17 janvier, 2012

"Une Partie de Campagne " . Un drôle de devoir, tout de même !

Ma petite nièce, la fille de ma nièce, quatorze ans à l'automne dernier, en troisième a, parmi les nombreuses matières au programme choisi de faire"Histoire de l'Art". C'est bien ! Et comme le cinéma est un art, elle a un devoir à faire sur un film et l'œuvre littéraire qui l'a inspiré. Le problème c'est que le prof a choisi, je pense un peu à la légère, "Une partie de Campagne" de Renoir d'après Maupassant. C'est vrai dans l'un et l'autre cas, c'est une belle œuvre. Mais comment en parler sans mentionner une évidence : c'est une nouvelle et un film érotique, car comme dirait Comte-Sponvillle, on y transgresse avec une ardeur campagnarde ce qui est fait pour être transgressé. Comme la fillette (1m77...) passe en même temps son brevet blanc et que ses journées sont bien remplies, on l'aide. Parmi les travaux à effectuer, comparer les deux œuvres avec leurs points communs et leurs différences. C'est donc moi qui hérite ce sujet comparatif. Je relis la nouvelle et je vois le film (merci Youtube) que je n'avais jamais vu.
Bon, faut reconnaître que les points de convergences abondent. Mais les divergences aussi qui ne sont, Renoir était malin, jamais en opposition avec la nouvelle, elles sont, comment dire, supplétives. Une seule chose est proprement ratée, pour ceux qui connaissent le film, c'est toute la partie du début où l'on voit les canotiers préméditer leur entreprise de séduction, ce qui ne se trouve pas dans la nouvelle et change totalement le caractère des deux personnages qui, dans le film, Renoir s'en est-il aperçu ou non, ont un comportement pour le moins équivoque, l'un des deux étant de toute évidence une folle exacerbée en marinière à rayures... Il est clair que, dans la nouvelle, rien n'est écrit à l'avance... Seule la Nature se joue des humains. Mais sans ce préalable le film eût été un vrai court métrage d'un quart d'heure environ.
Les comédiens pendant la première moitié des 40 minutes du film sont désastreusement mauvais... Ca s'arrange au moment du repas et la suite est parfaite.
Il y a ici pléthore de petits détails qui dans la nouvelle comme dans le film exaltent la jouissance, le bonheur extra-conjugal, la saillie estivale, au hasard dans la nouvelle, prémédités dans le film.

Comment dire à une ado avertie, qu'elle va devoir expliquer à son prof que cette séquence du film pendant laquelle on voit, tandis qu' hors champ les couples s'étreignent, la Seine impétueuse qui coule sous l'orage dire ce qu'on ne voit pas...
Elle, pas de problème, elle a pigé que c'est comme chez Hitchcock quand le train passe, le moment venu, dans un tunnel...
La prof, elle, est-elle prête à se l'entendre dire par une gamine...

On va donc présenter la chose d'une manière plus soft... Dût la morale y gagner ce que l'art y perd...


3 commentaires:

Alexis Brunet a dit…

étudié en "lettres" dans ma section Littéraire du bac à lauréats. J'avais adoré, à 17 ans, et j'ai pas trop vieilli, ça va.
Et "ce sont des yoles, anatoles", c'est de la musique, je trouve.
Ce qui me permet de disgresser un peu. Vous aimez qui en zicoeur de film? à part Hermann j'veux dire :)

P. P. Lemoqeur a dit…

Je préfère la nouvelle au film même si le film a des qualités.
Tiens justement, la musique de Kosma ( Joseph le vrai avec un K, pas l'autre avec un C) est l'une de ses meilleures.
Pour ce qui est des compositeurs de musique de film :
- Korngold pour Robin des bois et l'Aigle des mers
- Prokofiev pour les Eisenstein
- Tiomkine pour le Train sifflera trois fois, Règlement de compte à OK corral, Rio Bravo et quelques autres, parce que j'aime le western.
- Nino Rota pour la plupart des Fellini.
- Delerue pour un tas de film dont le Mépris of course et la Nuit américaine
- Jarre pour Lawrence d'Arabie, pas davantage.
- Legrand à chaque fois, chaque film, toujours tout le temps.
- Milklos Rozsa pour Providence
- Ennio Morricone pour Théorème et le savoureux générique de Ucellaci e Ucellini moins pour les les westerns Leone excepté les trois premiers avec Eastwood.
- Maurice Jaubert pour un tas de films dont l'Atalante pour citer le plus connu, et puis Hôtel du Nord.
- Michael Nyman pour Meurtres dans un Jardin anglais et pour Le cuisinier, le voleur, sa femme
... pour ces deux seulement,
- John Williams, un peu comme Legrand, tout le temps.
Faut pas oublier les accidentels géniaux, comme Miles Davis dans Ascenseur pour l'échafaud.
et puis il y a aussi les français-français, Calvi, Magne, des vrais pros.
Sans oublier le plus français des français, Jean Françaix pour pas mal de films de Guitry dont le dernier et excellent Assassins et voleurs...
Gabriel Yared pour Tatie Danièle et la "chanson de la vieille salope" sérieusement épaulée par Ringer.
Je pourrais t'en causer des heures.
Tiens sur ce sujet,Jean Narboni et Philippe Cassard viennent d'écrire en commun un bouquin sur le sujet. Ca m'a l'air tout à fait intéressant.

Alexis Brunet a dit…

ha ba je prends la causerie des heures !
Et puis y'en a une paire ou deux que je ne connais pas. alors merci

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