Ils sont arrivés il y a un an environ. Tous les trois, elle, lui et le chien ; pas des pauvres, la résidence est cossue. Grands, secs et juste un peu voûtés, mais lents, très lents. Je les ai vus se promener, enfin promener le chien, pendant quelques mois, un petit chien aux poils longs, vieux, très vieux, lui aussi. Ils se promenaient, non en se prenant le bras comme des bourgeois du cru, mais main dans la main octogénaires adolescents. Elle avait toujours un chapeau, ou un bonnet, on ne sort pas "en cheveux"... et l'on ne savait pas lequel était le guide de l'autre. C'était les vieux de Brel... Ils faisaient leur tour de quartier au rythme du chien, à leur rythme aussi, et s'asseyaient sur un banc, toujours le même, le plus proche de leur fatigue. Un jour il y a deux ou trois mois je les ai vus sortir tous seuls, plus de chien... Ils se tenaient toujours par la main, mais celle qui avait tenu la laisse était tristement libre. Mais hier, je l' ai vue sur le banc, seule... j'ai bien peur...
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1 commentaire:
petit chef d'oeuvre de littérature ce petit texte qui semble tiré d'une anthologie du" juste dit", continuez comme cela cher pple moqueur, ça nous parle, ça nous touche...
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