Macha Méril, comédienne un peu mondaine, un peu médiocre, sur le retour, vient d'écrire un méchant petit livre d'inspiration joyeusement intégriste. Ça s'appelle "Un jour je suis morte". Sous ce titre à la Howard Butten, se cache un ramassis d'arguments crypto"pro life", de salmigondis sournoisement moralisateurs dont la Trêve de Dieu pourrait avec profit corser ses ragougnasses au moment où Roseline Bachelot rappelle avec justesse, avec justice que l'avortement est libre en France.
Macha Méril, c'est triste pour elle, n'a, en raison des séquelles d'un avortement précoce, malhabile et artisanal, jamais pu avoir d'enfants. Mais on s'apercevra en lisant ce qui suit, qu'à vrai dire, jamais enfants non-nés n’ont eu autant de chance, c'est à dire de bonheur, de ne pas naître que les siens... Elle est tellement privée de sa "Maternité" qu’elle finit par n’ avoir aucun doute sur ses qualités de mère qu'elle ne fut pas, au point de ne jamais parler de ces enfants rêvés, tant elle est occupée à ne parler que d’elle... “Toi, le frère que je n’ai jamais eu” chantait Maxime Le Forestier imaginant tout ce qu‘ils auraient fait ensemble. “Moi, la mère que jamais je ne fus” pleure Macha Méril qui ne parle que de ses tentatives de procréations assistées, pas un instant de l’objet de ses rêves... Bref, ses ovaires en capilotade lui ont migré dans le cerveau...
Lisons-la donc un peu : “Mes frères, mes jumeaux sont les homosexuels. Les vrais, pas les francs-tireurs qui s’assurent une descendance puis vivent une autre sexualité dans un plaisir assuré. Je parle de ceux qui brisent la chaîne, comme moi, qui ne peuvent faire autrement que d’interrompre la chaîne. Condition funeste On peut compatir à leurs sentiments exacerbés, leur exaltation, leurs débordements. Ils combattent l’enfermement d’une vie sans suite. S’ils s’adressent à nous violemment, c’est pour que leurs hurlements recouvrent leur désolation. Pasolini hurlait ses films, ses pièces de théâtre”. Non, mais ça va pas ! Elle déconne sévère, la vioque. Les homos ? et les lesbiennes ? C'est trop con ! qu'est-ce qu'elle en fait des lesbiennes ? Jamais les homos même les plus foldingues tels qu’on n’en voit plus depuis longtemps ne voudraient pour jumelle une telle hystérique. Pour ce qui est des hurlements artistiques de Pasolini, signes évidents d’une non-paternité d’essence homosexuelle qu’elle déclare douloureuse, le bon docteur Brecht jaugé à cette même aune devait être une sérieuse folle tordue... Ah Pasolini ! Le drame de dame Méril, c’est que Pasolini, outrageusement insensible à son charme nordique, l’a traitée comme une prune, ce qui lui fait imaginer à son égard un tas de trucs plus improbables les uns que les autres. Oui, Pasolini fit tourner Mangano, Callas... Pas Méril, voyons ! Restons sérieux...
Mais lisons-la encore, car c’est de mieux en mieux. “ Je partage ma condition avec un certain nombre de branches desséchées de l’ humanité : les handicapés, les très vieux, les malades, les alcooliques les fous et les homosexuels...” Même Christine Boutin ne l’a pas osée, celle-là. Mais c’est vers la fin qu’elle atteint des sommets par cette affirmation : “Les femmes qui n’enfantent pas sont des erreurs. Des déviantes, veuves d’elles mêmes”. Tout son discours est de surcroît non seulement parsemé de considérations avisées sur son éternelle beauté, son inaltérable jeunesse, mais aussi de fulgurances telles que “ Je ne suis pas névrosée”, “Je suis animée par le puissant transfert collectif. D’apparition, je deviens une femme qui gouverne vos émotions...”, “J’aurais pu être une mère formidable...”, ” La liberté est un bien précieux, mais trop de liberté est une calamité. Il faut une limite, un horizon etc... Cette forteresse c’est la famille".
On y trouve aussi l’expression de son adhésion profonde à certaines idéologies sommaires et domestiques telles celle-ci d'une certaine Yvonne Kniebiehler, son amie (qui c’est-y ?) : “Ce qu’une mère apprend à sa fille, c’est que tout son corps est engagé profondément, dans la reproduction de l’espèce. Autrement dit dans un domaine qui touche au sacré, qu’on ne parvient pas à laïciser tout à fait...” . Faudrait savoir, les chéries : ça relève soit d'un instinct bestial, la reproduction, soit d'un projet transcendantal... entre les deux, il faut choisir...
