25 septembre, 2010

Souvenirs de Hyacinthe ou pourquoi j'aime les musées quels qu'ils soient, tels qu'ils sont.





Quand j'étais gamin, vers mes onze-douze ans, j'arpentais Poitiers sur ma bicyclette, (routier bleu, trois vitesses, levier sur le cadre, de la marque "Génius") cadeau de mon "entrée en sixième". Je l'avoue aujourd'hui, j'allais souvent tout seul, c'était gratuit, au musée municipal qui se trouvait à l'époque au rez de chaussée de l'hôtel de ville où l'on peut voir, entre autres, dans l'escalier d'honneur, de superbes fresques de Puvis de Chavannes que ma mère, sainte femme et femme de goût, m'engageait à prendre en considération.
Il y avait, bien sûr, la gloire du musée, la Minerve Romaine, glaciale et hiératique, sale jusqu'au plus profond des plis de sa tunique. Mais ce qui m'attirait surtout, c'était bien autre chose, deux tableaux considérés à l'époque, sans bien sûr que je le sache, comme des bizarreries pour le moins décadentes. Un grand carton de tapisserie de Gustave Moreau (l'une des versions de 'La sirène et le poète") qui m'effrayait un peu (je craignais les apparitions...) et surtout l'étonnante et désormais célèbre "Mort d'Hyacinte " de l'excellent Jean Broc. L'une me fascinait, l'autre,vous vous en doutez, me charmait. J'ignorais qu'ils étaient géniaux, quand on est môme, on s'en fout.
L'endroit était poussiéreux, vieillot et délaissé, qu'un vieux gardien gardait de son oeil assoupi, mais, ailleurs de tout, je m'y sentais bien. C'est ici qu'est né mon goût des musées et l'éclectisme y afférent...


Puvis de Chavannes, Hôtel de Ville de Poitiers
"Charles Martel"

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