Le Guilvinec est un drôle d'endroit. N' y cherchez pas de futilités, de night-clubs ni de bijouteries. Au Guilvinec, on n'est pas là pour rigoler, danser le jerk sur de la musique pop, ni se pavaner sur un yacht au sortir de sa limousine. Nuit et jour, été comme hiver, on bosse. Ce qui fait que le touriste qui pendant quelques temps vient s'y égarer, en quête de langoustines encore vivantes qui crient "à l'assassin", se sent un peu fautif d'être là à rien foutre. J'aime ce genre de ville portuaire ignorant la villégiature, où l'on s'en tape, mais alors comme vous pouvez pas l'imaginer, des fastes, des apparences et des bonheurs factices. La mer y est forte, revêche, et si elle n'est pas là pour vous conduire à Cythère, elle vous offre en revanche ses vivantes entrailles que les marins rapportent en se tirant la bourre pour être les premiers à quai, armada quotidienne de la pêche côtière qui vide sa cargaison en cinq minutes au port. La pêche hauturière est beaucoup plus discrète qui arrive de nuit et sans compétition. Le Guilvinec ne participe pas à ce plaisir des yeux qui veut flatter l'ego mais à celui, fût-il plus éphémère, plus subtil, de la bouche, de la gueule.
La mer ici n'est pas mondaine, ni la marine d'opérette.
Le pêcheur du Guilvinec, tant qu'un sous-marin ami ne vient pas l'éperonner sans, bien sûr, se montrer ni lui porter secours, mène une vie rapide. Mais il ne court pas - pas la place sur le pont - et c'est tout le haut de son corps qui s'agite à partir du bassin, niveau du bastingage, flexion, extension, rotation, le calvaire des lombaires, la terreur du fémur.
Vous allez me dire "mais c'est vrai pour tous les marins pêcheurs du monde". Peut-être, sans doute, mais comme c'est ici - il y a quelques jours - que j'ai compris la chose, c'est un peu comme une première audition musicale, ça reste quoi qu'il arrive la version de référence...
La mer ici n'est pas mondaine, ni la marine d'opérette.
Le pêcheur du Guilvinec, tant qu'un sous-marin ami ne vient pas l'éperonner sans, bien sûr, se montrer ni lui porter secours, mène une vie rapide. Mais il ne court pas - pas la place sur le pont - et c'est tout le haut de son corps qui s'agite à partir du bassin, niveau du bastingage, flexion, extension, rotation, le calvaire des lombaires, la terreur du fémur.
Vous allez me dire "mais c'est vrai pour tous les marins pêcheurs du monde". Peut-être, sans doute, mais comme c'est ici - il y a quelques jours - que j'ai compris la chose, c'est un peu comme une première audition musicale, ça reste quoi qu'il arrive la version de référence...
2 commentaires:
Eh bien je peux te dire que ça me fait drôlement plaisir de lire ça. je déteste qu'on prenne la mer pour un terrain de jeux.
(cela dit, au Guil, on rigole aussi, voire même on déconne à pleins tubes)
Oui, j'imagine, mais après les choses sérieuses...
J'aime vraiment cet endroit.
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