03 novembre, 2010

Le Sénat et ses petits profits

Cet après midi j'ai marché de Montparnasse à Châtelet. Je suis passé par la rue de Vaugirard et j'ai fait une station sous les arcades qui font face au Sénat, et dont les vitrines qu'elles abritent étaient jadis affectées aux copies d'objets des musées nationaux et qui sont maintenant un vague truc de "com" pour le Sénat. Dans le prolongement, au coin de la rue de Vaugirard et de la rue de Tournon, l'une des plus belles rues de Paris, il y a une boutique étonnante. Une sorte d'échoppe de luxe où l'on trouve les produits dérivés du Sénat. Comme Disney ou le Parc Astérix, le Sénat vend sa griffe, sa marque (la coupole reconnaissable du castelet d'entrée). Des petits objets en cuir très utiles, voire indispensables, sacoche, porte-monnaie, pochette, agenda et quelques livres dont l'indispensable "Les Droits de l'Homme racontés aux enfants de 7 à 77 ans" par l'amusante, l'espiègle, la futile, l'inutile Rama Yade. C'est d'un chic absolu et puis ça vous permet de leurrer votre monde s'il est suffisamment con pour se laisse leurrer en lui faisant croire que vous avez vos entrées dans la noble assemblée.

Ah ! la noble assemblée ! Parlons-en ! On peut voir dans la boutique et même acheter sa photo au grand complet, format paysage, panoramique, prise dans l'hémicycle en 2008 et très élégamment encadrée. Je sais, on n'attaque pas les gens sur leur physique, n'empêche que c'est ignoble. On dirait un rassemblement impromptu de membres rubiconds, (il y a si peu de femmes) de la confrérie des charcutiers-tripiers sous le règne du regretté Louis-Philippe, bref du Daumier pur porc autant qu'involontaire. J'étais tellement sidéré que je n'ai pas pu prendre photos de la photo...
Montrer aux électeurs la photo de parlementaires rassemblés, c'est prendre des risques et assumer une énorme responsabilité dans la divulgation de cette monstrueuse image de la démocratie. Où sont donc de la Rome antique les souvenirs des dignes "Pères conscrits", havres et austères qui pourtant portaient le même titre, sénateur !
Ils rappellent encore aujourd'hui la manière dont sous le premier empire, un polémiste ravageur les caractérisa globalement par ces mots : « Si l'empereur faisait un pet, le sénat dirait qu'il sent la rose. »

En revanche les produits dérivés les voici :
tenez, l'agenda à 27 euros, ça peut faire plaisir...

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