25 juin, 2008

Soutane Story

Il devait avoir onze ou douze ans, mais "il était grand pour son âge". C'était l'été et souvent le dimanche ses parents l'emmenaient avec eux en promenade à Tours. Son père y avait un brave ami, musicien, prêtre et grand maître ès élégances. Tantôt en soutane, tantôt en clergyman, une coupe de cheveux soigneusement entretenue, des lunettes d'écailles à la mode de l'époque, il était toujours remarquablement chic et surtout pour un curé, fort "soigné de sa personne", discrètement parfumé... Brillant, un peu vachard, mondain, quoi ! Il possédait à deux pas de la cathédrale une ravissante maison dont le jardinet était à la française avec des buis, du gravier calibré, des topiaires et du lierre sur les murs. Il avait, chose rare en ces temps pour un ecclésiastique, une salle de bains immense au carrelage jaune et noir. Ces visites chez lui ravissaient le gamin et en même temps lui faisaient un peu peur, car il l'intimidait, nimbé d'une très mythique aura d'artiste intellectuel donc un peu sulfureux. L'abbé fumait dans ses multiples pipes des tabacs anglais opiacés ou bien des Craven A qu'il allumait d'un vieux Dupont à essence ; il cuisinait aussi à merveille, était fort cultivé. Il avait aussi, dieu sait comment, armé un petit voilier sur la Loire où il initiait la jeunesse bourgeoise tourangelle aux joies de la voile (pour ce qui est de la vapeur... à suivre...) C'était un musicien médiocre, un faux ami aussi, un truqueur tout autant, bien qu'ayant par moment des élans de solidarité fraternelle... il le savait et s'en accommodait car il s'accommodait de tout... C'était aussi un petit pédophile de proximité, d'occasion, d'aventure, sans envergure... un "touche-petit"... Ils durent un jour partager côte à côte et pendant quelques heures la banquette arrière d'une auto. C'était l'été, il faisait chaud. Il avait passé, pour de prétendues raisons de confort, son bras gauche autour des épaules du garçon. Malgré la présence des parents à l'avant du véhicule, l'une conduisait, l'autre parlait, il lui caressa le téton gauche par l'échancrure de sa chemise de nylon blanc entr'ouverte pendant tout le trajet... Nul le mec ! Dégonflé... Même pas capable de lui toucher le sexe, c'était bien la peine... A croire que c'était plus la situation que le gamin qui l'excitait...
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2 commentaires:

Unknown a dit…

Ta dernière phrase, c'est de l'ironie?

P. P. Lemoqeur a dit…

Ca y ressemble ? non ? Oui, bien sûr, donc !
En même temps, tu sais, ca existe les gens qui aiment jouer avec le feu plus que le feu lui même... Il y a les gens qui adorent allumer le barbecue le Week-End et puis il y a les pyromanes...

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