20 mars, 2008

Une drôle d'histoire ou l'hypocrisie salutaire

Un femme souffrait d'une maladie dégradante, horrible, douloureuse, incurable et qui la condamnait à court terme. Mais elle veut dominer la mort en choisissant d'anticiper sur le calendrier d'ycelle. Elle veut mourir, mais, et c'est là que ça coince, pas de la mort. Elle ne veut pas non plus se suicider. Elle veut donc, dans son délire, en mourant, être plus forte que la mort. Mais elle veut surtout que la société reconnaisse son droit à devancer la Camarde et, en l'autorisant à le faire officiellement par l'assistance médicale, la soutienne dans son projet d'être plus forte que la mort... Ce n'est pas possible ! Mais aussitôt dès qu'il s'agit de la mort, tout le monde s'enflamme. Faut-il légiférer ? revoir les lois... Mais enfin... Le suicide n'est-il pas le moyen le plus simple, le plus ancien et qui a fait ses preuves depuis l' Antiquité, de faire la nique à la mort ? Cette pauvre femme morte aujourd'hui n'aura au bout du compte donné, l'a-t-elle cru, de plus value de sens à sa vie qu'en "publicisant" sa mort... Le quart d'heure médiatique dont parlait Warhol... De tous temps, les gens qui souffrent trop (physiquement ou mentalement) ont réglé ce problème en mettant, si les thérapies ont été sans effet, un terme à leurs jours. Le rapport de l'homme à la vie et donc à sa mort est, quelque soit sa situation de bonheur ou de souffrance une question uniquement, radicalement, essentiellement personnelle... Pensez-vous qu'il est plus facile de mourir quand on patauge dans le bonheur que lorsqu'on souffre comme un damné ? Vouloir entraîner la terre entière dans une problématique personnelle relève d'un ego, fut-il pre-mortem, surdimensionné. Cette histoire d'assistance à la mort volontaire, ne peut se régler que par une salutaire hypocrisie... Laissons les médecins, qui ont suffisamment de mal à aider les gens à vivre, à ne pas avoir à s'occuper d'aider officiellement ceux qui veulent mourir... Mais si d'aventure une ordonnance pour un D.L.P.ou pour un peu de Penthotal vient à traîner sur la table du demandeur, ne pas en faire une histoire...
Pour ce qui est de pratiquer une autopsie sur cette pauvre femme pour savoir de quoi elle est morte, elle qui allait mourir... Non mais, après ce qu'elle a vécu, on ne pourrait pas, elle qui au bout du compte a choisi sagement le secret de sa fin, lui foutre la paix ?
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