On passait le jeudi après-midi ensemble. Fanchon venait de Montbernage. C'était l'été, mais sur les six heures, il fallait quand même qu'elle rentre chez elle. Alors ma soeur Catherine et moi, on la raccompagnait. On prenait le chemin des Couronneries, un chemin qui comme son nom le dit couronnait la ville au nord presque aux bords des côteaux. C'était déjà la campagne, mais d'où l'on voyait les clochers de la ville. Il y avait, des deux cotés, des jardins ouvriers, une gigantesque pépinière, après, des champs, des champs de blé, d'avoine et quelques vignes aussi et puis plus loin à un endroit précis, un campement de romanichels depuis longtemps sédentarisés, connus pour leur excès, leur abus de la vie, et donc pour leur légende qui faisait un peu peur...
On arrivait alors à mi parcours, au "grand peuplier" là où ils étaient installés. Il était grand, certes, le peuplier mais il était surtout tout seul, à la croisée de deux chemins, d'où son importance, sa visibilité, sa stratégie involontaire, son caractère géodésique. Arrivés à destination, à Montbernage, quartier ô combien mythique du souvenir du chabichou pictave, devant sa boulangerie paternelle, on lui faisait nos adieux, mais comme il restait un peu de temps, c'est elle, à son tour, qui nous raccompagnait, jusqu'au grand peuplier... On aimait ça, cette histoire de se raccompagner... Ça pouvait durer longtemps, d'allers en retours. C'est à ce moment là qu'on se confiait les choses d'importance... Une façon délicieuse aussi de se dire qu'on ne voulait pas se quitter...
On ne prend plus le temps de se raccompagner, voyez-vous ! et c'est bien dommage...
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On arrivait alors à mi parcours, au "grand peuplier" là où ils étaient installés. Il était grand, certes, le peuplier mais il était surtout tout seul, à la croisée de deux chemins, d'où son importance, sa visibilité, sa stratégie involontaire, son caractère géodésique. Arrivés à destination, à Montbernage, quartier ô combien mythique du souvenir du chabichou pictave, devant sa boulangerie paternelle, on lui faisait nos adieux, mais comme il restait un peu de temps, c'est elle, à son tour, qui nous raccompagnait, jusqu'au grand peuplier... On aimait ça, cette histoire de se raccompagner... Ça pouvait durer longtemps, d'allers en retours. C'est à ce moment là qu'on se confiait les choses d'importance... Une façon délicieuse aussi de se dire qu'on ne voulait pas se quitter...
On ne prend plus le temps de se raccompagner, voyez-vous ! et c'est bien dommage...
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2 commentaires:
c'est la même qui invitait ma mère pour la soirée en ce termes " ma chère amie" ( elles se vouvoyaient, ma mère et elle .. va savoir pourquoi ) ,"venez donc demain soir manger à la maison, n plus il y a un film pour les enfants à la telé.. il s'agisait de M le maudit de Murnau, et nous avions entre 3 et 7 ans..
c'est elle, de toute évidence... Pour ce qui est du vouvoiement, ta mère , chère Lesa, en partageait équitablement la responsabilité !
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