01 août, 2011

Nadia Boulanger et la "French Touch"

Nadia Boulanger pour ceux qui se rappellent qui elle fut, (pour les cinéphiles : dans "Un américain à Paris", Oscar Levant rêve d'aller à Paris travailler avec elle !) eut avant tout le talent de la communication en devenant une icône. Elle recevait des musiciens du monde entier, jeunes mais déjà accomplis à qui elle n'avait pas grand'chose à apprendre pour leur décerner un label que le conservatoire de Paris, bien plus exigeant, ne leur eût pas, en un mois de stage accordé. C'était, en fait, la qualité de ses élèves* qui assuraient sa réputation de pédagogue, fallait y penser. A Fontainebleau, Nadia Boulanger était à la musique sérieuse ce qu'en son "petit conservatoire" Mireille devint plus tard à la chanson...
Boulanger eut donc un coup de génie, celui d'inventer le "Stage" qui fait aujourd'hui florès dans toutes les académies de musique l'été en France et ailleurs, au Conservatoire Américain de Fontainebleau d'amusante mémoire où se retrouvaient pour dire qu'ils l'avaient côtoyée toute une intelligentsia internationale en quête de cette respectabilité musicale et mondaine empreinte du goût français, et ce à prix coûtant.
C'est pour ça que cette gauchiste de Germaine Tailleferre, sa cadette qui la connaissait bien et dont l'œuvre est considérable en nombre et qualité au regard des quelques piécettes oubliées de l'estivale et charmante bellifontaine, l'appelait, avec cet humour qui était le sien, "La Petite Sœur des Riches"...
Ça ne s'invente pas, on vient, et de source crédible plus qu'aucune, de me le raconter.

* (parmi lesquels on compterait en vrac parmi les célébrités, Daniel Barenboïm, Aaron Copland, Marius Constant, John Eliot Gardiner, Leonard Bernstein, George Gershwin - ce qui reste d'ailleurs à prouver-, Jean Françaix, Pierre Henry, Jacques Ibert, Astor Piazzolla, Elliott Carter dont on conviendra chacun dans sa spécialité, qu'ils auraient pu se passer de ses conseils...)


Aucun commentaire:

Site counter

Archives du blog