En ce mois de canicule après la journée passée à Paris-Plage à mater
les bronzés de tous les sexes, vous pouvez retrouver à la fraîche les
marchands de doubles croches toujours d'attaque, comme ils l'étaient
l’été passé et le seront l'an prochain. Dans ce triangle magique qui va de
Saint Julien le Pauvre à la Conciergerie en passant par Saint-Séverin,
leurs petites entreprises connaissent pas la crise. Tant mieux ! Et puis
tout de même une mention spéciale pour tout ces grands résistants,
comme le whisky hors d'âge, d'avant les baroqueux, leurs foutus coups
d'archet, leurs cordes en boyaux, leur diapason à 415 et leurs
tempéraments inégaux...
Parmi les fondamentaux, comme on dit
aujourd’hui c'est sans doute Pachelbel le vainqueur. Pas un soir où vous
ne puissiez l'entendre canonner quelque part. Encore que, au regard des
affiches, avec Albinoni, ça se joue sur le poteau !
Vous pouvez
aussi vous faire le même soir, autant tout regrouper, un Requiem de
Mozart, un Cantique de Jean Racine, les Sept Paroles du Christ avec ou
sans récitant, ou très chic, un récital Liszt-Chopin aux chandelles sur
piano Steinway certifié....
Le plus extraordinaire, c'est que ça
fait plus de trente ans que ça dure ! En même temps, par solidarité, je
n'ai rien contre, car c'est la preuve que bonne ou mauvaise, la musique
peut nourrir son homme, et sa femme aussi, car faut pas oublier, au
royaume des cachetonneurs, la parité est depuis très longtemps
respectée...
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