21 juillet, 2008

Grains de sel et tolérance

L'autre jour je ne sais plus qui me taxait d'intolérance. Ouais, c'est vrai, ça m'arrive ! Mais doit-on tolérer l'intolérable ?
Bon. Je vais vous dire jusqu'où elle va se nicher, mon intolérance, en dehors de ma haine des racistes et des méchants cons en tous genres.
Y a un truc par exemple que je ne supporte pas, mais alors pas du tout. Oh, bien entendu, ça me rendrait pas meurtrier, mais je dois avouer que je bafferais volontiers. C'est lorsque je vois quelqu'un préparer une vinaigrette, la cuiller à la main pour doser... Et que je te mets une cuillerée de vinaigre, et puis deux ou trois d'huile, et que je te glisse en douce une cuillerée de moutarde, et que je te répands une pincée de sel, c'est tout juste si on compte pas les grains... Je hais la cuiller qui restreint !
Mais non, ratiocineurs, rétentrices ! une vinaigrette, ça ne se compte pas ! Ça se fait comme ça, à la hussarde ! même que parfois, dans la fougue, le bouchon de la bouteille tombe dans le récipient, Saint-Graal de la sauce à salade qu'il faut alors aller fouiller avec les doigts... Bref, tout ça c'est lyrique et contraire à l'idée même de comptabilité. Voilà ce qui me rend vraiment intolérant.

Le problème, c'est que la vie courante est une immense et quotidienne vinaigrette...

Alors vous pigez pourquoi, de temps en temps...
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4 commentaires:

Anonyme a dit…

Voui, je fais comme vous...Mais n'y a t-il pas dans la préparation méticuleuse, au compte-gouttes, le souffle coupé dans l'attention extrême un soin de préparateur de nitroglycérine (ô alphonse allais)un certain charme évoquant l'alchimie?
Faut voir...

Anonyme a dit…

Damned, me voilà, moi, nièce pétrie d'amour népotial, en position d'"être baffée", qui sait reniée (?!!) pour usage intempestive de la cuillère à soupe dans les dosages respectifs de l'huile et du vinaigre...Garderais-je votre affection, serais-je sauvée, si je précise qu'après avoir scrupuleusement compté 1 c de vinaigre pour 3 c d'huile, je ne suis jamais contente du résultat et rajoute "à la turlure" un ou deux giclées de chaque ingrédient.
Angevine

Anonyme a dit…

Et ben voilà !
Bannissez la cuiller de votre vinaigritude !
La vinaigrette est, vous en conviendrez,une oeuvre d'art ! une émotionnelle-émulsion ! C'est à dire une pulsion ! Ne mesurez plus ! Faites des mélanges au pif à l'instinct, huile de noix/wasabi... La vinaigrette ça se jauge à l'oeil ! au feeling ! on a droit à tous les jokers du monde des oléagineux : y a pas de cuisson ! Et en plus ce qui est merveilleux, dans la vinaigrette c'est que jusqu'à ce qu'on ait fini de manger la salade dont on l'agrémente jusqu'à la dernière feuille, c'est comme disent les anglophones, et à ce titre je veux bien être pragmatique " a work in progress " On peut rectifier ad libitum !

Bises avunculaires !

Anonyme a dit…

Mais c'est parce que la vinaigrette ça se fait autant avec le toucher (la résistance à la fourchette, la consistance) qu'avec la vue (la couleur, la taille des goutelettes avant l'émulsion finale), l'odorat (pas trop de vinaigre !!! quand ça pique si fort le nez c'est trop tard malheureuse !) et finalement bien sûr le GOÛT : bon sang faut la goûter, pas la doser. Mais pour ça faut pas s'inquiéter de consommer plus de gras qu'il n'est censément raisonnable de faire ...
Et la moutarde faut bien la choisir aussi. Et mettre un trait de balsamique, et j'ajoute même pour les légumes bien acides une lichette de sirop d'érable mais chuuut c'est top secret !

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