Hier, chez Kioko, l'excellente épicerie japonaise où nous avons comme d'autres nos habitudes (pâtes, misos variés, tofu, nato modérément, concombre, wasabi en tube tout à fait correct, sakés excellents en bouteille ou en tétrapak... curry(s) de toutes forces en tablette et vinaigre de riz que j'ai une fâcheuse tendance à siffler au goulot), une dame un peu Miou-Miou un peu Mnouchkine lance, après avoir réglé ses achats à la caissière, un "Arigato ! " sonore auquel, sans lui laisser le temps d'ajouter l'indispensable "gozaïmashita" ou sa version simplifiée "zaïma", la charmante nippone répond dans un français impeccable et sans un pet d'accent : "Mais, il n'y a pas de quoi, Madame, je suis là pour ça !".
A décourager les bonnes volontés linguistiques...Quand on pense que le "Arigato" en question ne serait qu'un avatar du "Obrigado" portugais, seul et unique vestige d'une tentative d'installation des jésuites portugais au Japon qui furent très vite virés par le shogun avant que de commencer à faire des dégâts... Le principe de précaution en quelque sorte.... L'Empire du Soleil n'était pas celui du Serpent à Plumes... et ses enfants particulièrement rétifs à toute conversion... Erreurs d'appréciation, tout le monde peut se tromper, certains missionnaires portugais, dans tous les sens du terme, n'en revinrent pas...
Et puis, on est en droit, dans la foulée, de se demander comment les japonais, gens bizarres si l'en est, ont du attendre la fin du seizième siècle avant de trouver puis de l'adopter en l'empruntant à des gens de passage et fort indésirables, un mot qui voulait dire "merci"...
Ils en conviennent eux mêmes, ils n'inventent rien, ils récupèrent et utilisent ... d'ailleurs, d' "Arigato(s)" ils ne sont, désormais, pas avares... Un jour peut-être, mais ce sera plus dur, ils apprendront d'une manière ou d'une autre à dire "non ! " Il semble que ce soit pas demain la veille...
Et puis, tiens, au lieu de dire " Arigato" à des gens qui s'en foutent, quand votre téléphone sonne, dites comme moi, " Moshi-moshi ! " vous verrez ! ça surprend encore...
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Et puis, on est en droit, dans la foulée, de se demander comment les japonais, gens bizarres si l'en est, ont du attendre la fin du seizième siècle avant de trouver puis de l'adopter en l'empruntant à des gens de passage et fort indésirables, un mot qui voulait dire "merci"...
Ils en conviennent eux mêmes, ils n'inventent rien, ils récupèrent et utilisent ... d'ailleurs, d' "Arigato(s)" ils ne sont, désormais, pas avares... Un jour peut-être, mais ce sera plus dur, ils apprendront d'une manière ou d'une autre à dire "non ! " Il semble que ce soit pas demain la veille...
Et puis, tiens, au lieu de dire " Arigato" à des gens qui s'en foutent, quand votre téléphone sonne, dites comme moi, " Moshi-moshi ! " vous verrez ! ça surprend encore...
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