J'entretiens depuis le 8 juin une relation métromaniaque avec une personne dont j'ignore qui elle est. Cette personne m'envoie des poèmes et je lui réponds selon une procédure quasiment pavlovienne( et oui ! ) du genre " stimulus réponse"...
Bref nous jouons au ping-pong en vers (et contre nous ah! ah!) . Je vais donc vous livrer cet échange, car je n'arrive pas à savoir si mon ludique et talentueux partenaire est un homme ou une femme.
Alors ? mon camarade anonyme, c'est un homme ou une femme ?
A moins que ce soit ... c'est pas impossible...après tout ...
Les poètes vois tu, il ne faut pas les vivre
Il faut les rencontrer le soir au coin d'un livre
Ô, qu'une brume épaisse à jamais te protège
De leurs serres d'oiseaux enfouies sous la neige
Et leur plaintes ne sont qu'un avatar du vent
S'il faut les aimer morts, il faut les fuit vivants.
Imagine les tous
c'que tu veux
Tendres et dous
Mais surtout
Reste à distance d'yeux
Ne t'approche pas d'eux
Les poètes, vois tu sont des oiseaux en cage
Qui déchirent des coeurs pour s'offrir des orages
Boudeuse dans ton attitude d'Odalisque
Rêve- toi dans leurs vers, mire toi dans leurs disques
Laisse-les te séduire avec leurs mots en croix
L'important c'est eux , c'est ce que toi tu crois.
Imagine les tous
c'que tu veux
Libres et fous
Mais surtout
Reste à distance d'yeux
Ne t'approche pas d'eux.
Les poètes vois tu, sont des oiseaux sans aile
Qui sont tombés du ciel pour suivre une étincelle
Tu auras beau te parer d'or et parfumer
On ne console pas, un oiseau déplumé.
Plus simplement :
Le poète vois-tu, c'est toi, c'est moi, c'est l’autre
C’est un jet d’encre absurde, aux confins d’une page.
Un mot joli qui plait, un autre qui fait rage,
C’est une idée magique, un pré où l’on se vautre...
Dans l’herbe à peine fraîche ou coule encore le sang
Et du dormeur du val et du lecteur du rang...
Plus simplement encore :
"La poèsie, c'est un court-circuit de sens entre les mots..."
Bruno Schulz
QUAND ON REVIENT DE LA
qu'on a poussé des cris
qui vous laissent des rides,
qu'on a bluffé l'ennui
par deux ou trois suicides,
QUAND ON REVIENT DE LA...
de ces jours qu'on détruit
dans des nuits qui s'oxydent
au grès d'hara-kiri
que le hasard décide
QUAND ON REVIENT DE LA...
de tous ces mauvais lits,
ces larmes, ces liquides,
on se sent si petit,
on se méfie des guides
QUAND ON REVIENT DE LA...
de ces jeux, de ces gens
qui pensent avec leur bide,
juchés sur leur argent,
ces gens qui nous déciment,
QUAND ON REVIENT DE LA..
on voudrait qu'nos enfants
échappent à leur acides,
à leurs noces d'argent,
à leur bonheur aride,
QUAND ON REVIENT DE LA...
on porte son aura,
comme les cariatides
portaient les anciens toits,
on se sent tellement veules,
on vient de tellement bas.
Alors, comme un aïeul,
on s'en va faire un trou,
au pied du vieux tilleul,
là où les enfants jouent,
un jour de pas très chaud,
un jour d'un peu trop froid ;
on retourne là-haut,
puisque l'on vient de là.
Si l’on revient de là
Ce n’est pas pour des prunes...
C’est pour boire du soleil
Et s’inonder de lunes...
Enlacer les comètes
Et dans la voie lactée
Baiser comme des bêtes
En rut et sans ratée...
