Je viens de tomber sur un site remarquable... Le site de "Au Théâtre ce soir ". Mais si, souvenez, vous ! Pierre Sabbagh au théâtre Marigny ! Les trois coups du brigadier, le rideau rouge qui se lève... et à la fin l'inoubliable " les Décors sont de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell". Les metteurs en scène changeaient beaucoup plus souvent, c'est pour ça qu'on ne s'en souvient pas, excepté lorsqu'ils jouaient aussi.On a ici accès à toutes les fiches techniques de cette émission vouée au culte du "Vaudeville", ou plus largement du "Théâtre de Boulevard" de 1966 à 1984. On peut ainsi voir tous les décors ( pour les costumes, on repassera, mais ce n'est pas grave car il y avait assez peu de "pièces en costumes").
Et l'on s'aperçoit, c'est vraiment passionnant, en comparant toutes ces photos de décors, de l'étonnante unicité d'une topographie de l'espace scénique et s'ensuivant, de l'extrême simplicité et de la probable réitération des déplacements d'une mise en scène à l'autre quelle que soit la relative diversité des intrigues, et enfin probablement, de fait, d'une gestuelle extrêmement conventionnelle. (Le théâtre de Boulevard, descendant à son insu par ses rituels inévitables du spectacle baroque ou de la Commedia dell'Arte ? ce serait drôle, non ? ) N'oublions pas non plus qu'il faut que tout ça entre dans le cadre de la caméra...
Il s'agit donc de code(s). Un "code" du décor qui génère un type de déplacements ou a contrario un code du déplacement qui impose les "contraintes" du décor. Vous verrez, c'est toujours la même chose : un accès à jardin , un accès à cour, au centre une baie vitrée ouverte sur le lointain ; parfois mais rarement l'un des deux accès est central quand le lointain est situé le plus souvent à cour. De temps en temps un escalier est là dont on sait qu'il monte car le décor affiche par de nombreux détails que nous sommes au rez de chaussée. Mais il arrive parfois qu'on peut voir une configuration particulièrement rigolote, puisque dans un décor montrant clairement un dernier étage d'immeuble bourgeois, voire un "studio chic et mansardé", on remarque un escalier d'accès qui descend... Dans ce type de décor on descend donc parfois au grenier, quand on ne monte pas au sous-sol... De toute façon, ce genre de théâtre nécessite, c'est évident, dans sa configuration scénographique plusieurs accès pour créer des "courants d'air", sources d'inévitables effets comiques ... Pour ce qui est du mobilier, ce sont, de styles variables mais toujours assortis, les habituels canapés, fauteuils et petites tables avant la fameuse "table basse", signe extérieur de la modernité des années 70 avec ses accessoires incontournables, le briquet de table et le lourd cendrier en onyx... De temps à autre, bien sûr, accessoire indispensable du vaudeville, le lit, pratique, discret ou coquin, c'est selon, en fonction du niveau d'érotisme qu'il est censé véhiculer secrètement... Car tout ça s'étend sur une période qui va de la réélection besogneuse de de Gaulle à l'avant-veille de la première cohabitation en passant par 1968 et l'émergence de nouvelles formes de théâtre et de leurs succès...
Mais vous constaterez : décor moyenâgeux, rococo, romantique ou moderne, la configuration reste la même... Ces décors sont en parfaite conformité avec les goûts de l'époque, le plus souvent sans humour ni distanciation comme pour mieux ancrer dans la réalité les situations les plus saugrenues... Ne fréquentant pas vraiment ni dans les salles, ni à la télé ce genre de théâtre qui était parfois drôle, et qui visiblement perdure, j'aimerais savoir si les ingrédients et les codes ont évolué ou si la machine tourne toujours et toujours pareillement. Bref, les Roger Ferdinand, les Jacques Deval ( de loin le plus joué...) les Harth, Cardwell et autres Robert Manuel ont-ils fait des petits... Schmidt ? Murat ? probablement... Le clonage aurait-il réussi ?
Et l'on s'aperçoit, c'est vraiment passionnant, en comparant toutes ces photos de décors, de l'étonnante unicité d'une topographie de l'espace scénique et s'ensuivant, de l'extrême simplicité et de la probable réitération des déplacements d'une mise en scène à l'autre quelle que soit la relative diversité des intrigues, et enfin probablement, de fait, d'une gestuelle extrêmement conventionnelle. (Le théâtre de Boulevard, descendant à son insu par ses rituels inévitables du spectacle baroque ou de la Commedia dell'Arte ? ce serait drôle, non ? ) N'oublions pas non plus qu'il faut que tout ça entre dans le cadre de la caméra...
Il s'agit donc de code(s). Un "code" du décor qui génère un type de déplacements ou a contrario un code du déplacement qui impose les "contraintes" du décor. Vous verrez, c'est toujours la même chose : un accès à jardin , un accès à cour, au centre une baie vitrée ouverte sur le lointain ; parfois mais rarement l'un des deux accès est central quand le lointain est situé le plus souvent à cour. De temps en temps un escalier est là dont on sait qu'il monte car le décor affiche par de nombreux détails que nous sommes au rez de chaussée. Mais il arrive parfois qu'on peut voir une configuration particulièrement rigolote, puisque dans un décor montrant clairement un dernier étage d'immeuble bourgeois, voire un "studio chic et mansardé", on remarque un escalier d'accès qui descend... Dans ce type de décor on descend donc parfois au grenier, quand on ne monte pas au sous-sol... De toute façon, ce genre de théâtre nécessite, c'est évident, dans sa configuration scénographique plusieurs accès pour créer des "courants d'air", sources d'inévitables effets comiques ... Pour ce qui est du mobilier, ce sont, de styles variables mais toujours assortis, les habituels canapés, fauteuils et petites tables avant la fameuse "table basse", signe extérieur de la modernité des années 70 avec ses accessoires incontournables, le briquet de table et le lourd cendrier en onyx... De temps à autre, bien sûr, accessoire indispensable du vaudeville, le lit, pratique, discret ou coquin, c'est selon, en fonction du niveau d'érotisme qu'il est censé véhiculer secrètement... Car tout ça s'étend sur une période qui va de la réélection besogneuse de de Gaulle à l'avant-veille de la première cohabitation en passant par 1968 et l'émergence de nouvelles formes de théâtre et de leurs succès...
Mais vous constaterez : décor moyenâgeux, rococo, romantique ou moderne, la configuration reste la même... Ces décors sont en parfaite conformité avec les goûts de l'époque, le plus souvent sans humour ni distanciation comme pour mieux ancrer dans la réalité les situations les plus saugrenues... Ne fréquentant pas vraiment ni dans les salles, ni à la télé ce genre de théâtre qui était parfois drôle, et qui visiblement perdure, j'aimerais savoir si les ingrédients et les codes ont évolué ou si la machine tourne toujours et toujours pareillement. Bref, les Roger Ferdinand, les Jacques Deval ( de loin le plus joué...) les Harth, Cardwell et autres Robert Manuel ont-ils fait des petits... Schmidt ? Murat ? probablement... Le clonage aurait-il réussi ?
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