10 janvier, 2010

Jacques Amblard - Duruflé - Requiem - Critique - Madame Michu...

Vous savez (désormais, depuis le temps) que j'aime énormément la musique de Duruflé. Et il m'arrive même, dans l'intimité, d'en lire des critiques qui me tombe sous les yeux avant que de me glisser des mains. Dans un numéro du "Monde de la Musique" d'il y a un an, un certain Jacques Amblard (sûrement quelqu'un de très bien, au demeurant, j'ignore qui c'est) porte un jugement sur le Requiem du divin Maurice, je le cite : "C'est l'un de ces aimables requiem qui semblent décrire le paradis dès la première mesure, sans penser aux lacrimose de la famille du défunt." pour décréter enfin, cerise sur le catafalque, que les interprètes donnent à l'oeuvre "une modernité intéressante, s'approchant un peu de Messiaen" (sic).

Je vais excuser Monsieur Amblard, car je pense que pour d'excellentes raisons qui sont peut-être les siennes, (surbooking, train à prendre, petit creux à satisfaire, critique en retard à rendre d'urgence, enfant à récupérer à l'école, envie de faire pipi, heure de l'apéro (entre amis critiques), que sais-je !) il a écouté ce Requiem en diagonale, faisant l'impasse sur le Domine Jesu et le Libera me (curieusement les parts les plus longues de l'oeuvre) où Duruflé fait preuve et sans prévenir d'une violence pas aimable du tout...

Pour ce qui est de la "modernité", fût-elle "intéressante" (en quoi d'ailleurs la modernité est-elle intéressante où non puisque sa raison d'être est d'être ou n'être pas...?), il s'en tapait le prie-dieu, Maurice, de la modernité, la permanence du grégorien dans toute son oeuvre en témoigne ! Quand à le rapprocher de Messiaen... Il aurait peut-être pu d'abord le rapprocher de Jehan Alain, Mr.Amblard, sans prendre de risques inconsidérés, sans être ridicule non plus. Et puis, plus simplement, il orchestrait plutôt bien, non ? C'est pas intéressant ? Ah bon !

A moins que dans sa hâte et au hasard d'une erreur d'étiquetage et de conditionnement, il ait (encore !) écouté celui de Fauré qui correspond mieux à la très sommaire description qu'il en fait... mais non, je déconne.

Enfin, tout de même : "lacrimose". Mein Gott, Gracious Lord et Doux Jésus réunis ! j'en suis sur le cul, au fond du Gaffiot !
- Ah ! ces critiques musicaux, Madame Michu, quelle culture, j'vous jure, quelle raffinerie, comme disait mon coiffeur ! mais où vont-ils chercher tout ça ?
- "Encore des mots, toujours des mots" comme disait la regrettée Dalida ! qu'elle me réplique, Madame Michu qui en a lu d'autres et à qui on ne la fait pas ...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Excellent article du Moqueur. Le monsieur commentateur du Requiem de Duruflé "musicologue de profession"!!! sévit à l'université de Provence.

P. P. Lemoqeur a dit…

Merci cher anonyme !
Merci aussi pour Duruflé, génie absolu et discret.
"Dudu" parlait peu de son oeuvre. Il en détruisit probablement la moitié pour ne garder que la quintessence, quelques heures de musique tout au plus.
Ecoutez si vous le pouvez le disque de son oeuvre pour orgue sur l'orgue de Pithiviers par Herndon Spillmann (Disque Fy ou Solstice c'est pareil). On peut y en entendre aussi une intervioue que Pierre Cochereau fit de lui dans les année 60. C'est non seulement intéressant mais c'est de surcroit très drôle."Messiaen, ah oui, les pt'its zoiseaux..."

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