Non, rien je vous l'avoue
Rien ne vaut, vous
De vous je suis dévot
Rien ne vous vaut
Certes le soir, les soleils sont splendides
Et la vasque d'eau claire où la lune s'ébat
Mais rien ne vaut l'écho d'un coeur qui bat
Dans le halo d'une étreinte liquide
Non, rien je vous l'avoue
Rien ne vaut, vous
A vos parents bravo
Rien ne vous vaut
Certes le sable où les chevaux cavalent
Et la barque qui rentre au soir ont des attraits
Mais rien ne vaut ces murmures distraits
De vos colliers bavards qui brinquebalent
Certes le vent, les forêts, les cascades
Et les salves d'oiseaux dans les hauts séquoias
Mais rien ne vaut cet instant qui criât
Comme un jet d'eau entre deux barricades
Non, rien je vous l'avoue
Rien ne vaut, vous
Téquila ni pavots
Rien ne vous vaut
Non, rien je vous l'avoue
Rien ne vaut, vous
Diva de mon rêve ô
Rien ne vous vaut
Non, rien je vous l'avoue
Rien ne vaut, vous
De vous je suis dévot
Rien ne vous vaut ...
Vous me voulez, je vois !
Et m’en voyez ravi.
Vos doux aveux divins
Me ravivent le vit...
Que ces vœux, que j’ envoie
En aveugle, j‘avoue.
Arrivent, bien en vie.
Au plus voilé de vous...
Faut-il encore que tu veuilles,
Je veux te cueillir feuille à feuille,
Disperser d'abord tes sandales,
Au hasard, comme deux étoiles
D'abord tes cils et tes cheveux
Et puis ... enfin si tu le veux
Baiser tes seins écarquillés
Et tes gestes éparpillés
Et puis infiniment descendre
Et là où, tiède sous la cendre
Incandescente, un peu de braise
Attend que cent baisers l'apaisent
Comme un oiseau couve son nid
M'attarder jusqu'à l'infini
Te saliver jusqu'à ce que
Cent mille anges ferment tes yeux, tes yeux
Je veux t'aimer feuille après feuille
Faut-il encore que tu veuilles !!!
Il faudrait surtout que tu saches
Avant de délier mes cothurnes,
De verser sur moi quelques urnes
De baisers fous, pour mieux éteindre
Ces feux qui, crois-tu, me font geindre,
Que je porte bouc et moustaches...
Que sur mon bras, peu délicat
On peut voir un gros tatouage
Et sur mon sein, ce prédicat :
“Mort au vaches “ et un cœur en cage...
Après ce lourd certificat,
Toujours d’accord pour l’effeuillage ?...
Nobody’s perfect !
On se disait des mots
Le soir dans les bistrots
On se confiait des choses
Qui disaient pas grand chose
Pas grand chose
On se disait les gens
On se disait l'argent
On parlait, on parlait
Et puis on reparlait
Quand nos rêves pensaient ...
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
On se parlait d'un lieu
On se parlait d'un Dieu
On se disait ... un jour
On s'attardait au bar
On s'appuyait au tard
On s'agrippait aux peurs
Qui étranglaient nos coeurs
Qui étouffaient nos coeurs
On s'accrochait aux mots
Pour éviter nos peaux
Alors que tout priait
Alors que tout criait
Et que tout suppliait
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
On se parlait d'un lieu
On se parlait d'un Dieu
On se disait ... un jour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait ...
On se parlait de ceux
Qui ne croient plus en eux
On parlait, on parlait
Puis on en reparlait
Quand le vrai sujet c'était ...
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
Quand est-c' qu'on fait l'amour
On se parlait d'un lieu
On se parlait d'un Dieu
On se quittait toujours
On n'a pas fait l'amour
On n'a pas fait l'amour
On parlait jusqu'au jour
On n'a pas fait l'amour
On se parlait d'un lieu
On se parlait d'un Dieu
On se quittait toujours
Je me disais alors
Que la logorrhée plombe
Le désir amoureux
Et le mène à la tombe
Tant elle est de nos corps
Le bromure très affreux.
Aussi, Mon Cœur, baisons
Mais de grâce en silence
Si tu ouvres tes lèvres,
Ferme les autres et pense
Que si tu m’ enfièvres
Sans rimes ni raisons,
C’est bien mieux qu’en parole.
Tais-toi Ô ma Divine !
Et si tu dois l’ouvrir,
Que ce soit pour ma pine...
Juste pour la couvrir
D’une douce auréole,
De silence goulu,
D’onomatopée fraîche.
Menons sans bavarder
“Le jésus à la crèche ! ”
Ou je vais débander...
Là ! tu l’auras voulu !