J'aime les ânes. Les plus beaux ânes du monde, sans contestation possible ni chauvinisme aucun, sont les ânes du Poitou. Ils sont gigantesques, bruns roux, et recouverts d'une toison de mammouth, opulente, bouclée par plaques à faire rêver par leurs dreadlocks naturels, tous les rastas du monde (si vous êtes à Paris, il y en a quelques uns, superbes, au zoo du Jardin des Plantes). D'ailleurs, on ne les appelle pas banalement des ânes, mais des baudets, ah non mais ! Les plus extraordinaires sont ceux de Mirebeau, au nord-ouest de Poitiers. Vous savez comment on nommait les gigolos sous la Régence, période de débauche et de connaisseuses ? Les mirebalais (cf "Que la fête commence !" l'admirable film de Tavernier) c'est vous dire ! Ce qui fait que Mirebeau n'ayant pas eu, comme Loudun sa voisine, son Foulques Nerra, ses prêtres convaincus de sorcellerie et ses expertes en bouillon d'onze heures, ne doit sa réputation qu'à cet animal quasi mythique pour sa beauté, sa force, sa vaillance et pour ses attributs.
Mon grand-père racontait cette histoire. Ça se passe dans les premières décennies du siècle dernier. De jeunes citadins dans une superbe automobile s'arrêtent à l'entrée de Mirebeau et avisant une brave femme qu'ils imaginent un peu rustique lui demandent :
- Dites-moi, ma bonne, c'est bien ici Mirebeau, le pays des ânes ?
- Oh, mon bon Monsieur, oui ! mais vous savez, il en passe plus qu'il en reste !
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- Dites-moi, ma bonne, c'est bien ici Mirebeau, le pays des ânes ?
- Oh, mon bon Monsieur, oui ! mais vous savez, il en passe plus qu'il en reste !
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