Autrefois, naguère et jadis,
Quand on parlait de clandestin,
Ca évoquait des souvenirs,
De tripots, de lieux interdits
Et d’obscurs objets de plaisirs...
Le “clandé”, au petit matin,
Vidait ses clients en silence
Par la porte arrière, dans l’impasse.
Le soir revenu, quelle ambiance !
Il faut bien que jeunesse passe...
“Clandé”, “clandé”, on parlait bas,
En douce, on s’en donnait l’adresse.
Aujourd’hui le mot clandestin
Est un mot qui vous fout la trouille...
Car il n’y a pas de destin
Pour tous ceux que l’on nomme ainsi.
Au mot "clandé", c’était la chtouille
Qui terrorisait le client.
Aujourd’hui, c’est la rafle, et si
Dans la nuit, le flic impatient
Te menace, là, et t'emporte,
"Clandestin", pour toi, c’est la porte...
“Clandé”, “clandé”, tu partiras,
De force : Car la Loi est expresse...
A l’aéroport, sous escortes,
On te mettra dans un charter.
Ainsi tu t’enverras en l’air,
Loin du clandé des années mortes
Où les hôtesses avaient du cœur ...
Te voila partant pour l’Afrique.
Un policier, dans son ardeur,
T’as donné quelques coups de trique,
Pour que tu n’aies pas de regret,
Que tu partes... de ton plein gré !
“Clandé”, “clandé”, tu reviendras
Toucher le fond de la détresse...
Un jour, pourtant, tu en mourras...
“Clandé” pour toujours, sans adresse
Sans nom, sans rien, sans matricule...
En bas-de-casse, en minuscule.
Tu auras vécu pour un rêve,
Vivre, vivre ! tout simplement...
Mais jamais il n’y a de trêve
Pour les clandés, pas un moment
De repos et sans vigilance.
Vie de “clandé”, vie de violence.
“Clandé”, “clandé”, tu en mourras.
Pas une ligne dans la presse...
Pas de trace de ton trépas...
Voila...
pour Pascal Perrot
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2 commentaires:
Souvenir de tripots, lieux interdits... "c'était un employé modèle, monsieur William..
Très beau poème, cher PP, pouquoi pas le mettre en musique?
Bises
Chèr(e) Rella
Merci du compliment. La référence à Caussimon est avérée, revendiquée.
Pour ce qui est de la mise en musique, vous avez raison, c'est fait...
Bises
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