10 février, 2009

La vie qui va

De temps en temps je tape un nom, pour savoir qui est devenu quoi... Là j'ai tapé J-J. H... et j'ai retrouvé !
J-J était un pote d'école à moi quand j'étais môme. Un vrai pote, quand on avait dix ans. A l'époque on pouvait, c'est vrai, sans risque avéré traverser seul la ville entière un jeudi pour rendre visite à un copain. On s'aimait bien J-J et moi. Et puis il y avait un mystère. Sa maman était jeune et son père plus agé. Le père il me faisait un peu peur, car je ne savais pas à l'époque ce que c'était qu'un beauf... Bref il était pas vraiment méchant, le papa, il était simplement très con et je crois qu'il faisait peur à tout le monde, y compris et surtout sans doute, à sa femme.... Et comme la mamam de J-J était belle, je comprenais pas...
La grand mère italienne de J-J élevait un jeune homme très roux qui portait son nom et qu'on présentait comme le jeune frère de sa mère, sans être vraiment son oncle pour autant... René, qu'il s'appelait.
Avec J-J on avait des jeux de notre âge, on déconnait ferme. Mais quand on discutait sur ce qu'on ferait quand on serait grand, il était invariable, il voulait être curé... Rien dans son comportement pourtant ne laissait apparaître le moindre élan de piété, la moindre bigoterie fût elle enfantine. La vie nous sépara.
Ma soeur ainée qui était très amie avec sa mère me raconta plus tard ce qui était un secret de famille, mais n'en était pas un puisque tout le monde savait (un secret de famille ou autre, c'est une chose qu'on raconte à tout le monde en faisant jurer de ne pas la répéter)... La mère de J-J avait été tondue à la libération et la rousseur de celui qui était présenté comme son frère venait du beau prussien qu'elle avait trop aimé pendant l'occupation...
J-J, ainé d'une portée légale, avait donc été, dès sa plus tendre enfance, programmé pour devenir prêtre dans le but d'effacer la faute maternelle...
En 1976 portant à nettoyer des vêtements dans un pressing je reconnu sa mère qui me reconnut aussi. J-J avait été ordonné un an auparavant et se trouvait maintenant en Afrique chez les pères blancs... Ce n'était donc pas de la blague enfantine... J'émettais néanmoins en moi-même à la lumière de ce que je savais quelques doutes sur la pérénité de sa vocation.
Je tombe aujourd'hui sur un site où l'on annonce en 2005, c'est pas vieux, ses 30 ans de sacerdoce. C'est bien lui, c'est certain. Et là je suis sur le cul... Serait-il le 4ème curé honnête dont je n'ai pas parlé dans mes récentes statistiques ? J'ai sans doute tort mais je crois que je vais essayer de le retrouver.
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3 commentaires:

LESA FAKER a dit…

fabuleux

LESA FAKER a dit…

PP, mon PP, je pense soudain à une copine de CE1 et sans secret de famille qui chantait avec un trémolo étudié dans la voix, elle avait acquis cette originalité en posant les mains sur la machine à laver en phase essorage. Je n'ai jamais trouvé son nom à l'affiche. Je n'ai jamais fait de recherche, étant a peu près sure qu'elle vit toujours vers Saint Martin la Rivière et qu'elle a du faire de beaux enfants, une chorale peut être... qu'entraine ton curé

Anonyme a dit…

Tout le monde savait que l'enfant roux était fils de tondue et de prussien. Je me souviens qu'une vieille institutrice racornie qui enseignait à l'école privée ou ma mère avait été élève dans sa jeunesse, l'avait dans sa classe, en maternelle, après la guerre. Je me souviens l'avoir entendue dire à ma mère et à ma grand-mère en parlant de lui: sale petit boche... On peut pourtant penser qu'elle fit chanter à ses petits le fameux "jeunesse,jeunesse" et qu'elle voua un culte ardent au Maréchal nous voilà! ! ...

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