20 janvier, 2009

Max Gallo va finir par s'enrhumer !

A force d'enfoncer les portes ouvertes de l'Histoire, l'increvable Gallo, thuriféraire mitterrandien reconverti dans la sarkozette de proximité va finir dans son courant d'air par s'enrhumer du cerveau. Il vend ce matin son nouveau recueil d'historiettes sur la Révolution Française (tome I, on est d'emblée prévenu, il y en aura -au moins- deux...). Tout y est : poncifs, lieux communs, truismes, images rétrécies et délavées d'avoir déjà et trop servi, ("le rasoir de la Nation"), anecdotes rabâchées ("Ils n'ont plus de pain ?qu'ils mangent de la brioche !", je vous jure, il l'a encore, parmi bien d'autres, ressortie...), fadaises hâtivement recyclées, et cent et un détails usés comme les eaux du même nom... Bref, un amoncellement d'anciennes utilités assénées sur le ton de la découverte, de la nouveauté prétendue toute fraîche alors qu'il ne sert que du décongelé ; prenez garde avec lui à l'intoxication documentaire...
Mais ce n'est pas parce que c'est nul que c'est innocent, et le plus inquiétant c'est la manière dont il insiste sur les violences, la cruauté un peu sotte des Révolutionnaires, (Jordan de Launay, gouverneur de la Bastille décapité au canif dans la cour d'une prison presque vide et ce depuis longtemps...) comme s'il entendait par la description des horreurs passées prévenir ce présent qui l'inquiète de catastrophes à venir, tout en continuant de proclamer pour mieux la fustiger, la coupable faiblesse de ce bon Louis XVI...
"Auditeurs, nous dit-il en substance, lecteurs mes amis-mes clients, quoi que vous vivez aujourd'hui, ne soyez jamais aussi cruels ni aussi impulsifs que vos aïeux, quand à vous, gouvernants, soyez fermes !"

Tel est le propos lénifiant à peine masqué de Max Gallo, le plus mythique des plumitifs, le bon à rien des historiens, le très banal marchand d'annales.

Alors, plutôt que vous farcir au prix fort ces couillonnades et cuistreries, si la Révolution Française et sa période la plus intense vous intéressent, lisez tout simplement la plus belle chose qu'on a écrite à ce sujet, ça s'appelle "Les dieux ont soif". C'est d'un écrivain, un vrai, un certain Anatole France... et en plus, c'est en livre de poche !
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3 commentaires:

Anonyme a dit…

cher pp
Tout ce que je sais de la Révolution française, ce ne sont pas mes longues études d'histoire qui me l'ont appris (Vovelle? que nenni, Furet? encore moins...)c'est la lecture "Des dieux ont soif" d'Anatole France. Certes le roman(?) est centré sur le personnage de Maximilien Robespierre, mais ce n'est en rien une histopsybio qui ferait d'un homme et de ses conflits (avec lui-même et les autres) le deus ex machina de l'Histoire. C'est aussi une extraordinaire desciption du Paris révolutionnaire. Quant à l'écriture...c'est un festival de d'intelligence, d'élégance, de subtilité. Les nobels qui reconnaissons-le ont souvent eu du flair (on n'en dira pas autant de maints jury germanopratins)ont su le réconnaître. Et puis L'île des pingouins? et puis la série des Monsieur Bergeret Etc. Lisez Anatole...mais est-ce encore édité?
angevine

P. P. Lemoqeur a dit…

Oui, c'est toujours édité et en livre de poche. Sinon on peut le trouver dans des éditions anciennes sur l'un des sites de vente par correspondance.

Ah ! chère angevine, Anatole, c'est notre idole ! et nous avons bien raison !

Anonyme a dit…

C'est out à fait édité et en plusieurs collections :cher PP et chère Angevine, vous m'avez mis le l'eau à la bouche, un petit tour sur un site bien connu de ventes de "produits culturels" et hop!, j'ai commandé "Les Dieux ont soif", livre de poche, 4,28 euros expédié gratuitement en 24h chez moi!Allez au boulot maintenant! Bisous

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