21 février, 2007

Atelier d'écriture

C'est comment un atelier d'écriture ?
Moi qui ai passé mon enfance à proximité d'un atelier de facture instrumentale j'imagine ça comme une grande salle, avec des établis et des néons livides . Sur les murs : des gabarits, des formes, des patrons, des moules à écriture. Sur les tables un tas d’outils de précisions, stylos, crayons, colles, gommes et effaceurs liquides. Et tout autour, des machines extraordinaires : dégauchisseuses à adverbes, scies sauteuses à péroraisons, perceuses à oxymores, tours à prétéritions, emboutisseuses à paraboles, certisseuses à allégories, toupies à métalepses, ponceuses à néologismes, raboteuses à pléonasmes, aspirateurs à barbarismes... Bref, de l’outillage, du vrai !

Et puis autour des tables, des arpettes qui cisèlent en silence leur chef d’ oeuvre, façon meilleur ouvrier de France, tandis que des maîtres les surveillent, les conseillent, auréolés de leur savoir magistral.

En fin de journée, on montre son travail.

Après quoi, l’on balaie par terre, toutes ces petites chutes, ces débris de phrases, ces copeaux de mots, de la sciure de pensée non conforme... et qu'on jette au calorifère...

Non, je rigole, c'est sûrement pas comme ça .

8 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est plus sympa que ça! C'es tendre, ça bosse, les choses se précisent tranquillement.LEs gens découvrent qu'ils peuvent fire de belles choses!IL y a les fous-rires, les moments de recherche, les complicités... En vingt ans d'ateliers d'écriture, j'en ai autant appris que les participants! Et je reçois souvent des lettres,longtemps après! Des choises chaleureuses, des nouvelles (mariages, naissances!) des tas de merveilles!
Bien sûr qu'on bosse, plein de grammaire, de syntaxe, mais c'est sérieux et pas triste! Même s'il y a le côté artisanal M.O.F! forcément, je viens de là par mon père...
ET ça progresse à vue d'oeil, avec émerveillemements, doutes, découragements, puis on reprend espoir, on fonce, on e marre! On es bien ensemble! C'est ça,un atelier d'écriture.Du moins ceux que je dirige.Mais il y en a d'autres aussi agréables, même si c'est parfois épuisant! C'est un peu "master class" avec les gens déjà expérimentés, mais c'est toujours épatant! Même avec les ébutants! J'en ai dirigés dans des écoles, en libéral, en prison, en hôpital psychiatrique (on ne m'a pas gardé, bizarre!)chez les bonnes soeurs, en entreprise...Et même à Montmorillon! Ce fut toujours une grande joie!

P. P. Lemoqeur a dit…

J'ai découvert récemment que ça existait. Mais la personne qui m'en a parlé a été infoutue de me dire comment c'était... Alors, j'imaginais... avec mes références...
artisanat, travail bien fait, j'ai rien contre...

Anonyme a dit…

Moin non plus j'ai rien contre, et même, ça m'interesse beaucoup. Auriez vous des "tuyeaux" pour trouver un atelier interessant, comment s'y prend-on ? Y-a-t-il un site pertinent ? Merci d'avance à tous.

P. P. Lemoqeur a dit…

D'après ce que j'ai pu comprendre, il y a des ateliers qui fonctionnent dans des cadres insitutionnels (bibliothèques, associations etc) comme ceux auxquels a participé et partcipe toujours Orlando de Rudder.
Et puis il y a des ateliers qui sont un peu aux précédents, ce qu'Akadomia, Profadom sont à l'éducation nationale... Moi j'irai de préférence vers les premiers, à moins que vous n'ayez envie, comme en analyse, de payer très cher votre droit à l'écriture ( l'amie qui m'a parlé de ça m'a surtout dit de ce que ça lui coûtait, non sur le plan intellectuel, mais sur celui de l'argent...)

Si Orlando nous lit, il doit pouvoir nous fournir soit des adresses soit un endroit où les trouver

Anonyme a dit…

J'aime bien cette vision d'un atelier encombré !
Celui que je fréquente actuellement est le "jardin aux sentiers qui bifurquent", à Poitiers. A chaque séance, une dizaine de participants (sinon, ça devient compliqué pour celui/celle qui dirige l'atelier). On est assis en rond. Un thème est lancé (une contrainte, une teinte, une idée...), et chacun de se l'approprier en un temps limité. Puis, chacun lit le résultat, on découvre l'autre d'une manière rigolote.
Avec Orlando, tout le monde contribuait à la même histoire, chacun écrivait un passage, puis il s'agissait de les imbriquer (après, bien sur, brainstorming nous assurant que tout allait s'enchaîner.)
J'ai eu la chance, aussi, de participer à un atelier Oulipien (Avec J.Roubaud, J.Jouet...), dans lequel chacun s'escrimait à faire un court paragraphe sous contrainte forte... (lipogramme, boule de neige...)Sur deux jour, c'était assez fabuleux.
Je trouve qu'écrire en atelier provoque une émulation, un état d'esprit plutôt fervent, un "stress positif" qui donne forcément naissance à quelque chose. Depuis 2003, il ne m'est jamais arrivé de participer à un atelier sans avoir quelque chose à lire à la fin. être totalement satisfait, c'est une autre affaire (la réécriture est forcément limitée). Voilà, en gros. 'Faut essayer ! De beaux moments à passer !

Anonyme a dit…

...Et je n'ai jamais déboursé de sommes folles pour participer !
ceux que j'ai cotoyé étaient généralement associatifs (pour "le jardin aux sentiers qui bifurquent", le tarif, c'est (en tant qu'étudiant)3euros la séance, plus une cotisation annuelle genre 15 euros) ; avec les Oulipiens, c'était à la fac de poitiers (merci le service culturel qui, cette fois, avait vraiment assuré.)
Pour les Vendéens, du côté de Pouzauges (oui oui, ça existe !)il existe l'asso ArtMetiss qui propose à peu près la même chose (à la crèperie La Ch'mi, St Mesmin) ; des vrais gens qui se bougent bien, le tout en milieu rural et en pays De Villierois. Pas mal !

P. P. Lemoqeur a dit…

Merci pour toutes ces informations.

Anonyme a dit…

Sympa ces petits témoignages sur les ateliers d'écriture. J'ai aimé la description de l'atelier avec tous ces outils qui triturent et torturent phrases et mots pour redresser la langue et l'enrubanner.J'ai fréquenté ces endroits, j'en ai gardé un bon souvenir même si je suis incapable d'écrire sur commande. Je pense que c'est parfois l'auberge espagnole mais il est bon d'avoir un lieu de parole et d'échange. Ce qu'il faut craindre, c'est l"animateur, écrivain plus ou moins raté qui se sert de ses apprenants comme faire valoir..

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