"être mis au ban"

Quand l'ignoble Luther, baderne proto-fasciste-libérale, anti-sémite notoire incorrigible fit, pour de bonnes raisons néanmoins, la nique à la papauté triomphante, il finit, ayant depuis longtemps usé les patiences de ceux qui l'avaient nourri en leur sein, après procès, bulles, excommunication et autres canoniques couillonnades, par être "mis au ban" de l'Empire.

Mis au ban de l'Empire ? Ce n'était pas rien, car cela voulait dire que n'importe qui le rencontrant dans le Saint Empire Romain Germanique (vaste...) pouvait le tirer comme un lapin ou le saigner comme un porc, sans être inquiété le moins du monde.
Ça s'appelle aujourd'hui une fatwa...
N'ayant pas le goût du martyre, il changea quelques temps de nom, puis, le danger s'amenuisant, comme il était du coté des riches et des princes qu'il convertissait facilement à ses fadaises prétendument modernistes, il vécut fort paisiblement en bon père de famille et mourut âgé pour l'époque, très protégé, et dans son lit.

Un autre jour, tiens, le 24 août prochain, jour de la Saint Barthélémy, on parlera, y a pas de raison, de cet empafé iconoclaste et dictateur de Calvin...

Après si on a le temps, on s'occupera de Savonarole, le délicieux brûleur de livres, père des "bûchers des vanités" qui les précéda l'un et l'autre. Et puis si vous n'êtes pas convaincus, je vous sortirai un bon Jean Hus, de derrière les fagots bien entendu !

Je vous rassure, on va pas remonter jusqu'à Arius...

Le problème de ces réformateurs sincères, c'est qu'ils devenaient très vite, peut-être par nécessité, plus fous et plus sectaires, plus violents que ceux qu'ils combattaient... Ils n'avaient sans aucun doute pas le choix.

Curieusement on leur reconnaît à tous le même mérite, celui d'avoir fixé et promu la langue vernaculaire qui était la leur contre le latin de cuisine dominant de l'église ambiante, ainsi que celle du droit. Ils auront au moins servi à ça. Ils en sont d'ailleurs unanimement remerciés.