05 avril, 2009

Pentimento

Je préfère le mot italien à son équivalent français, le "repentir", qu'on devrait nommer écrire "repeint" pour éviter la confusion, comme si le peintre était un pécheur dont le travail consisterait pour son ultime rédemption à revenir, en guise de pensum, constamment sur l'ouvrage... Le repentir du pécheur est-il comme celui du peintre une forme de maquillage, moral pour l'un, esthétique pour l'autre ? Bref, je m'aperçois, que je pratique en musique le repentir. Il faut dire que ce qui était techniquement une corvée avant l'ordinateur devient extraordinairement facile. Comme pour l'écriture en français, plus besoin de gratter, de gommer, de saloper du papier réglé, copié-collé ! on corrige tout ça sur écran. N'empêche ! J'ai ressorti un bidule pour quintette de cuivre que j'avais commencé puis oublié en 2007. C'est évident, si c'était sur papier, j'aurais tout foutu en l'air. Oh pas parce que c'est nul, non, (d'ailleurs ça ne l'est pas, autrement je n'en parlerais pas), mais par flemme, et parce que c'est facile pour les raisons précédemment indiquées de revenir dessus. Le grand allié du pentimento musical ou littéraire, c'est l'ordinateur, et ce qui m'aurait pris des plombes sans lui, ne m'a pris que quelques heures... J'ai fait des coupes, des ajouts, et surtout en deux minutes j'ai renforcé le tout de ce qui manquait cruellement à ces cinq cuivres dont je raffole, des percussions, timbales, caisse claire et marimba. A la faveur de ces aménagements de fond, j'ai relu, relu et depuis, mesure par mesure j'ai par touches successives tout modifié, comme le peintre qui par regret (repentir) retouche et repeint... C'est à la fois la même chose et totalement différent. Il y a donc des mots, qui résistent à l'évolution des techniques... C'est pas grave, vaut mieux ça que le contraire...

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