04 mai, 2010

Les Gracques ou la mondialisation bien avant l'heure

... sur cette crise économique était venue s'en greffer une autre, sociale et morale : celle d'une société qui, après avoir reposé sur ses petits et libres cultivateurs, en venait de plus en plus à faire confiance au pillage à l'extérieur, à l'esclavage à l'intérieur. En fait d'esclaves, c'était un torrent qui se déversait sur Rome. Quarante mille Sardes y furent importés d'un seul coup en -177, cent cinquante mille Epirotes dix ans plus tard. Les "grossistes" de cette marchandise humaine marchaient derrière les légions qui la procuraient et qui désormais, après la catastrophe de l'Empire grec et de l' Empire macédonien, étaient arrivées en Asie, sur le Danube et jusqu'aux frontières de la Russie. En ville c'étaient les esclaves qui fournissaient la main-d'oeuvre dans les boutiques des artisans, dans les bureaux, dans les banques, dans les fabriques, condamnant au chômage et à l'indigence les citadins qui y étaient employés auparavant. Certains, bien qu'ils ne fussent tenus à rien envers les esclaves tâchaient de les traiter humainement. Mais la loi économique des prix et de la concurrence mettait une limite à ces bonnes dispositions. Elle voulait qu'on exigeât toujours d'avantage et qu'on accordât de moins en moins...
... (s'adressant à la Plèbe) Tiberius Gracchus dit :
"Vous ne combattez et ne mourrez qu'afin de proccurer du luxe et de la richesse aux autres !"
Indro Montanelli, Histoire de Rome, page 186
du Livre de Poche 1161-1162 ( Éditions Mondiales1959 )

1 commentaire:

Olivier Autissier a dit…

Rien n'a changé d'un iota. Rien !

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