses flics de l'autre...

M'enfin ! Pompidou sectateur de la subversion ? Mais qu'est-ce que ce foutage de gueule ? Pompidou qui fut banquier avait une vision libérale et mondaine de l'art et de son marché comme un néophyte et un nouveau riche et s'il fut précurseur (et honnêtement, il le fut), c'est bien des Pineau et autres boursicoteurs de la modernité et de la plus-value de la cote des marchés de l'Art ancien ou contemporain.
C'est mots affichés : discuter, contester, protester sont une injure, une obscénité dans la bouche de ce faiseur équivoque. L'artiste aurait ce droit qu'il refusa au peuple ? La subversion oui mais comme frisson pour gens riches.
Ce calicot déshonore les thuriféraires d'une baderne réac qui l'on concocté, je vous dis !

Bien sûr, que le Centre Pompidou est un endroit merveilleux. Chaque fois que je le vois je suis toujours étonné. Mais il l'est parce que les architectes et ceux qui l'ont pensé étaient compétents et de plus, inspirés. De là à faire, et ce insidieusement, de son initiateur un adepte possible, un joyeux précurseur du "Indignez-vous" du bon grand-père Hessel... On rigole rétrospectivement.

A moins que l' Art ait réintégré sa fonction officielle d'avant le XIX ° siècle, celle d'être d'une manière ou d'une autre à la botte du pouvoir religieux ou du prince (puisque maintenant la religion est celle du fric et le prince un trader) désormais uniquement financier, puisque le politique et ses pseudo-ministres de la culture comme celui que nous avons, ont depuis ce quinquennat mortifère abandonné tout projet...
Quand Pompidou dit clope au bec en se marrant : l' "art doit discuter", ses héritiers spirituels pensent que la discussion c'est pour marchander le prix...

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