01 mars, 2007

Raciste(s)

Ce matin, Yves Paccalet dit que le “raciste est un imbécile qui se croit supérieur”. C'est vrai, mais ce n'est pas suffisant. Cette définition est celle du racisme du colonisateur, racisme de groupe conquérant qui va même jusqu’à prétendre pour justifier ses exactions que ses oeuvres sont civilisatrices et humanistes, celui qu'on trouve par exemple aujourd’hui de la part des étatsuniens en Iraq et ailleurs, quand a contrario un Lyautey malgré ses fonctions était profondément non-raciste. Je ne suis pas persuadé que ce soit vrai du raciste quotidien d’aujourd' hui. Le raciste bien de chez nous me semble au contraire quelqu’un qui se sent en danger par la conscience qu'il a de son éventuelle ou possible infériorité (beauf ventripotent chargé de cholesterol face au rebeu ou au black svelte et pétant de santé, on fera l'impasse sur le fantasme de la taille du sexe...) Il s’agit d’un racisme personnel (d’où nécessité de se joindre à d’autres racistes pour se défendre ! ) comparable à l’antisémitisme de la grande époque, celle où il avait pignon sur rue. Le racisme de certains hommes politiques actuels est un aveu d’impuissance. Il faut expulser tout ce qui n’est pas français, car c’est “l’intégrité française” qui serait en danger. Pour grossir un peu le trait, si tant est que ce soit nécessaire, il est clair, même s'ils ne le disent pas de cette manière, que pour eux et leur frères en haines diverses, le caractère occidental (civilisé) serait “récessif” et le caractère extra-occidental (barbare = étranger) serait dominant, d'où un danger insupportable. Il s'agit donc malgré tout, au fond, d'une histoire de sexe. Si cela ne relève pas d’un sentiment d’infériorité... Le raciste est avant tout un gros trouillard microgénitomorphe.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'agrée tout à fait cette proposition. De là à penser que quand on sait qui on est, on a quelque chance de mieux accepter l'autre, il n'y a qu'un pas... qu'ont peut-être franchi les régions Françaises à forte identité, comme le Pays Basque et la Bretagne, en votant très faiblement JM Le Pen en 2002.

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