12 août, 2008

Août le mois d' Auguste

Et oui, le mois d'août c'est le mois que nos ancêtres les romains avaient dédié à leur empereur qui, de fil en aiguille de magouille en magouille, était devenu un peu un dieu, histoire de se protéger des velléités meurtrières du bon peuple (Populus, comme chacun sait mais qui veut dire aussi peuplier, arbre qui plie mais ne rompt pas- c'est tout-) en vain souvent, l'histoire nous le rappelle.
C'est curieux car cet éponyme a effectivement donné vie à un titre puis à un adjectif. "auguste"... Qu'est-ce qu'être auguste... et bien, il semblerait à peine le nom fut il devenu adjectif et quand il eut perdu son sens politique, qu'il devint un descriptif comportemental. L'attitude auguste est solennelle, généreuse, ample. Les dramaturges français du "Grand Siècle", en furent les agents les plus efficaces. Et l'utilisation la plus connue demeure malgré la modernisation de l'agriculture dans le fameux "geste auguste du semeur", effectivement ample et mesuré, même sur les gravures, on peut compter ses pas...... Il s'agit en même temps et de toute évidence d'une forme d'oxymoron, tant l'opposition statutaire entre le cultivateur et l'empereur reste fût-ce sous Napoléon III irréductible...

Et puis après, le glissement s'accentue, et apparaît le comparse du clown blanc, celui qui reçoit des coups de pieds au derche et arbore fièrement, reliquat de la Comedia del Arte, un nez de pochetron et n'est, quelle que soit l'origine historique du personnage, auguste, oui, mais que par dérision...

Alors je vais vous dire ce qui me fait penser à tout ça... C'est que rarement au cours d'un mois d'août je n'ai vu en scène autant d'augustes que cette année... Politiciens, sportifs, chefs religieux... Tous affublés d'un gros nez rouge... Rouge de celui du ridicule, c'est pas grave, mais rouge aussi et là ça le devient, de celui du sang et de la honte...

Persuadés d'être "Auguste" quand ils ne sont que des "augustes".

Clowns tristes ? bien sûr et pires, acteurs et metteurs en scène tragico-comiques de notre vie ...
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