01 août, 2010

Détournement de majeur

Je sais, je devrais pas raconter ça. C'est pas moral et surtout, c'est pas dans l'ordre des choses, enfin pas dans l'ordre tel qu'on imagine qu'il est ou mieux, qu'il doit être. Mais il y a prescription depuis longtemps !
Allez, je vous dis tout.
J'allais avoir bientôt quatorze ans, et je m'étais mis depuis quelques mois, à faire plus vieux que mon âge et à libérer sournoisement mes hormones, ce dont seules quelques personnes avisées sauf bien entendu mes proches, s'apercevaient. Lui, il en avait dix-neuf passés, et je le trouvais, depuis au moins un an déjà, bien à mon goût; j'avais par ailleurs, je ne sais comment vu mon âge et sa discrétion, compris les siens. Nous avions le même professeur de musique que nous accompagnions souvent lorsqu'il donnait un concert d'orgue. Nous lui tournions ses pages et "faisions sa registration" ce qui, pour ceux qui l'ignorent, consiste pendant que l'organiste joue, à tirer les jeux de l'orgue qu'il faut, comme il faut, quand il faut, c'est excellent pour forger la concentration.
Un jour de juin de cette année là, un samedi soir, je n'avais pas école le lendemain, nous rejoignîmes en 2cv celui que nous n'appelions en plaisantant jamais autrement que Cher Maître ou bien cher Maître, dans la Sarthe où il donnait un concert. Une fois le concert achevé, nous rentrâmes à Poitiers et c'est, chemin faisant, il faisait chaud, ça sentait bon et l'on avait ouvert le toit de la 2 cv, du coté de Doué la Fontaine, (je serai foutu de retrouver l'endroit) que pour la première fois de ma jeune vie, je me livrai à un détournement de majeur en règle et programmé, même si l'objet de mes désirs fût, lui aussi, devant la loi encore mineur pour quelques temps... Après quoi, j'ignore pourquoi, pendant une ou deux semaines, je lui en voulus de ce que c'était moi qui avais pris l'initiative, qu'on est bête à cet âge ! Les enfants sont d'impitoyables et ingrats petits salauds. Pour ce qui est de ceux que parfois, ils séduisent, je vais peut-être choquer mon monde, mais ils ne sont pas forcément pédophiles, qu'on se le dise, quand l'éphèbe supposé qui les drague sans vergogne fait son mètre soixante dix et ses soixante kilos et que par fantasme ou non, l'on se soumet à lui... Ce qui n'exonère en rien vous l'aurez compris les vrais salopards profiteurs.
Comme il était viril et brun, le poil dru et doté d'une belle voix de baryton qui devint très radiophonique, mes parents qui ne manquaient pas de fraîcheur et qui l'aimaient bien car il était brillant étudiant licencié en lettres classiques français-latin-grec, imaginaient qu'il venait régulièrement à la maison pour ma soeur, les parents sont merveilleux ! nous en profitions, fût-ce rapidement dans le jardin quand je le raccompagnais après dîner à sa voiture...
Ce fut mon premier et c'est sans doute pour ça que je manifeste banalement et définitivement un tropisme assez radical pour les bruns.
La bête l'a eu comme tant d'autres hélas, il y aura vingt et un ans bientôt jour pour jour... C'est d'ailleurs pour ça que je pense à lui.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

qui dira le malheur des pauvres soeurs délaissées qui se rongent de jalousie? Snif!
hors lndau

P. P. Lemoqeur a dit…

ce n'était pas le cas, car il n'était, je pense mais je peux me tromper, pas son genre.

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