18 janvier, 2012

J'arrête pas de voir des victimes, mais prêtes au pire

J'ai pris le métro aujourd'hui et puis le train aussi. Je regarde les gens, j'aime bien. Ils sont bizarres, le gens. Ils ont des accoutrements de représentation, les hommes comme les femmes, sauf que chez les hommes, c'est quasiment la "tenue", l'uniforme. Il fut un temps où le cadre avait la cravate légère, la chemise rieuse, le costume badin. Eh bien, est-ce une réaction, l'expression du deuil des trois A, mais tous ceux que j'ai vus aujourd'hui semblaient aller ou revenir de chez Borgnole Frères et Fils. Sous leurs costumes noirs ou gris anthracite, derrière leurs cravates aux nœuds surdimensionnés, ils transpirent l'angoisse. Même le pote avec qui ils partagent, un instant, un bout de trajet de métro, c'est un concurrent, un "ennemi d'entreprise". Victimes, de la vie, d'un système, victimes d'eux mêmes, mais prêts à tuer.
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Il est presque minuit. A l'instant Polo rentre lui aussi de Paris. Il me dit exactement la même chose. Je lui montre le paragraphe ci-dessus que j'ai écrit quelques minutes avant son retour... C'est étrange... Penser la même chose à ce point.



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