15 mars, 2013

Camille Claudel, encore...

Bon, ça va ! on la connait l'histoire de Camille.  D'ailleurs Nuytten et Adjani en avaient très bien causé il y a  (déjà!) 24 ans. Alors, comme s'il y avait prescription,  on nous refait le coup de Camille victime de sa mère, de son père, de son frère, de tout le monde ,  "si j'avais un marteau ",  or elle en avait un...  Ah !  le frère, toujours lui, le méchant catholique converti, qui la laissa tomber, après que la mère elle même l'eut abandonnée. On la connait, l'histoire du génie sacrifié sur l'autel de la bourgeoisie et de l'académisme.
D'abord Paul et sa sœur s'adoraient.  Camille  fille de petits bourgeois de province, pire, du Tardennois,  réussit, car l'opiniâtreté n'était pas la dernière de ses qualités, à la fin du  XIX°   siècle, à faire déménager une partie de sa famille à Paris pour devenir l'élève du plus grand sculpteur de son temps, connu aussi pour être un invétéré et sulfureux queutard...  Camille savait très bien où elle atterrissait, mais c'était une emmerdeuse et une belle  capricieuse  qui devint comme  on aurait pu le craindre la maîtresse du maître. Or, elle se révéla jalouse, sentimentalement mais aussi du génie de Rodin. Il aurait pu être son père, il adorait les femmes et n'en aimait aucune. Quand ils se quittèrent, Camille n'eut plus de commandes et fut vite reléguée loin  du milieu artistique.  C'est injuste mais c'est comme ça. Elle ne supporta pas, et c'est là qu'il faut quand même se rendre à l'évidence, Camille Claudel dont on vante depuis trente ans le génie n'avait  fait que copier  et pas si bien que ça  son sublime et  futur ex amant.  Elle s'en rendit compte, commença à en avoir des troubles du comportement, bref en devint folle,   emmerda avec énergie et détermination sa mère devenue veuve et finit par user les patiences, même celle de son frère diplomate lointain et malgré tout aimé,  lui, le vrai et authentique génie de la famille...

Sa mort comme  celle   de Séraphine  sa jumelle en âge et en folie fut terrible et terriblement triste  en ces temps de guerre où même les gens normaux crevaient de faim. Mais faut pas tout mélanger...
Alors, on fait un film de plus  comme on avait fait un film sur Séraphine de Senlis. Gageons que comme je l'avais prédit pour Yolande Moreau déguisée en Séraphine, Binoche va l'avoir, son César, dans la camisole de  Camille .
Que les lettres qui servent de base au film soient admirables et déchirantes, c'est certain.

Mais Camille Claudel sculptrice géniale ? allons, faut pas déconner,  c'est du Rodin qui dégouline...

A quand enfin un film sur Paul,  homme courageux qui invectiva Pétain et ses lois scélérates, mais fut surtout  et d'abord,  admirable  sculpteur de phrases et polisseur de mots  ?

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher pp iconoclaste
Pourquoi cherches-tu ainsi à te faire incendier par les thuriféraires de cette icône d'ou fait je ne sais pas quoi...L'histoire brodée autour d'elle m'a toujours semblé trop grande pour elle.
Biz
Angevine

P. P. Lemoqeur a dit…

Oui, mais le pire à lire est sans doute, in cauda venenum, l'admiration forcenée que je porte à son frère...

CHROUM-BADABAN a dit…

Séraphine, j'ai bien aimé le film qui m'a permis de la découvrir, elle et sa peinture.
Claudel Camille, faut pas déconner, ça ne dégouline pas du tout, c'est vachement beau, vachement fort. Meuuuuhhh !
Rodin aussi, par ailleurs !

Quand à ton poteau, Paul Claudel :
Le 10 juillet 1940 :
" Vote de l'Assemblée nationale et fin du régime parlementaire et de la domination des francs-maçons et des instituteurs"

Ensuite :
" La France est délivrée après 60 ans de joug du parti radical et anti-catholique (professeurs, avocats, juifs, francs-maçons). Le nouveau gouvernement invoque Dieu et rend la Grande-Chartreuse aux religieux. Espérance d'être délivré du suffrage universel et du parlementarisme."
Le 24 septembre 1940, il est encore plus explicite:
" Ma consolation est de voir la fin de cet immonde régime parlementaire qui, depuis des années, dévorait la France comme un cancer généralisé. C'est fini... de l'immonde tyrannie des bistrots, des francs-maçons, des métèques, des pions et des instituteurs..."
Pour extraits !
Dans la queue le venin !

Anonyme a dit…

Cher pp sulfureux,
Ta place est d'ores et déjà réservée à l'enfer où l'on met à l'index les esprits mal pensants...
Biz rafraîchissantes
Angevine

P. P. Lemoqeur a dit…

Daniel Dear

Tu t'emmerdes pas ! Tu m'opposes une partie de l'article "Paul Claudel" de Wikipédia.
Il existe sur la toile un tas d'articles et d'extraits de livres sur Claudel,fort intéressants qui situent l'homme dans son époque, sans béate admiration ni dégommage en règle. Claudel était complexe dans une période qui l'était aussi.
Pour ce qui est de l'anti-sémitisme supposé de Claudel, Les Milhaud Darius (qui fut son secrétaire et son ami ) et Madeleine témoignaient du contraire et la "lettre de Noël 1941" c'est tôt 1941 pour prendre position comme il le fit est claire à ce sujet.
Le bonhomme était imbu de sa personne, sensible aux honneurs et résolument antipathique.
C'était surtout un écrivain sublime.

Mais comme pour sa sœur, on n'est pas obligé d'aimer.

CHROUM-BADABAN a dit…

Oui, tu as raison, je ne me suis pas foulé ! Ce n'est pas sorti de Wikipédia mais c'est tout comme !
Je ne connais pas Paul Claudel, écrivain, à vrai dire...
Georges Brassens dans une de ces chansons m'en a dégouté avant même d'en avoir lu une seule ligne ! C'est bête... !
En plus, je sais bien que l'époque était propice à ce genre d'ambiguïtés, à ce genre d'outrances, quelques propos bien sonnés tenus à un moment contre les juifs, ou les francs-maçons, ou les instituteurs, ou les communistes et en pratique des amitiés réelles, des soutiens indéfectibles et une acceptation des autres qui faisait fi des conneries qui avaient été écrites dans des accès lyriques de colère...
C'était le style de l'époque. Claudel n'a rien écrit d'autre que les quelques lignes que j'ai envoyées en commentaires. Surtout, il s'est assez vite et assez sincèrement ravisé face aux sbires milicieux et aux exactions que commettait le régime de Vichy.
L'ambivalence est humaine, de même que l'erreur, et elle ne s'éteint pas durant des périodes délicates de troubles, de violences, de guerre, etc.

P. P. Lemoqeur a dit…

ben tu vois ! Alors pour ta peine et j'espère pour ton plaisir, tu vas aller écouter "Jeanne au Bûcher" du même Claudel mais en plus avec Honegger !

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