12 février, 2006

Une puce gentille chez un prince logeait... (Faust, chanson de Méphisto)

Il fut un temps où lorsqu'on voyait quelqu'un parler tout seul dans la rue, il y avait de fortes chances qu'il ait un grain... De nos jours, c'est parce qu'il téléphone, oreillette et micro-cravate . Hier, je fais la queue à la poste et derrière moi quelqu'un parle plutôt fort. Je me dis, il est au téléphone. Non, en fait il se parle vraiment tout seul... Ouf ! Y a encore des gens qui ont un grain ...

Vous avez donc vous aussi remarqué que ce matériel est de plus en plus miniaturisé. On sait que ce progrès technique permet non seulement à ses utilisateurs de dire, à n'importe quelle heure et n'importe où, des choses dont ils pourraient risquer l'économie... mais aussi et surtout aux patrons de ceux qui en sont équipés de mieux les fliquer. Avez vous vu le nombre de personnes qui, alors qu'elles devraient tranquillement dormir dans le train en rentrant le soir, vannés, du boulot, ou prendre le temps le matin de se réveiller en douceur, anticipent ou prolongent sans salaire leur journée de travail...

La prochaine étape c'est la puce... Au moment de l'embauche, petite incision indolore, implantation de la puce/ téléphone: communication permanente, traçabilité du travailleur, amélioration de ses performances par réduction des pertes de temps, taux de cholestérol, courbe des érections, téléguidage par GPS, fréquences des saillies, réveil matin, tests de grossesse, passage des tourniquets du métro et des sécurités sans contact... bref intégrale pointeuse intégrée et de surcroît, justification d'un emploi auprès de l'ANPE.

Je propose donc un nouveau CPE, Contrat Puce Encéphalique. Durée de vie de la puce : 2 ans maximum. Une fois le contrat terminé ou avant, (on a le droit), plus de puce, on l'enlève, bien sûr, pour l'implanter dans le nouvel employé contractuel, évitant ainsi, puisque c'est la même puce qui fait foi, toute révision à la hausse du chômage.

Le plus intéressant dans l'histoire, en de hors de toute fiction, c'est de voir comment un appareil dont les détenteurs sont si fiers devient, sans qu'ils s'en apperçoivent, l'auxiliaire de leur asservissement.

Le chien est moins fier de son collier.


Aucun commentaire:

Site counter

Archives du blog