Je déguste nouvelle après nouvelle le recueil que Lésafaker m'a offert. Elle me connaît, elle savait que ça allait me plaire. Pas parce que je suis cruel, mais parce que je suis sensible, en étant le plus doux des hommes (ok, faut pas m'emmerder de trop non plus..) à l'expression de cette cruauté dans un cadre de création artistique. Chérau, il sait raconter une histoire, un peu comme Maupassant, mais plus direct et directement plus noir. Il y a toujours chez Maupassant une tendresse latente. Chez Chérau, rien de tout ça et c'est son droit, son choix, comme ce l'était a contrario chez Maupassant. Tenez, je vous la fais en "digest" même si c'est l'une des plus brèves.
On découvre dans le bief le corps d'une femme qui flotte. On la repêche, mais personne parmi ceux qui l'ont sortie de l'eau ne la reconnaît. Elle est morte depuis peu, quelques heures tout au plus et vêtue comme une femme de la ville car ses chaussures de qualité sont neuves. On la ramène dans une charrette au village et tout le monde vient la voir.
Une femme dit à son mari qui est pourtant de ceux la repêchèrent :
- Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! tu.. tu ne la connais point?... Léon ? Ah! ben... Ah! ben... Mais tu voé donc pas que c'est ta sœur? Faut-il, mon Dieu ! Faut-il !... C'est ta sœur que je te dis ! - - - Ma sœur ! ...
- Viens par là tu vas le voir...
Elle lui montra la noyée de profil.
On découvre dans le bief le corps d'une femme qui flotte. On la repêche, mais personne parmi ceux qui l'ont sortie de l'eau ne la reconnaît. Elle est morte depuis peu, quelques heures tout au plus et vêtue comme une femme de la ville car ses chaussures de qualité sont neuves. On la ramène dans une charrette au village et tout le monde vient la voir.
Une femme dit à son mari qui est pourtant de ceux la repêchèrent :
- Ah ! mon Dieu ! ah ! mon Dieu ! tu.. tu ne la connais point?... Léon ? Ah! ben... Ah! ben... Mais tu voé donc pas que c'est ta sœur? Faut-il, mon Dieu ! Faut-il !... C'est ta sœur que je te dis ! - - - Ma sœur ! ...
- Viens par là tu vas le voir...
Elle lui montra la noyée de profil.
/.../
- C'est tout de même vrai que c'est ma sœur ! Ah! ben ça c'est trop fort !
- Et tu la reconnaissais point tout d' même ? Quand c'est donc que tu l'a vue pour la dernière fois ?
- C'est tout de même vrai que c'est ma sœur ! Ah! ben ça c'est trop fort !
- Et tu la reconnaissais point tout d' même ? Quand c'est donc que tu l'a vue pour la dernière fois ?
- Hier soir, tiens, fit-il. Y avait plus de trois ans qu'on s'était pas rencontré. Elle a frappé chez moi à neuf heures. Elle venait m'demander de l'argent. Moé, j'en ai pas de l'argent à prêter aux galvaudeux ! C'est pas de ma faute si son mari est un feignant ! Elle m'a dit qu'il était parti en laissant des dettes, qu'elle voulait les payer ; elle m'a dit qu'elle me rendrait ce que je lui prêterais et qu'ell's'tuerait si je lui prêtais rien... Est-ce que je sais !... Un tas de blagues... Ah ! Pour sûr, que je la reconnaissais pas ! Y a tout d'même des gens de pas grand chose sur terre.
Cruel ? ...FIN
1 commentaire:
Génial, férocement génial.
M. DURAS
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