Encore un acteur qui disparaît, me direz-vous... Oui mais pas n'importe lequel. Avec Richard Widmark c'est toute une part de mon enfance cinéphile qui se taille... Tous les dimanches après-midi ou presque, dès que j'eus sept ans, nous allions, ma soeur Catherine, notre amie Fanchon et moi au ciné. De temps en temps c'était "en ville", au Castille, au Berry ou au " Théâtre". On y voyait les films nouveaux. Mais la plupart du temps, c'était au "Pax", cinéma de quartier d'un patronage catho où les places étaient deux fois moins chères qu'ailleurs (cent quarante cinq francs-anciens !- la place au balcon, je m'en souviens). Comme les autres cinémas de l'époque, il avait son plafond bleu nuit et son ciel constellé, mais ses murs n'étaient pas,contrairement à l'usage, rouges, mais recouverts de carrés de rifle agglomérée tambouillée de peinture dorée... Les films qu'on y projetait n'étaient pas en première exclusivité, mais on pouvait les voir un an environ après leur "sortie". C'est donc au "Pax" que je fis dans les années cinquante connaissance de Richard Widmark. "La lance brisée", "l'Homme aux Colts d'or" et bien sûr "Alamo". Peu d'acteurs me fascinèrent autant à l'époque. Il n'était pas beau comme Burt Lancaster, pas aussi sympathique que Kirk Douglas, charmeur que Cary Grant ou Rock Hudson, loin d'être aussi viril que John Wayne... Je sais maintenant que ce qui le rendait incomparable à mon âme enfantine, c'est ce coté extrêmement bizarre, différent, fragile et vénéneux , car Widmark avait de tout évidence un coté Quint du "Tour d'Écrou"...
Mais c'est surtout ce cow-boy fragile qui semble, contrairement aux autres qui ne sont qu' action, incapable de ne pas penser un instant... Je n'avais encore rien vu et c'est bien des années après que je découvris que ce comédien était encore plus étonnant que ce que je pensais. "Les Forbans de la Nuit" et surtout "La Femme à la cigarette" avec son double, la fabuleuse et inclassable Ida Lupino. Cow-boy looser, tueur psychopathe, brave mec, pernicieuse ordure, un tas de rôles tous plus différents les uns que les autres, mais surtout, toujours, l'intelligence...
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Mais c'est surtout ce cow-boy fragile qui semble, contrairement aux autres qui ne sont qu' action, incapable de ne pas penser un instant... Je n'avais encore rien vu et c'est bien des années après que je découvris que ce comédien était encore plus étonnant que ce que je pensais. "Les Forbans de la Nuit" et surtout "La Femme à la cigarette" avec son double, la fabuleuse et inclassable Ida Lupino. Cow-boy looser, tueur psychopathe, brave mec, pernicieuse ordure, un tas de rôles tous plus différents les uns que les autres, mais surtout, toujours, l'intelligence...
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4 commentaires:
Cher pp,
Ah, le PAX, nous aussi c'était en groupe (une bonne dizaine de d' enfants entre 8 et 12 ans) cornaqués par Babette aux longues tresses. C'était papé, qui les après-midi de fêtes, nous offrait les places. Un billet de 100 francs faisait largement l'affaire. C'était sans doute le prix de la tranquillité retrouvée pour quelques heures aux 4 Cyprés. On partait par les côteaux le long du Clain. j'ai plus de souvenirs de l'"aventure" que représentait le cheminement en file indienne au pied du versant , creusé de (fausses?) grottes ruiniformes que des films que nous allions voir. Babette nous parlait de squelettes et de fantômes, c'était autrement plus excitant que les navrants exploits de la "7ième compagnie au clair de lune" ou ceux des "charlots en Espagne". O tempora, O mores, la programmation n'était déjà plus ce que vous aviez-connu. j'ai toutefois gardé en mémoire un curieux western "spaghetti-tofu" avec Alain Delon, Raquel Welch et Toshiro Mifune, "Soleil Rouge", je croix, rien compris...Les sièges, rabattables donc grinçants étaient recouverts d'un velours cra-cra et surtout-moisi, lustré et constellé de taches et brûlures de cigarettes.
J'ai le fantasme quand je vais à Poitiers, de retourner aux 4 cyprés et de demander aux occupants des lieux à revoir les pièces fréquentées quand j'étais enfant.
bises
Angevine nostalgique et régressive mais c'est vous pp qui avait commencé. Pardon, pour les non initiés.
Chère Angevine
L'évocation des souvenirs est utile, bonne et parfois jubilatoire... Il faut simplement bien remplir son cabas... Oublier les mauvais quant ils sont inutiles, ne garder que les bons, sauf, si dans une optique thérapeutique, on doit, et c'est normal, formuler, pour leur utilité momentanée les mauvais...
Cher PP,
je ne vois pas apparaitre mon commentaire. Est-ce de la censure ou un bug informatique ?
Le Barde
Cher Barde,
Non, non pas de censure,
j'ai du le louper, Merci de me le réexpédier.
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