22 novembre, 2010

Homo de droite. Comment et pourquoi.

Bien entendu qu'il y en a, et même pas mal. Alors, puisque la possibilité de l'être est évidente, que le fait est acquis, je vais passer à la question "comment peut-on être homo et de droite ?" associée à la question-soeur, "pourquoi est-on homo et de droite ? ". Y a pas de quoi écrire une thèse, c'est vrai. Aussi vais-je vous la faire brève. Juste histoire d'essayer de comprendre !

Mais avant de tenter de répondre à tout ça, on va régler la question de la gauche et de l'homosexualité. La gauche dans son ensemble, de l'extrême gauche à la gauche modérée en passant par les communistes, n'a jamais été gay-friendly avant que le terme existe, les tapioles de toutes obédiences, c‘était pas vraiment son truc, à la gôche, l'extrême gauche étant globalement la plus farouchement anti-baise, comme aurait dit Boby Lapointe, notre maître à tous. Pour elle, l'homosexualité a longtemps été une tare indicible, à occulter avec soin, une posture de dandys, un luxe d'artistes et d'intellectuels qui préfèrent s'envoyer en l'air avec les camarades sans risquer de faire des petits prolos avec les travailleuses, plutôt que de lutter avec eux pour les lendemains qui chantent. Il a fallu attendre Mitterrand pour que les lois scélérates soient enfin abolies (la question subsidiaire restant entière de savoir si Mitterrand était vraiment de gauche...), comme le furent sous Giscard et de la même manière les lois anti-avortement. En tout état de cause, merci à lui, à l'autre aussi ! On peut malgré tout et en dépit du comportement de certains homophobes de gauche considérer que l'idéologie socialiste, fût-elle la plus radicale, convient tout à fait aux homos car elle est supposée être universaliste en refusant toute exclusion et que le statut de population minoritaire n'est en aucune manière incompatible avec un idéal socialiste. Bon, on va me ressortir Staline, mais c'est le type même de mauvaise pioche, car Staline était avant tout dictateur et généralement, c'est curieux, les dictateurs de gauche ou de droite détestent les pédés, les goudous ils s'en foutent, ça n'existe pas, d'abord c'est rien que des femmes...

Comment donc, de quelle manière les homos de droite le sont-ils ou le sont-ils devenus ? Ils le sont d'abord parce que leur idée du bonheur passe par un consumérisme de bon aloi autant qu'obligatoire qui les attire depuis que le libéralisme a compris après étude sérieuse façon "crédoc" que le pédé-fashion achetait, et, ce faisant, gagnait en respectabilité ce qu'il dépensait en "biens" divers. Il est pédé peut-être, mais lui et son fiancé, ils achètent car ils ont un peu plus de moyens qu'un hétéro au chômedu, père d'une famille nombreuse et endettée. Le mariage homo existera le jour où le commerce aura besoin d'un coup de pouce sous forme de "liste" de cadeaux spéciale dans les grand magasins... Le rêve du pédé de droite c'est de s'offrir un cock-ring en cuir de chez Hermès.
Le pédé de "base", bien plus que la goudou lambda qui ne tombe pas ou si peu dans le panneau, aime ce qui lui donne l'impression d'accéder à une certaine élite, en plus de la certitude qui est la sienne que l'homosexualité est un gage de supériorité en tout... Reconnaissons humblement que le libéralisme et ses accessoires mettent plus en valeur ses muscles et son bronzage qu'un costume mao des années soixante-dix ou un bleu de chauffe syndiqué. Pour ce qui est du cerveau, comme les autres, hétéro, bi ou métro, ils achèteront le Goncourt pour le laisser traîner sur la table basse du salon en gardant bien le bandeau rouge dans le but d'épater les copines, je le sais, je l'ai vu plus d'une fois.
Le pédé de "l'élite" lui, a compris tout comme l'hétéro de l"'élite", son frère en libéralisme que le seul moyen d'accéder rapidement au pouvoir, qu'il soit économique ou politique, c'est la droite, celle qui garantie une réussite fulgurante. Il suffit de voir comment le "Marais" est entre les mains d'une élite commerçante homosexuelle qui rackette les couillons bodybuildés en leur offrant du rêve sécurisé. Allez dire à une créature du samedi soir qui vient de troquer son costume ou sa blouse contre un ruineux marcel de chez Colette , un jean sous cutané, que la gauche va fermer les bars, les boites, et les back-rooms et vous allez en faire un militant libéral de droite forcené... Le pédé politicien de droite, comme son frère le pédé politicien de gauche, fait généralement son coming-out moins par militantisme que par crainte d'être "outé" par des malveillants, des jaloux !
Le "pédé de base" et le "pédé de l'élite" sont donc des alliés objectifs liés inexorablement par un destin économique et de pouvoir commun ; mais force est de reconnaître que le pédé de base, lui, se fait mettre deux fois, une fois par le fric qu‘on le pousse à claquer, une autre par une idéologie au service du précédent...
Maintenant que nous avons rapidement vu comment, voyons un peu et sans traîner pourquoi. Et bien tout simplement, d'abord parce qu'il faut admettre qu'il y a autant de cons chez les homos que chez les hétéros, pour la bonne raison, quoi qu'ils en pensent, qu'ils sont les uns et les autres les avatars d'une seule et même engeance, l'espèce humaine. On peut aussi prendre en compte le poids d'une tradition familiale ou,ce qui est pareil, une réaction contre... On peut tout autant admettre que l'appât du gain, le goût du fric, tout ce qui concourt à créer l'amalgame, la confusion simpliste entre le "bien être", c'est à dire le "paraître" et le "bonheur" n'a aucune raison d'être réservé aux seuls et uniques hétéros. L'homo de droite est, soit né riche et/ou investi d'un pouvoir en puissance, soit aspire à le devenir... Le pédé de droite est, somme toute, très banal qui cherche à s'intégrer par la consommation et paie au prix fort la reconnaissance de sa "normalité". "Je parais donc je suis".

