Je sais, d'aucuns vont me dire : mais ça n'existe plus en France ce que raconte ce vieil ultragauchiste de Hugo... Sauf que le premier mai est une fête mondiale, et qu'il y a encore dans ce monde des enfants qui travaillent...
OrelSan/Hugo, même combat ? ben oui.....
OrelSan/Hugo, même combat ? ben oui.....
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu : « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant !
Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !
Progrès dont on demande : « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme !
Que ce travail, haï des mères, soit maudit !
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème !
O Dieu ! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !
Victor Hugo, Les Contemplations, Livre III
et puis, pendant que j'y suis, je m'y colle aussi...
Petits enfants d’ Anatolie,
Vous qui ramassez ce coton
Dont sont faits mon beau pantalon
Et ma chemise si jolie
Soyez bénis !
Serfs de cet Empire du Milieu
Où l’on rejoua Olympie
Vos maîtres de font qu’œuvre pie
En vous exploitant de leur mieux
Soyez bénis !
Vous les obscurs des fonds de pension
On vous jette comme vieux kleenex,
C’est ainsi “Dura Lex sed Lex”,
Sans le moindre petit million
Soyez bénis !
Vous qui trimez pour pas un rond
Ici, ou au bout de la terre
Vous qui passez votre misère
A engraisser votre patron,
Soyez bénis !
Vous qui chaque jour lui tissez
Un panneau de son parachute,
Comme à son maquereau la pute
Vous êtes liés ; c'est pas assez ?
Soyez bénis !
Petits soldats du capital
Qui crevez de faim par le monde
Vous voila donc pris dans la ronde
Du bel ouragan libéral...
Soyez bénis !
Un jour, ils vous vendront, ces chiens,
L’air pourri que inspirez
Lorsque pour eux vous transpirez
A toujours accroître leurs biens
PPlemoqueur
1 commentaire:
" Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux ! "
... et que bien peu connaissent ...
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