Je suis plutôt du genre tactile et le contact d'avec mes semblables hommes ou femmes ne m'a jamais répugné. Mais déjà enfant, moi qui étais toujours prêt à embrasser (et oui...) et à baiser (mais oui) tout le monde à chaque instant et tout au long de l'année, je me retrouvais, les 31 décembre au soir et les 1° janvier au matin dans l'impossibilité de sacrifier au rituel des voeux dans leur réalisation physique la plus élémentaire sans souffrir le martyre. L' échéance de la bise du premier de l'An me mettait dans des états de panique invraisemblable, comme si ce geste dont la banalité quotidienne me réjouissait habituellement devenait, ce jour là, un acte d'une importance et d'une gravité telles que j'en perdais le sommeil, la veille de devoir l'accomplir... Et il me devenait pénible, voire panique, d'être obligé d'embrasser ce jour-là des êtres dont, que je les côtoyasse peu ou au contraire régulièrement, je n'aurais jamais refusé de les embrasser le reste de l'année... Je devais être, déjà, fort sensible au poids des cérémonials et à l'importance de leurs manifestations au point qu'ils modifiassent, par leur unicité magique et son échéance, ceux d' actes pourtant d'une simplicité absolue...
Je serais un peu compliqué ? Et vous ! Ah non mais ! Si ça continue je ne vous dirai plus rien ...
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Je serais un peu compliqué ? Et vous ! Ah non mais ! Si ça continue je ne vous dirai plus rien ...
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7 commentaires:
Tiens, c'est bizarre, j'ai vraiment cru lire la traduction d'un de mes malaises d'enfance, là!!!!
J'ai compris bien plus tard que mon côté associal avait commencé à se manifester trés jeune par ce biais. Mes parents pensaient que c'était de la timidité!! Ils sont naifs, les parents!!lol
Naïfs, les parents ? Pas vraiment... Ils ont et c'est humain, tendance à penser ce qui les arrange, à croire ce qui leur convient...
Cher pp, si vous parents ne vous avaient quelque peu contrarié voire manipulé vous ne seriez pas ce que vous êtes aujourd'hui,un intellectuel brillant doué d'une sensibilité sulfureuse...
Pour snoopy
Tout compte fait, les malaises de l'enfance sont universels, ils se déclinent seulement différamment selon la famille et sa culture.On est original que pour soi-même. En quelque sorte, nos souffrances et nos souvenirs sont toujours particuliers,uniques.Les parents sauf exception sont de pauvres hères qui n'ont pas trouvé de résolution à leurs souffrances enfantines...
Contrarié et manipulé ?
Je ne pense pas que nos parents nous aient manipulés, ils nous ont appris et ce très jeunes à éviter au contraire de l'être... En revanche, ils nous ont modelés, fût-ce parfois avec des mitaines... C'est pas innocent pour autant... Pour ce qui serait de l'esprit sulfureux... Merci Maman, merci Papa ! Le consensus intellectuel n'était pas leur tasse de thé. Céline et Bloy régnaient chez nous en maîtres... Le consensus à l'époque fût-il respectable, était de gauche... S'il avait été de droite, nous eussions étés de gauche... Je me souviens de mon père à qui nous avions, revenant de l'école , demandé de remplir un " "dossier scolaire confidentiel " l'avoir biffé d'un rageur "Sommes nous déjà soviétisés" qui nous mis un peu dans l'embarras au moment de le rendre à la "maîtresse" pourtant d'école libre...
Je suis assez d'accord avec P-P sur le fait que les parents croient surtout ce qui les arrangent, sans trop se poser de questions qui peuvent être dérangeantes!
En tout cas, je suis en train de tout faire pour essayer d'inculquer à mes deux loupiots le sens de la critique et à ne pas être conventionnels (bon, ils sont encore petits mais vaut mieux s'y prendre jeunes!! lol).
Mon père, pourtant bon communiste, m'a appris à surtout ne jamais faire de vagues, ce que je n'ai jamais pû m'empêcher de faire (bah quoi, un enfant désobéit toujours à ses parents, non????) et je me souviens avec déléctation de repas de familles où je me prenais le chou avec mon parrain (vieux militant gaullo-chiraquo-naboïste convaincu)sous l'oeil répprobateur de papa mais où j'arrivais à déceler quand même une petite lueur de fierté!!
Et oui ! comme disait, par le titre de son très sympathique film, Jean-Jacques Zilbemann : "Tout le monde n'a pas la chance d'avoir eu des parents communistes"
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