21 août, 2011

Ravel, génial toujours mais encore plus qu'on le croit



Au cours de cette analyse de Boléro, un très sérieux musicologue anglophone avec une mèche à la Jankélévitch (comme quoi c'est pas suffisant) s'extasie, et il a raison, de ce qu'à un moment donné, au fur et à mesure de l'orchestration, Ravel, non seulement, accumule les instruments, mais aussi les combine en leur faisant simultanément jouer l'un des deux thèmes dans un autre ou plusieurs tons que le ton d'ut majeur original (en fait à un intervalle supérieur) et parle alors de polytonalité...

Mais non, couillon sonore, pas d'intention de polytonalité là dedans, mais bien plus finement, par un renforcement efficace des harmoniques (quintes, quartes, tierces, à l'octave voire super octave etc.) , ce qui produit des sons inouïs, Ravel qui connaît la chose, traite l'orchestre comme un orgue en créant tout simplement des "mutations", des "mixtures". Puccini, Mahler, eux aussi superbes orchestrateurs, connaissaient le truc et le pratiquaient en douce, car faut pas que ça saute à l'oreille ou alors, c'est raté...



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