04 novembre, 2012

Le temps est un allié sincère et ambigu


Une partie de ma famille continue de voir un jeune (?) homme avec qui j'ai vécu cinq ans  environ et dont je suis séparé depuis plus de quinze ans. D'aucuns seraient furieux de ce que cette relation  perdure. Mais je n'y vois personnellement pas de problème. D'abord parce que chacun fait ce qu'il veut, ensuite parce que j'estime que si l'on vit en couple, on existe indépendamment de son conjoint, avant  et après la séparation, enfin, faut être honnête, parce que c'est quand même moi qui l'ai ramené, je ne peux donc à ce titre faire le moindre reproche à quiconque.
J'ai passé de très bons moments avec lui,  et je ne pense pas qu'il fût radicalement différent quand nous nous sommes quittés de ce qu'il était le jour de notre rencontre, car c'est plus le regard qu'on porte sur lui que l'être humain qui change. Mais un jour nos pathologies ont cessé d'être compatibles. Nous nous sommes donc séparés avant que ça tourne vinaigre et devienne pénible, et comme généralement je n'aime pas  ce qui se délite, ça n'a pas dû prendre trois jours si ma mémoire est bonne et quelques semaines après pour régler les questions techniques. Ca a été extrêmement  rapide et je ne l'ai plus revu depuis sauf une fois, quelques années après  et d'un peu loin, pour l'enterrement d'un ami commun.  Je ne pense pas que depuis  le jour de notre séparation, je lui ai  plus manqué qu'il ne m'a fait défaut.
Je parle de ça aujourd'hui parce qu'à l'occasion de la Toussaint, j'ai dit à ces membres de ma famille qui me sont chers et qui continuent de le voir  que ça m'est totalement égal, mais  je sais depuis quelques heures seulement honnêtement pourquoi. C'est tout simplement, parce que le temps passant,  n'ayant gardé aucune photo ni aucune trace de notre vie commune, je l'ai physiquement et mentalement  rapidement oublié, mais oublié au point de ne plus vraiment me souvenir de sa voix, très vaguement de son visage, bref, fondu enchainé, nada, rien. Je vais donc pas emmerder le monde pour rien.  J'en parle d'autant plus librement qu'il y a peu de chances qu'il lise ce blog.        
Le temps est un allié sincère et ambigu, il ancre, c'est selon,  les souvenirs autant qu'il les dissout.      

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