Pour en terminer, la droite libérale est le temple, le sanctuaire où se trouvent enfin réunis homos et hétéros pour célébrer ensemble et par le rituel sacré de la carte de crédit, le culte du veau d’or, dont chacun sait depuis ce vieux queutard hétéro et néanmoins admirable de Goethe qu’il est toujours debout...

Maintenant, si la question était moins de savoir si l'on est homo, hétéro, bi ou autre, que celle de savoir si l'on a une aptitude au bonheur simple fût-il déchaîné, en dehors de toute considération économique et de représentation.

Demain ou après demain, je vous parlerai de l’homosexualité et du nazisme. Ca va pas être triste...


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Houlà! que de contorsions pour si peu! L'homosexualité "élitiste" a exité, et il faut assi arrêter de penser que la droite est forcément intolérante! Comme le libéralisme qui a inventé les droits de l'homme (je résume)!Homo élitiste ou égalitaire, tout est possible! Et ça peut aller lon! Car il n'était pas incongru d'être un noble, un gouvernant homoswexuel et de pourchasser les homos dans ses états!

La plupart des homos que j'ai connus dans ma jeunessse (et le parrain de ma soeur Elvire) étaient de droite! Et, dans mojn milieu, on ent rouvait plus qu'ailleurs (Poulenc n'était pas de gauche et venait d'une famille on ne peut plus riche et droitière!)A tel point que j'aurais pu croire que c'était lié!

On peut aussi relire les vieux numéros d'Arcadie!
Hors landau...

P. P. Lemoqeur a dit…

Mais oui, cher Hors Landau,
Les homos de droite dont vous parlez font partie de la catégorie que je cite, celle des homos "nés de droite".

Il est évident que vous n'avez pas connu de pédés de gauche parce que dans "votre milieu", comme vous dites, on fréquentait assez peu de prolos qui de toute façon n'avait pas d'autre choix que d'être soigneusement dans le placard...

Vous perlez d'une homosexualité anecdotique, celle de personnes
sympathiques, d'artistes, d'intellectuels, les "enfants de Charlus..." mais dont la conscience politique était proche du zéro absolu.

Pour ce qui est d'"Arcadie", ce fut une triste rigolade, que le FHAR fit fort heureusement oublier. Le "Gay-Pied" fut plus efficace, qu'on pouvait acheter dans les kiosques que ces anodines revues de "pédales" fin de siècle, qu'on se refilait sous le manteau ou qu'on se procurait par abonnement "sous pli discret"...

Ce dont je parle, ce n'est pas
du passé... C'est d'aujourd'hui.
Je cause des "pédés" pas des invertis ou des "antiphysiques". Je cause des "goudous" pas des antiques "tribades"... et de leur place dans le monde, celui de tous les jours, les jours d'aujourd'hui...

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