25 mai, 2007

Subleyras le sublime, les fesses de Charon et des autres, les linceuls et Böcklin et Bazille et Caillebotte aussi ...







































Qu'il y ait des rapports entre Bazille et Subleyras, rien de bien étonnant, ils étaient quasiment "pays". Qu'il y en ait avec Böcklin est tout de même moins attendu. Et pourtant... Regardez :
Le Charon de Subleyras a clairement inspiré Bazille pour son " Pêcheur à l'épervier"
Quand à Böcklin, le personnage sur la barque qui accoste l'"Île des morts" est bien, debout, redressé, l'un de ces deux êtres emberlificotés dans leurs linceuls à qui Charon fait passer le Styx, à croire qu'il descend directement de la barque de Subleyras dans l'Île de Böcklin...
Subleyras participe chez Böcklin à l'inspiration d'un tableau sombre et romantique et chez Bazille à celle d'un tableau "vivant", estival, sensuel, un "poil" naturaliste ( et un peu crypto-homo, je vous l'accorde...). Bazille (comme Caillebotte) traque ( drague ?) Éros, Böcklin Thanatos... Chacun son truc... (Et puis comme chacun sait, si Buffon a dit : "L'Homme c'est la fesse", le propre du génie chez l'homme est d'être, comme sa fesse, universel...)

Ce qui est rigolo, à ce sujet, c'est que Subleyras peint un Charon très réaliste, à la Caravage, la plante du pied terreuse, arborant cette morphologie "ouvrière" ( Charon est citadin, la blancheur de sa peau l'atteste...) qu'appréciera aussi Caillebotte ( "L'homme s'essuyant")... Mais Bazille se vit refuser son tableau au "Salon" car il était trop réaliste (malgré, comme le fait remarquer J.C. Bourdais, la référence au classicisme, par le deuxième personnage assis au fond, au "Tireur d'épine") c'est à dire un peu trop pédé pour le jury de l'époque qui à défaut d'être moderne n'était tout de même pas con au point de ne pas flairer...

Et oui c'est ça Subleyras... Subleyras peignit des tableaux religieux, de superbes scènes de la mythologie gréco-latine comme ce Charon, mais aussi, bien avant Boucher et Fragonard des tableaux érotiques d'une grande subtilité, directs et sans aucun alibi, dont quelques illustrations des contes de Perrault.

Et, puisqu'ils sont réunis sur cette page, il y a entre ces quatre tableaux un élément commun : l' eau... Celle du Styx de Subleyras, celle d'un lac ou de la mer de Böcklin, celle d'un ru près de Montpellier chez Bazille et celle du robinet chez Caillebotte...

Subleyras inspirateur à la fois du romantisme allemand et de l'impressionnisme français ?
Subleyras sublime ? Forcément...

J'ai à l'instant et j'en ai bien le droit, une pensée pour mon amie Catherine Camboulives qui me fit découvrir, entre-autres, il y a quelques lustres Pierre Subleyras...
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On peut, bien entendu, pour mieux apprécier, agrandir les images en les cliquant.
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