Bref, ce sont moins les enfants qu'elle regrette que de ne pas les avoir conçus. Pour ce qui est de sa rencontre avec Pasolini, pas besoin d'avoir "Psy-plus-Quinze" pour piger en la lisant qu'elle eût bien aimé qu'il l'élût comme matrice... Cette pauvre fille n'a pas compris que si Pasolini avait voulu des enfants, c'est sans aucun doute avec la sublime Laura Betti qu'il les eût eus, certainement pas avec une imbécile...
Voilà, les filles ! Prenez-en de la graine et comme disait Apollinaire dans les "Mamelles de Tyrésias" “Et faites des enfants, vous qui n’en faisiez guère !”
Macha Méril, c'est triste pour elle, n'a, en raison des séquelles d'un avortement précoce, malhabile et artisanal, jamais pu avoir d'enfants. Mais on s'apercevra en lisant ce qui suit, qu'à vrai dire, jamais enfants non-nés n’ont eu autant de chance, c'est à dire de bonheur, de ne pas naître que les siens... Elle est tellement privée de sa "Maternité" qu’elle finit par n’ avoir aucun doute sur ses qualités de mère qu'elle ne fut pas, au point de ne jamais parler de ces enfants rêvés, tant elle est occupée à ne parler que d’elle... “Toi, le frère que je n’ai jamais eu” chantait Maxime Le Forestier imaginant tout ce qu‘ils auraient fait ensemble. “Moi, la mère que jamais je ne fus” pleure Macha Méril qui ne parle que de ses tentatives de procréations assistées, pas un instant de l’objet de ses rêves... Bref, ses ovaires en capilotade lui ont migré dans le cerveau...
Lisons-la donc un peu : “Mes frères, mes jumeaux sont les homosexuels. Les vrais, pas les francs-tireurs qui s’assurent une descendance puis vivent une autre sexualité dans un plaisir assuré. Je parle de ceux qui brisent la chaîne, comme moi, qui ne peuvent faire autrement que d’interrompre la chaîne. Condition funeste On peut compatir à leurs sentiments exacerbés, leur exaltation, leurs débordements. Ils combattent l’enfermement d’une vie sans suite. S’ils s’adressent à nous violemment, c’est pour que leurs hurlements recouvrent leur désolation. Pasolini hurlait ses films, ses pièces de théâtre”. Non, mais ça va pas ! Elle déconne sévère, la vioque. Les homos ? et les lesbiennes ? C'est trop con ! qu'est-ce qu'elle en fait des lesbiennes ? Jamais les homos même les plus foldingues tels qu’on n’en voit plus depuis longtemps ne voudraient pour jumelle une telle hystérique. Pour ce qui est des hurlements artistiques de Pasolini, signes évidents d’une non-paternité d’essence homosexuelle qu’elle déclare douloureuse, le bon docteur Brecht jaugé à cette même aune devait être une sérieuse folle tordue... Ah Pasolini ! Le drame de dame Méril, c’est que Pasolini, outrageusement insensible à son charme nordique, l’a traitée comme une prune, ce qui lui fait imaginer à son égard un tas de trucs plus improbables les uns que les autres. Oui, Pasolini fit tourner Mangano, Callas... Pas Méril, voyons ! Restons sérieux...
Mais lisons-la encore, car c’est de mieux en mieux. “ Je partage ma condition avec un certain nombre de branches desséchées de l’ humanité : les handicapés, les très vieux, les malades, les alcooliques les fous et les homosexuels...” Même Christine Boutin ne l’a pas osée, celle-là. Mais c’est vers la fin qu’elle atteint des sommets par cette affirmation : “Les femmes qui n’enfantent pas sont des erreurs. Des déviantes, veuves d’elles mêmes”. Tout son discours est de surcroît non seulement parsemé de considérations avisées sur son éternelle beauté, son inaltérable jeunesse, mais aussi de fulgurances telles que “ Je ne suis pas névrosée”, “Je suis animée par le puissant transfert collectif. D’apparition, je deviens une femme qui gouverne vos émotions...”, “J’aurais pu être une mère formidable...”, ” La liberté est un bien précieux, mais trop de liberté est une calamité. Il faut une limite, un horizon etc... Cette forteresse c’est la famille".
