30 avril, 2007

La hulotte et le portable

Il y a près de chez moi, en plein centre-ville, une superbe et énorme maison d'une architecture délicate, composite et tarabiscotée faite de pierre meulière, de bois sculpté, de briques et de majoliques, construite au tout début du XX° siècle. Bow-windows, balcons, vérandas, marquise, auvents, cheminées torsadées faîtées de terres cuites, colonnes et chapiteaux, toitures de tuiles plates, rien ne manque. Elle est là, un peu délabrée au beau milieu d'un parc merveilleusement arboré que les indivisions successives ont sans doute et hélas bien réduit de surface ; la belle part qui reste encore est laissée pour plus de la moitié à l'abandon. C'est le refuge de tous les oiseaux de la ville, ramiers, passereaux, petits rapaces. Et la nuit chantent les hulottes qui réveillent régulièrement une amie qui habite en bordure de ce"jardin extraordinaire"...

Des amis, membres de la fanfare que je préside, habitent eux aussi tout près de ce jardin. Je les rencontre hier. Ils m'invitent à bien fermer ma porte et à prévenir mes voisins car : les manouches rôdent dans le quartier, ils communiquent entre eux la nuit en faisant le cri de la chouette...

Voici comment des gens profondément gentils et résolument acquis à la modernité se retrouvent propulsés dans leur imaginaire au plus profond de terreurs ancestrales... mélangeant histoires de voleurs de poules et d'enfants et légendes de chouans ( chats-huants comme chacun sait...), et surtout oubliant dans leur goût un peu malsain du merveilleux, que les manouches, comme ils disent, ont tous désormais, comme eux, des portables...
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Photo Roland Clerc : www.chouettalors.com/photos

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il font "hou…Hou…" dans leurs portables pour se passer des messages !
:-)

Ok, je sors…
:-)

Anonyme a dit…

ils ont des portables avec des gros yeux qui font peur, des portables avec des griffes acérées qui lacèrent les sièges en cuir de leur Mercédès. Ah non, pardon. C'étaient seulement les faux-ongles de mon épouse et ses bijoux Van Cliff. (et la Mercédès est à moi)

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