27 mars, 2009

Qu'en aurait-il pensé ?

Ivan Colonna a été condamné, c'était prévu.Condamné au bénéfice du doute... Il faut dire qu'il avait été désigné comme coupable dès le moment de son arrestation. Il avait donc peu de chance d'être acquitté devant un tribunal de magistrats, sans jury populaire. L'intime conviction tue quand elle agit dans ce sens, c'est banal, on le sait. Je ne sais pas s'il est coupable ou non... et personne ne le sait, puisqu'il n'y a aucune preuve hormis ses aveux rétractés... Je n'arrive pas à comprendre comment la famille de la victime peut se contenter de ce genre de verdict même après l'avoir tant souhaité... "Faire son deuil" comme on dit chez Delarue, Mireille Dumas ? Mais, voyons, on ne fait jamais son deuil, que l'assassin soit ou non en prison... Et prétendre qu'on peut le faire sur un verdict incertain, c'est un peut avouer qu'on l'a déja fait et que l'on crie vengeance... La vengence, même satisfaite, n'a jamais apaisé personne... Et puisque de toute façon, en l'absence de preuves, on patauge dans l'irrationnel absolu nommé ici raison d'état, je me demande, j'ai le droit, dans ce cas de figure beigné d'incertitude ce qu'en penserait la victime, homme honnête s'il en fut... Car en fait aujourd'hui, quoi qu'en pensent les parents de la victime, ce n'est pas cet homme-là, ce mari, ce père, dont on a condamné le possible assassin, mais un uniforme bleu avec une casquette à lauriers... Nous vivons une bien sale période.

1 commentaire:

amel a dit…

Le deuil : une belle escroquerie intellectuelle et quand vous "traînez" à le faire il devient "pathologique"!!! S'il y a un mode d'emploi et un temps de prescription, qu'on nous le dise...
Voilà encore un mot que l'on vous jette à la figure un peu partout par évitement. Ces émissions "à coeur ouvert" sont misérables...
"Au bénéfice du doute", et parce qu'il faut justement (sans jeu de mots) que les victimes fassent leur deuil...
D'accord sur tout votre texte.

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