On y trouve aussi l’expression de son adhésion profonde à certaines idéologies sommaires et domestiques telles celle-ci d'une certaine Yvonne Kniebiehler, son amie (qui c’est-y ?) : “Ce qu’une mère apprend à sa fille, c’est que tout son corps est engagé profondément, dans la reproduction de l’espèce. Autrement dit dans un domaine qui touche au sacré, qu’on ne parvient pas à laïciser tout à fait...” . Faudrait savoir, les chéries : ça relève soit d'un instinct bestial, la reproduction, soit d'un projet transcendantal... entre les deux, il faut choisir...
Bref, ce sont moins les enfants qu'elle regrette que de ne pas les avoir conçus. Pour ce qui est de sa rencontre avec Pasolini, pas besoin d'avoir "Psy-plus-Quinze" pour piger en la lisant qu'elle eût bien aimé qu'il l'élût comme matrice... Cette pauvre fille n'a pas compris que si Pasolini avait voulu des enfants, c'est sans aucun doute avec la sublime Laura Betti qu'il les eût eus, certainement pas avec une imbécile...
Voilà, les filles ! Prenez-en de la graine et comme disait Apollinaire dans les "Mamelles de Tyrésias" “Et faites des enfants, vous qui n’en faisiez guère !”
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Pour mettre un terme et dans la bonne humeur à ce trop sérieux compte-rendu de lecture, cette petite histoire, même si nous la connaissons tous :
Macha retrouve, des lustres après, un amant avec qui elle connut de folles nuits d'amour.
Macha vaillante, terriblement actrice et slave :
- Ah, X...! Mon vieux complice !
L'autre un peu contrit :
- Ah, Macha ! Ma vieille bite aussi !...
.
Macha retrouve, des lustres après, un amant avec qui elle connut de folles nuits d'amour.
Macha vaillante, terriblement actrice et slave :
- Ah, X...! Mon vieux complice !
L'autre un peu contrit :
- Ah, Macha ! Ma vieille bite aussi !...
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4 commentaires:
Cher pp
La Yvonne en question est une historienne reconnue, (et qui le mérite) des femmes, de la maternité et de la sexualité. Ces travaux sont, comme qui diraient, incontournables et font autorité. Bon, à part ça, je la soupçonne d'être une féministe "differentialiste-essentialiste" et non universaliste comme Badinter par exemple. Je pense que pour elle,
"on ne devient pas femme, mais on le naît" avec toutes les interprétations que l'on peut faire d'un tel postulat comme par exemple Macha Méril qui ne conçoit pas la féminité hors de la maternité. Ce qui me frappe c'est la permanence, à peine travesti, d'un vieux discours, dont la religion chrétienne n'a pas l'exclusivité, glorifiant la maternité comme l'alpha et l'oméga d'une vie de femme.
Un point d'histoire à verifier: Macha Méril ne fut-elle pas signataire au côté de Catherine Deneuve et Jeanne Moreau etc. de l'appel des "371 salopes" au début des années 70?
Angevine
Oui, je suis, depuis, allé voir un peu qui c'était. Et le peu que j'ai cru comprendre d'elle, c'est que sa pensée était ce que j'appelle une "pensée 4x4", c'est à dire "tout-terrain", par vent, par neige et par beau-temps et je crains plus sérieusement et c'est ce que j'appelle "la pensée tapinois", qu'elle ne confonde sournoisement son métier d'historienne avec celui de moraliste, mettant la Faculté au service du Confessionnal... Ca s'est déjà vu, ça se pratique encore. Bref cette brave Kniebiehler me semble hésiter encore et malgré son age canonique entre ces deux natures, ces "espèces" dont les femmes ont dit-elle pour vocation de veiller à ce qu'elles se reproduisent : rat de bibliothèque ou au choix, punaise de sacristie ou grenouille de bénitier...
Après vérification sur la liste, Macha Méril n'a pas signé le Manifeste des 343 Salope.
c'est marrant, la blague là, je la connaissais avec d'autres protagonistes, Voltaire et une marquise je crois. mais bon, sans garantie d'authenticité.
Marie.
Oui, et je trouve qu'elle va bien à celle qui écrivit, il y a quelques années un livre intitulé :
"Biographie d'un sexe ordinaire" dans lequel précédant Catherine Millet elle racontait ses exploits.
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