23 février, 2013

Petit conte joyeux pour samedi bien gris...

“Mais qu’allons nous donc en faire?" dirent-ils lorsqu’ils trouvèrent un beau matin au fond de leur jardin cet escalier monumental déposé nuitamment près du grand catalpa .
Jamais ils n’auraient eu les moyens de s’offrir un tel escalier, surtout  un escalier qui ne servît à rien, ni à monter, ni à descendre, qui plus est,  sans maison autour.

Alors ils décidèrent de le garder pour eux, rien que pour eux deux, sans rien dire à personne et le firent entourer  en hâte et secrètement  d’ un mur suffisamment haut pour le dérober à la vue des curieux, fut-ce de leurs invités les soirs de réceptions.

Et c’est ainsi que tous les jours, de l’enclos   où comme un otage ils le  tenaient bien au secret,  ils prenaient la clef de la porte puis montaient et  redescendaient   leur escalier qui peu à peu se recouvrant  d’ampelopsis, se fondit de mois en mois puis d’année en année  dans le jardin et l’entourage, laissant juste un étroit passage.

Ils étaient déjà centenaires, que l’été venu, chaque soir, main dans la main, la canne alerte, ils gravissaient encore les marches  où les oiseaux  nichaient en foule, et en  tournoyant autour d’eux, leur offraient leurs chants les  plus beaux.


© 2013

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salutvieux. Les anesses du Poitou. Marie etpatricia

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